Questions de société
Chantage au financement: Nanterre à l'heure de

Chantage au financement: Nanterre à l'heure de "l'autonomie" (15/03/10)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : nanterre.over-blog)

Sud Étudiant - http://nanterre.over-blog.com/#

Notre univeristé à l'heure de la privatisation: quand les magouilles politiciennes s'imposent contre la démocratie !

"En janvier 2010 les étudiant-es et agents administratifs de l'université Paris X Nanterre ont eu la surprise d'apprendre que le Conseil Général des Hauts-de-Seine (dirigé par P. Devedjian UMP) avait décidé de supprimer la subvention annuelle de 900.000 euros qu'il versait depuis quatre ans à notre université . Le budget annuel de l'université de Nanterre s'élève, hors salaires, à quelque 60 millions d'euros. L'aide départementale entrait dans le cadre d'un "contrat d'objectifs pluri-annuel" qui s'est achevé fin 2008 entre le département et l'université, qui compte 32.000 étudiants.

[...]

Cet "événement", tel que rapporté, est l'exemple même des risques de la loi LRU que dénonçait, dès 2007, le mouvement contestataire dans l'enseignement supérieur. Ce n'est pas tant la suppression de la subvention allouée à Nanterre qui est scandaleuse que le pourquoi de cette suppression et surtout la manière dont elle a été rétablie, suite à un petit jeu politique anti-démocratique. Ce que l'on peut retenir aujourd'hui c'est qu'à l'heure de la privatisation rampante des services publics d'enseignement et de recherche les usagers et les travailleurs de l'université doivent se plier à ce chantage! Puisque l'université n'a pas mis en place l'enseignement ad hoc demandé par le département et destiné à constituer un vivier pour le bassin d'emplois local, sa subvention lui a été sucrée.

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Dépêche AFP du 16 mars 2010: Fac de Nanterre: une aide dont Devedjian évoquait la suppression rétablie

Le conseil général des Hauts-de-Seine a adopté à l'unanimité vendredi après-midi un amendement déposé par un élu proche de Jean Sarkozy pour rétablir une subvention à l'université de Nanterre, dont le président du conseil général Patrick Devedjian avait évoqué la suppression.

L'amendement du conseiller général Thierry Solère (UMP), présenté lors de la séance consacrée au budget 2010, prévoit 750.000 euros de subvention, dans le cadre d'une aide à "l'Institut du numérique" créé par l'université.

"Nous avons eu l'occasion hier après-midi de rencontrer" Bernadette Madeuf, la présidente de l'université, "avec Jean Sarkozy", a souligné Thierry Solère.

"Je suis très heureux de cette évolution (...). J'avais dit que j'étais hostile, et je le demeure, à une subvention +en blanc+", a réagi Patrick Devedjian, utilisant une expression qui a fait bondir sa rivale déclarée au sein de la majorité, Isabelle Balkany, également proche de Jean Sarkozy.

"J'ai du mal à accepter que l'on parle de subventions en blanc", a-t-elle lancé, avant de préciser que ces mesures avaient été décidées par Charles Pasqua, puis Nicolas Sarkozy, quand ils présidaient le conseil général.

Dans l'entourage de M. Devedjian, on soulignait vendredi que ce dernier avait eu "à coeur de ne pas rentrer dans la polémique à deux jours des régionales". Mais l'opposition a ironisé sur ce nouvel épisode de tension, l'élu socialiste Pascal Buchet évoquant "un problème politique au sein de la majorité départementale".

L'aide départementale à la faculté de Nanterre entrait dans le cadre d'un "contrat d'objectifs pluri-annuel" qui s'est achevé fin 2008.

Fin janvier, Patrick Devedjian expliquait qu'il ne reconduirait pas ce contrat si l'université publique ne proposait pas un "projet en relation avec la politique départementale".

Cette annonce avait suscité l'indignation de la gauche, qui avait souligné le décalage avec les "millions d'euros" accordés au pôle universitaire privé Léonard de Vinci, autrement appelée "fac Pasqua".

Situé à La Défense, ce pôle a été créé en 1995 par Charles Pasqua, qui en est toujours président. Ses trois écoles (management, ingénieurs, multimédia) et ses partenaires y accueillent 6.000 étudiants.

Vendredi, la majorité UMP-Nouveau Centre au conseil général a voté une subvention de sept millions d'euros à ce pôle pour 2010, en baisse par rapport aux années précédentes (17,2 M EUR en 2007, 14 en 2008). S'y ajoutent la mise à disposition de locaux appartenant au département, pour une valeur locative en 2010 de 13 M EUR.