Essai
Nouvelle parution
C. Libaude, Dante, la pierre et le sang

C. Libaude, Dante, la pierre et le sang

Publié le par Marc Escola

Référence bibliographique : C. Libaude, Dante, la pierre et le sang, Kimé, 2014.

 

Dante, la pierre et le sang
Christophe Libaude

Ce livre commence avec la première vision de la Vita Nova, où le cœur de Dante est mangé par une Béatrice nue, enveloppée dans un drap sanglant. Le travail sur ce sang féminin permet de s’interroger sur la nature de la courtoisie dantesque, qu’on ne peut réduire au schéma du dépassement d’un amour-passion vers un amour supérieur, purifié, qui correspond à la représentation d’une Béatrice idéale, trop « théologique ». Si l’amour chez Dante….. Si l’amour chez Dante doit être compris comme une quête du savoir, alors la question de la sexualité ne peut être évitée sous prétexte de préserver l’image d’une Béatrice angélique. Dante tente en effet de résoudre un des nœuds fondamentaux de la pensée occidentale de l’amour, le lien entre l’amour et la mort, puisque c’est à l’Enfer que conduit l’amour, mais un Enfer qu’il faut considérer comme un lieu de connaissance. La courtoisie dantesque recouvre des formes initiatiques qui expliquent l’importance des figures féminines dans cette quête du savoir. Mais si la différence sexuelle se décline d’abord sous la forme de l’union (le drap sanglant), on rencontre aussi dans l’œuvre un pouvoir féminin hostile à l’initiation du poète. On passe ainsi de Francesca, dame de sang damnée parmi les luxurieux, à la Dame Pierre, qu’il faut associer à Méduse, rencontrée en Enfer. C’est à partir de cette figure pétrifiante que l’auteur montre l’importance de la symbolique de la pierre, du gel et de la pétrification dans l’œuvre de Dante.

Christophe Libaude a étudié au Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance, à Tours. Après un séjour de 3 années en Italie, il devient professeur d’italien et fait sa thèse sur Dante (soutenue en janvier 2014) sous la direction de Bruno Pinchard.