Essai
Nouvelle parution
C. Phéline, A. Spiquel-Courdille, Camus, militant communiste - Alger, 1935-1937. Suivi d'une correspondance entre Amar Ouzegane et Charles Poncet

C. Phéline, A. Spiquel-Courdille, Camus, militant communiste - Alger, 1935-1937. Suivi d'une correspondance entre Amar Ouzegane et Charles Poncet

Publié le par Université de Lausanne

Camus, militant communiste - Alger, 1935-1937

Suivi d'une correspondance entre Amar Ouzegane et Charles Poncet

Christian Phéline, Agnès Spiquel-Courdille
 

Date de parution : 23/02/2017 Editeur : Gallimard ISBN : 978-2-07-269921-4 EAN : 9782072699214 Format : Grand Format Présentation : Broché Nb. de pages : 394 p.

 

Cet essai porte sur le bref - et méconnu - engagement d'Albert Camus au Parti communiste algérien. En 1935, entouré d'amis aux idéaux révolutionnaires et encouragé par Jean Grenier et Max-Pol Fauchet, Camus adhère au PCA, davantage guidé par ses origines et son goût de la justice que par idéologie. Il sera tour à tour recruteur, orateur, mais avant tout, son engagement sera culturel. Son exclusion, officiellement pour trotskysme, sera difficilement vécue par Camus - la réalité prenant un goût amer, puisque après cette expérience, il n'adhèrera plus jamais à une organisation politique.

Comme fil rouge à cette recherche, des extraits inédits de la correspondance entre Charles Poncet, le plus proche des amis algérois de Camus, et Amar Ouzegane, ancien dirigeant politique algérien. Deux témoins privilégiés de l'activité militante d'Albert Camus qui nous éclairent de manière remarquable sur l'engagement de l'écrivain et sur les raisons de son exclusion du PCA deux ans plus tard.

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À la rentrée de 1935, Albert Camus, porté par son « goût de la justice», adhère à ce qui deviendra l'année suivante le Parti communiste d'Algérie (PCA) et s'attache à la création d'une Maison de la Culture et du Théâtre du Travail. L'expérience, où il s'était promis de «garder les yeux ouverts», ne dépasse pas deux ans. Elle inspirera durablement la prévention de l'écrivain à l'égard de toutes formes de stalinisme.

La compréhension de cet épisode est aujourd'hui profondément renouvelée par des documents et souvenirs inédits remontant aux acteurs directs, par le témoignage enfm publié de l'ancien dirigeant communiste Amar Ouzegane, par des archives en provenance du Komintern jusque-là inaccessibles, mais aussi par une relecture attentive de plusieurs écrits de Cmnus lui-même. On y vérifie que celui-ci a bien été écarté du PCA pour ne pas s'être résigné à la répression frappant les premiers nationalistes algériens issus de l'Étoile nord-africaine ; et qu'en ce temps de procès de Moscou, la mesure s'inscrit dans une longue série d'exclusions qui conduit à des règlements de comptes jusqu'après les massacres de 1945. On y redécouvre pourtant toute la vivacité de compagnonnages politiques et culturels qui, de manière parfois inattendue, se prolongent au sein de la Résistance algéroise, puis parmi les «Libéraux» de l'après-1954.

Le trajet de Camus militant communiste interroge ainsi, tour à tour, les déconvenues du Front populaire, les impasses de la politique du PCF sur la question coloniale, le lien entre combats démocratiques, quête d'une culture méditerranéenne et attentes d'une algérianité pluraliste, en même temps qu'il côtoie «l'absurde et l'inutile» auxquels, face aux réalités d'appareil, s'expose un engagement sincère.

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