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Cinéma et littérature de jeunesse : quelles passerelles entre écrits et écrans ? (Paris)

Cinéma et littérature de jeunesse : quelles passerelles entre écrits et écrans ? (Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Laurent Bazin)

Colloque international, 15 et 16 novembre 2018 (Paris)

Cinéma et littérature de jeunesse : quelles passerelles entre écrits et écrans ?

Colloque international organisé par la Bibliothèque nationale de France / Centre national de la littérature pour la jeunesse et le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines de l’Université Paris-Saclay, en partenariat avec l’Afreloce (Association française de recherches sur les livres et objets culturels de l’enfance), avec le soutien de Images en bibliothèque et de la Cinémathèque Française.

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S’il est désormais communément admis que le passage de millénaire s’est traduit entre autres modifications par un changement majeur de paradigme (de la galaxie Gutenberg à la galaxie numérique) affectant l’ensemble des pratiques de création et de consommation, il n’est pas certain que cette évolution doive nécessairement, dans l’ordre culturel, s’accompagner du constat désabusé selon lequel « les jeunes générations ne lisent plus mais passent leur vie devant des images ». La bonne santé de l’édition jeunesse, à la créativité plus que jamais féconde, suffirait à invalider une telle idée reçue – pourtant bien ancrée dans les mentalités - ; les jeunes ont sans conteste validé massivement les représentations iconiques, qui accompagnent bel et bien leur quotidien, mais ils n’ont pas pour autant oublié les écrits au seul profit des écrans. En témoignent notamment l’accueil enthousiaste réservé à des auteurs toujours plus innovants dans leur exploration narrative et/ou graphique, le succès planétaire de best-sellers devenus incontournables, la dynamique des salons et autres manifestations littéraires en direction de la jeunesse, ou encore les nombreux sites de lecture, commentaire et même réécriture qui prouvent à l’envie à quel point ces publics continuent d’entretenir une relation privilégiée au monde de l’écrit.
Reste à analyser en profondeur les modalités de la nouvelle donne créée par la profusion des images pour voir de quelle façon l’omniprésence des cultures iconiques affecte, ou non, les univers textuels. On s’intéressera ici plus particulièrement à la question des rapports entre récits écrits et récits filmiques, en s’interrogeant sur la nature du lien qui régit désormais le monde des livres et celui des films (qu’il s’agisse de cinéma, de cinéma d'animation ou de télévision).
Les contributions attendues (des universitaires, des créateurs comme des professionnels de la culture) auront pour objet d’étudier les formes et les enjeux d’un tel dialogue, qu’on pourra aborder sous toutes ses facettes (esthétiques, narratives, symboliques, mais aussi historiques, économiques, juridiques ou encore sociologiques) et dans l’ensemble des étapes de son déploiement (de l’amont de la production jusqu’à l’aval de la réception).

Ainsi, et entre autres, pourront être considérées les questions suivantes :

- Comment les films, téléfilms, séries et autres animés se nourrissent-ils des récits inventés dans les albums, contes, romans et bandes dessinées pour les jeunes publics ? Faut-il parler de reprises, d’adaptations, de transpositions ou bien encore de re-créations ? La fidélité (ou non) des scénarios par rapport aux récits, la cohérence des univers visuels face aux univers diégétiques ou encore la conformité des personnages avec leurs incarnations affectent-elles la signification de l’oeuvre et les symboliques qui s’y attachent ? Peut-on considérer que les adaptations ré-inventent les oeuvres originales en créant de nouvelles histoires ?

- Qu'est-ce qui se joue dans la "novellisation" et quels sont les effets en retour sur l’oeuvre originelle ? S’agit-il avant tout de stratégie commerciale ou au contraire de parti-pris artistique ? Existe-t-il une poétique propre à ce type d’écriture, peut-on parler de genre et quels en seraient les constituants ? Correspond-il à une spécialisation-métier, voire à un public spécifique ?

- Les textes comportant une part importante d’images (albums, mangas, bandes dessinées…) offrent-ils une surface différente à l’adaptation filmique par rapport à un récit exclusivement écrit ? Le processus de transformation met-il en oeuvre des choix esthétiques particuliers ? Quel rôle les illustrateurs peuvent-ils jouer lors des glissements intermédiatiques ?

- En quoi les allers et retours entre écrits et écrans affectent-ils la fonction auctoriale ? Quelles relations se tissent entre écrivains et scénaristes, comment s’opèrent les décisions, avec quelles contraintes et pour quels objectifs ? Que devient le statut d’une oeuvre à partir du moment où elle existe sous des formes différentes ? Par ailleurs, pour les auteurs qui écrivent en alternance dans un média ou un autre, qu’apporte l’écriture filmique par rapport à la littérature (et réciproquement) ?

- L’entrée par un medium ou un autre influence-t-elle perceptions et représentations de l’oeuvre ? La relation à la fiction est-elle la même dans l’un et l’autre cas ? Comment se font les choix de réception devant des univers déclinés sur plusieurs supports, et comment peut-on les interpréter ? Plus généralement, que nous disent les nouvelles pratiques de consommation sur les jeunes générations ?

- Cette évolution constitue-t-elle une révolution, ou bien s’ancre-t-elle dans une histoire qu’il conviendrait de retracer ? Quelles en seraient en ce cas les grandes étapes, les créateurs innovants, les œuvres représentatives ? Comment les interactions entre écrits et écrans se sont-elles développées dans le temps long et, le cas échéant, de façon distincte selon les aires géoculturelles ? Ces phénomènes ont-ils fait l’objet, en tout ou partie, d’études critiques voire de théorisations ?

- Quels enjeux de transmission sont liés à cette nouvelle donne ? Comment l’éducation à l’image, partie prenante des programmes d’enseignement, peut-elle se nourrir des situations d’interaction entre écrits et écrans ? Dans les bibliothèques et les institutions culturelles, quelle articulation entre cinéma, lecture et littérature ; quels apports pour le lecteur ; quels ponts entre supports et espaces du lieu ? De façon générale, comment travailler une oeuvre avec le jeune public en combinant livre et film ?

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Comité scientifique du colloque

Laurent Bazin (Université Paris-Saclay)
Perrine Boutin (Université Paris 3)
Cécile Giraud (Images en bibliothèque)
Zaïma Hamnache (BnF)
Mathilde Lévêque (Université Paris 13)
Virginie Meyer (BnF)
Marine Planche (BnF)
Jacques Vidal-Naquet (BnF)

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Modalités

Le colloque se déroulera le jeudi 15 novembre 2018 à la BnF (Paris) et le vendredi 16 novembre 2018 (Paris, lieu à préciser)

Langues : français, anglais

Les communications seront enregistrées afin d’être éventuellement mises en ligne sur un site de la BnF. La durée de chaque communication est limitée à 25 minutes. La publication d’une sélection de textes est prévue.

Date limite de soumission des propositions : les propositions de communication (titre et résumé de 2000 signes maximum), ainsi qu’une brève notice bio-bibliographique devront parvenir (par courriel) avant le 15 avril 2018 à : Marion Caliyannis (marion.caliyannis@bnf.fr)