Édition
Nouvelle parution
C. M. Wieland, Obéron

C. M. Wieland, Obéron

Publié le par Nicolas Geneix

Christoph Martin Wieland, Obéron

Paris : Allia, 2014.

208 p.

EAN 9782844858504

9,20 EUR

Présentation de l'éditeur :

"Et toi, belle Rézia, le sommeil fuit aussi loin de ta couche. Au milieu des rochers et des écueils sans nombre dont il te semble être environnée, tu ne vois qu'avec effroi les premiers rayons de l'aurore. Tu n'envisages qu'avec horreur ce jour où l'hymen va t'appeler à l'autel.
Elle s'agite longtemps dans son lit ; elle soupire. Ce tourment intérieur engourdit enfin ses sens ; sa tête se penche sur son sein ; elle s'assoupit ; et pour soutenir son courage, Obéron offre à son imagination un nouveau songe."

Épopée romantique, Obéron s'inspire d'un poème du XIIe siècle, relatant la geste du chevalier Huon de Bordeaux. Au lieu de lui donner la mort pour avoir malencontreusement retiré la vie de son fils, l'empereur Charlemagne charge Huon d'une périlleuse mission : il exige qu'il lui rapporte des poils de la barbe du calife de Bagdad ainsi que quatre de ses molaires. Mais ce n'est pas tout : il doit aussi décapiter l'homme assis à la gauche du sultan et embrasser la jeune femme à sa droite pour en faire son épouse. En route, Huon traverse des situations toutes plus extraordinaires les unes que les autres. Et la plus merveilleuse d'entre elles est l'apparition soudaine d'Obéron, roi des Génies, d'une beauté angélique. Huon se voit remettre de ses mains une corne d'ivoire et un calice d'or et commande en son honneur une danse voluptueuse, à laquelle Huon résiste, ayant vu en rêve une femme à qui il désire rester fidèle. Rézia, la fille du Calife, a de son côté rêvé d'un chevalier aux cheveux d'or… Obéron, incarnation de la pureté amoureuse, exige d'eux chasteté jusqu'à ce que le pape bénisse leur union… Goethe encensa cette fresque féerique, riche en péripéties, cette histoire d'amour fou, qualifiant Obéron de "chef-d'œuvre de l'art poétique".

 

Prosateur lyrique, parfois iro­nique, Christoph Martin Wieland (1733-1813) fut le premier traducteur en langue allemande et en prose des pièces de Shakespeare. Il n'est donc pas pour rien dans l'émergence du "Sturm und Drang". Avec une œuvre comme L'Histoire d'Agathon, il préfigure Goethe et les romantiques. Le roman moderne révèle là ses premiers traits. Wieland est aussi l'auteur de Histoire des Abdéritains, satire virulente des philistins. Paru vers 1781, ce livre n'a à ce jour pas pris une ride. Homme prolixe – il fonda également la revue Le Mercure allemand –, Wieland fut de ces écrivains et poètes, tel Lessing, qui surent allier classicisme et romantisme.

 

 

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