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Cinéma allemand et national-socialisme : quelle représentation pour quelle mémoire?

Cinéma allemand et national-socialisme : quelle représentation pour quelle mémoire?

Publié le par Matthieu Vernet (Source : claire Kaiser)


Cinéma allemand et national-socialisme :

Quelle représentation pour quelle mémoire ?

Colloque international organisé par le CIRAMEC les 25 et 26 mars 2010 à l'Université Michel de Montaigne Bordeaux 3

                        Depuis quelques années, les films portant sur le national-socialisme se multiplient en Allemagne. En revenant en arrière, on constate qu'une vague importante de films sur ce thème était déjà apparue dans les années soixante et soixante-dix en République fédérale d'Allemagne. On songe ici aux représentants du « Nouveau Cinéma Allemand » (Fassbinder, Syberberg, Kotulla…) qui dénonçaient avec virulence les crimes du passé et l'amnésie qui semblait frapper la population allemande. Quant à la République démocratique allemande, le regard cinématographique sur le Troisième Reich y fut plus précoce, et dirigé par le régime, le traitement du sujet contribuant à la construction identitaire de l'État est-allemand. La recrudescence actuelle de films dans l'Allemagne réunifiée, dont les grands thèmes sont principalement la résistance allemande (Sophie Scholl. Die letzten Tage, Marc Rothemund, 2005), la Shoah (Am Ende kommen Touristen, Robert Thalheim, 2007) et la débâcle allemande (Anonyma, Max Färberböck, 2008), mérite à son tour l'attention. L'absence de réelle polémique à la sortie de ces films peut en effet amener à se demander dans quelle mesure la production cinématographique allemande sur le national-socialisme correspond, ou non, à un changement de paradigme mémoriel, dans la droite ligne du discours tenu en 1998 par Martin Walser à l'Eglise Saint-Paul de Francfort, par exemple.

            Le cinéma se fait le reflet des interrogations et des aspirations qui travaillent une société à un moment donné de son histoire. Il constitue en ce sens un filtre mémoriel à partir duquel peut être appréhendé ce qu'une société est capable de dire sur son passé. Des tabous sont-ils brisés dans la production actuelle? Y a-t-il une nouvelle vision des victimes et des coupables ? Les films préparent-ils, accompagnent-ils les changements de paradigme mémoriel, ou bien s'inscrivent-ils au contraire à contre-courant de l'historiographie ? Porter le national-socialisme à l'écran implique de s'interroger sur les modalités de sa représentation : qu'est-il possible de transmettre, sous quelle forme ? Quel rôle jouent les images et le récit filmique ? À quelle éthique l'esthétique mise en oeuvre obéit-elle ?

            Le colloque s'intéressera aux films allemands sur le national-socialisme, en insistant sur les réalisations les plus récentes. L'accent sera mis sur les fictions, télévisuelles ou cinématographiques. Afin de mettre la problématique en perspective, on tentera de dégager une éventuelle évolution des représentations depuis 1945. On veillera à croiser les enjeux mémoriels et esthétiques.

 

La langue de communication du colloque sera essentiellement le français (l'allemand pour les non francophones).

Les propositions de communication (une page environ) sont à adresser pour le 20 avril 2009.

Les contributions ne dépasseront pas 30 minutes.

Une publication des Actes est prévue.

Il sera demandé aux participants de faire financer, dans la mesure du possible, leur trajet par leur équipe de recherche.

Comité d'organisation : Hélène Camarade : hcamarade@hotmail.com , Elizabeth Guilhamon : elizabeth.guilhamon@u-bordeaux3.fr , Claire Kaiser : claire.kaiser@u-bordeaux3.fr .

Le CIRAMEC, directrice Nicole Pelletier, est une composante du LAPRIL :

http://lapril.u-bordeaux3.fr/spip.php?article269