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"Car Je est un Autre": Articulations du rapport entre identité et altérité

Publié le par Julia Peslier (Source : Matthew Bridge)

The French Graduate Student Association (FGSA) de la Columbia University à New York a le plaisir d'annoncer sa conférence annuelle,

« Car je est un autre » : Articulations du rapport entre identité et altérité

Columbia University à New York Conférence des étudiants doctorants du Département de français 6 avril 2007, New York, USA

« Car je est un autre », telle est la célèbre affirmation d'Arthur Rimbaud dans sa lettre à Paul Demeny datée du 15 mai 1871. La formule est paradoxale, car elle met en question la frontière entre identité et altérité, tout en maintenant l'opposition par ses termes mêmes. Une telle proposition invite à concevoir le sujet dans son rapport à autrui. On pourrait se demander comment se construit la division entre le je et l'autre : où se situe cette scission, et qui en décide ? Qu'est-ce qui nous fait croire en la stabilité du sujet ? Enfin, quel est le rôle de l'autre dans la formation de l'identité ? Et comment peut-on être autre à soi-même ?

Ces interrogations se trouvent au centre des grands courants littéraires et philosophiques modernes : on les rencontre dans l'existentialisme, par exemple, comme dans les théories de Lacan, Derrida, Barthes ou Deleuze. Aujourd'hui, les études francophones et post-coloniales interrogent la construction culturelle et nationale de ce rapport entre identité et altérité, tout comme les frontières de l'identité sexuelle font l'objet de travaux pour la critique féministe et pour les gender studies.

Ce débat n'a cependant pas attendu le dix-neuvième siècle pour apparaître: du « Mon nom est Personne » d'Ulysse à l'absence de l'autre dans la poésie des troubadours, de l'essai de Montaigne sur les cannibales à l'interrogation de Pascal sur « Qu'est-ce que le moi ? », du « Comment peut-on être persan ? » de Montesquieu aux réflexions de Mallarmé sur l'impersonnalité du sujet, l'articulation du rapport du « je » et de l' « autre » a connu de nombreuses formulations.

C'est précisément cette variété de formulations que ce colloque voudrait interroger. Il se propose donc, dans une perspective comparatiste, de procéder à un examen critique des différents discours sur l'identité et l'altérité à travers l'histoire. A ce titre, il s'adresse aux étudiants gradués de tous les domaines, pourvu que la communication traite d'un écrivain ou d'un théoricien de langue française. Les interventions sont limitées à 20 minutes. Veuillez envoyer votre abstrait de 250 mots à columbiagradconference@gmail.com avant le 2 mars.

Les intervenants pourraient s'inspirer des optiques suivantes :

Approche interdisciplinaire
    Le sens du « je est un autre » pour des cultures non occidentales
    Articulations du rapport entre identité et altérité pour la religion et les sciences sociales

Écriture
    Le texte : qu'est-ce que le « je » dans le texte, qu'est-ce que l' « autre » ?
    La solidarité et la responsabilité de l'écriture
    L'autobiographie, les mémoires, le journal intime ; problèmes de narratologie et de voix dans le texte
Identité
    Problèmes d'identité (nationale, raciale, sexuelle).
    Identité et différence ; confrontations coloniales et post-coloniales, rapport entre colon et colonisé
    L'effacement du sujet ; fluidité ; instabilité
    Quelles sont les limites de l'opposition binaire entre « je » et l' « autre » ? Comment les dépasser? Où aller ensuite ?