Collectif
Nouvelle parution
C. Gaullier-Bougassas & M. Bridges (dir.), Les Voyages d'Alexandre au paradis

C. Gaullier-Bougassas & M. Bridges (dir.), Les Voyages d'Alexandre au paradis

Publié le par Matthieu Vernet

Compte rendu publié dans Acta fabula (Avril 2015, vol. 16, n° 4) : "Au bout du voyage : Alexandre à travers le temps & l’espace" par Élodie Pinel.

 

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Les Voyages d'Alexandre au paradis

Sous la direction de C. Gaullier-Bougassas & M. Bridges

Turnhout : Brepols, coll. "Alexander redivivus", 2013.

EAN 9782503546230.

547 p.

Prix 85EUR

Présentation de l'éditeur :

Dans les oeuvres si nombreuses qui retracent la carrière légendaire d’Alexandre le Grand, la célébration de son ouverture de l’espace et de sa domination de l’orbis terrarum met en valeur l’extrémité orientale de la mappemonde et les multiples sites paradisiaques qu’elle offre : la fontaine d’immortalité, les pays des Brahmanes et des Bienheureux, l’enclos des arbres du Soleil et de la Lune, le paradis terrestre, séjour d’Adam et Ève avant la Chute, le paradis sensuel des filles-fleurs, des îles ou des pays qui rappellent un âge d’or, des vergers idylliques ou des cités parfaites. Dès le haut Moyen Âge, cette insistance sur les aventures paradisiaques semble naître des regards croisés que se jettent auteurs juifs, chrétiens et musulmans dans leurs adaptations du Roman d’Alexandre du Pseudo-Callisthène. Le voyage du héros vers ces paradis constitue souvent l’un des points de tension les plus vifs de son exploration. Son désir est alors porté à son paroxysme dans la quête de la toutepuissance, de l’omniscience et / ou du plaisir, avant la confrontation, très fréquente mais non systématique, à une loi et à une sagesse, à une transcendance qui le juge et ruine ses ambitions ou au contraire l’estime digne d’être l’élu d’une révélation, même partielle. Regards orientaux et occidentaux confondus, la source de vie, le pays des Bienheureux et le paradis terrestre, ainsi que nombreux de leurs avatars, s’avèrent être des lieux de jugement, non seulement au sens religieux et moral du terme, mais aussi dans le sens où celui qui s’y aventure est amené à (se) réfléchir, par ce qu’il voit ou ne voit pas, par ce qu’il rencontre, et par ce qu’il comprend ou ne comprend pas.

Catherine Gaullier-Bougassas est professeur de langue et de littérature médiévales françaises à l’Université de Lille 3. Elle a publié de nombreuses études sur Alexandre le Grand et l’Orient dans la littérature française médiévale. Elle dirige actuellement une équipe de recherches internationale sur la création d’un mythe médiéval d’Alexandre le Grand dans les littératures européennes (Agence nationale de la Recherche, 2009-2013).

Margaret Bridges est professeur émérite de langue et de littérature médiévales anglaises à l’Université de Berne. Parmi ses publications dans des domaines aussi variés que l’hagiographie, les études de genre et l’histoire de la rhétorique figurent des études sur des textes alexandrins en vieil et en moyen anglais. Elle a aussi dirigé, avec J. Ch. Bürgel, un volume sur les représentations d’Alexandre en Orient et en Occident.

Table des matières :

Margaret Bridges et Catherine Gaullier-Bougassas (Universités de Berne et de Lille 3), introduction
 

Les paradis d’Alexandre le Grand et l’horizon toujours renouvelé de la fiction : parcours de textes

Catherine Gaullier-Bougassas, Université de Lille 3-MESHS, Quêtes d’immortalité ou de salut : des origines grecque et hébraïque aux réinterprétations orientales
Catherine Gaullier-Bougassas, Université de Lille 3-MESHS, La pierre du paradis et son enseignement dans les oeuvres latines et romanes
Margaret Bridges, Université de Berne, Figurations d’une rencontre dans les littératures germaniques, néerlandaise et anglaise
Catherine Gaullier-Bougassas et Margaret Bridges, Universités de Lille-MESHS et de Berne, Avatars et imitations : la création de nouvelles fictions paradisiaques

Transmissions et croisements culturels
Jean-Pierre Rothschild, CNRS, Paris, « L’Iter ad Paradisum entre homélie rabbinique, roman, traité d’apologétique et exemplum »
Marco di Branco, Institut historique allemand, Rome, « Alessandro/Dū ’l-Qarnayn, il paradiso e la fonte della vita nella letteratura araba medievale »
René Bloch, Université de Berne, « Alexandre le Grand et le judaïsme : la double stratégie d’auteurs juifs de l’Antiquité et du Moyen Âge »
Catherine Gaullier-Bougassas, Université de Lille 3 –MESHS, « Les eaux troublées de la quête d’Alexandre et les sources orientales du Roman d’Alexandre français : fontaine de vie, fleuve de mort et Paradis terrestre »

Élection et révélation : une conversion ?
Patrick Gautier-Dalché, CNRS, Paris, « Quatre notes sur Alexandre et la cartographie médiévale »
Christophe Thierry, Université de Lyon 2, « L’épisode du voyage au Paradis dans le Straßburger Alexander (fin du XIIe-début du XIIIe siècle) »
Hélène Bellon-Méguelle, Université de Genève, « Les imprévus du voyage : le voyage d’Alexandre au Paradis terrestre dans la littérature française de la fin du Moyen Âge »
Elena Koroleva, Université Saint-Tikhon, Moscou, « Les Brahmanes et le Paradis dans les romans d’Alexandre russes »
Émilie Picherot, Université de Lille 3, « Le Paradis interdit dans le Rrekontamiento del rrey Ališandere : étude du statut non prophétique d’Alexandre le musulman »

La démesure du désir et le désenchantement : un jugement ?
Mario Casari, Université La Sapienza, Rome, « Un lieu de traduction : Alexandre au Paradis dans la tradition persane »
Marina Gaillard, INaLCO / CNRS Paris, « D’un bout du monde à l’autre : lieux paradisiaques et terres ultimes dans le roman d’Alexandre en prose de l’Iran classique »
Anna Caughey (Université d’Oxford) et Emily Wingfield (Université de Cambridge), « Conquest and Imperialism : Medieval Scottish Contexts for Alexander’s ‘Journey to Paradise’ »
Margaret Bridges, Université de Berne, « Five Late Middle English Versions of the Narreme of Alexander’s Wondrous Gift »
Jean-Claude Mühlethaler, Université de Lausanne, « Échec amoureux et échec politique : le remploi du Voyage au Paradis dans le Chevalier errant de Thomas III de Saluces »