Revue
Nouvelle parution
Bulletin Flaubert-Maupassant, n° 30, 2014

Bulletin Flaubert-Maupassant, n° 30, 2014

Publié le par Marc Escola (Source : Joëlle Robert)

Référence bibliographique : Bulletin Flaubert-Maupassant, n° 30, 2014, , 2015.

 

Bulletin Flaubert-Maupassant, n° 30, 2014
Autour de Flaubert: Orlowki, Chojecki, Senard, Duplan. Lettres inédites de Maupassant. Correspondance entre Du Camp et Duplan.

Sommaire
Joëlle Robert, Éditorial

POLONAIS ET RUSSES DANS L’ENTOURAGE DE FLAUBERT
Jeanne Bem, Flaubert romancier, précurseur de Tchekhov? Le dialogue dans Madame Bovary
Emmanuel Desurvire, Charles-Edmond Chojecki et Gustave Flaubert, parcours d’une amitié
Daniel Fauvel, Les Polonais dans le département de la Seine-Inférieure de 1830 à 1870
Michel Lambart, La Pologne et les Polonais dans L’Éducation sentimentale

Dagmara Feray et Joëlle Robert, Flaubert, Orlowski et Chopin, une solidarité artistique
Laurent Lamy, Présentation des œuvres d’Orlowski

AUTOUR DE FLAUBERT
Jean-Luc Brière, Jules Senard sous la Monarchie de Juillet et la Seconde République
Thierry Carteron, Jules Duplan, un ami de Gustave Flaubert
Correspondance inédite entre Maxime Du Camp et Jules Duplan

MAUPASSANT
Bernard Joly, La clausule, lieu de l’émotion, dans les Contes et nouvelles de Maupassant
Marlo Johnston, Quatre lettres inédites de Maupassant. Les Roches Blanches.


DOCUMENTS
Guy Pessiot, Un nouveau portrait de Flaubert. Notes sur Ladislas Loevy

Emmanuèle Grandadam, Marlo Johnston, Françoise Mobihan, Guy Pessiot, Joëlle Robert, Promenades à Paris

HOMMAGES
Hommage à Maurice Agulhon (par Yannick Marec), Herbert Lottman (Marie-Françoise Rose), Jean-François Guémy (Daniel Fauvel), Claude Vermeille (Hubert Hangard)

VIE DE L’ASSOCIATION
Activités 2014

Dans ce numéro, figure un ensemble important de lettres inédites de Maxime Du Camp à Jules Duplan, dans lesquelles il est souvent question de Flaubert. Plusieurs de ces lettres sont écrites pendant le voyage en Orient. Elles donnent une image souvent négative du compagnon de voyage. Voir par exemple la lettre envoyée de Constantinople le 4 décembre 1850. Du Camp explique à Duplan pourquoi il ne prolongera pas son voyage jusqu’en Syrie. Parmi ses raisons:
«Enfin, la raison la plus forte pour moi, celle qui m’a surtout décidé, c’est Gustave lui-même; c’est cette effrayante responsabilité qui pèse sur moi vis-à-vis de sa mère, devant la quantité de lettres secrètes qu’elle me faisait parvenir en me suppliant de renoncer à la Syrie, j’y ai renoncé. Je ne pouvais, après la promesse que j’avais faite, quitter Gustave, car Gustave est incapable de m’y suivre; s’il avait été seul, il se serait arrêté à Alexandrie; Il est anti-voyageur, il n’a ni l’énergie, ni la volonté nécessaire pour cela, il est embarrassé de tout et voit des montagnes où il y a des grains de sables. Tant qu’il a cru qu’il ne pourrait m’accompagner, il a été désespéré et s’est cru voyageur; du jour où il lui a été donné de me suivre, son ardeur est tombée, et il n’a fait ce voyage que par point d’honneur et pour n’avoir pas l’air de reculer vis-à-vis de ses amis et de lui-même. Nous n’étions pas partis depuis 8 jours que je savais tout cela. Devant des circonstances semblables, j’ai dû faire abnégation momentanée de moi-même. Je reconduirai Gustave en Italie, je le remettrai entre les mains de sa mère, je reviendrai à Paris et plus tard je partirai seul pour la Perse. Quant à lui c’est toujours cette bonne et intelligente nature dont je t’ai souvent parlé, aussi dévouée pour moi que possible, mais marchant à mes côtés à contre cœur, sans enthousiasme, dormant sur son cheval, démoralisé quand il restait 15 jours sans recevoir de lettres, et tourmenté à son insu par ce banal regret de sa patrie et du chez soi. Cela est triste, il l’a senti lui-même et en a été fort découragé. Il va passer toute la fin de  l’hiver en compagnie de sa mère dans quelque ville d’Italie et se retrouvera fort heureux d’être rentré chez lui» (p.121-122).