Questions de société

"Budget de l'enseignement supérieur : rêve ou poudre aux yeux ?" (L'Humanité, 9/11.2010)

Publié le par Arnaud Welfringer

"Budget de l'enseignement supérieur : rêve ou poudre aux yeux ?", Ixchel Delaporte, L'Humanité, 09/11/2010

L'augmentation des moyens pour les universités revient à une stagnation des crédits.

Avec la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, tout est affaire de communication. Du « bilan hyperpositif » à la recherche, « secteur prioritaire du gouvernement », en passant par le slogan choc « + 4,7 milliards d'euros pour l'enseignement supérieur et la recherche », on y croirait presque. Mais non.

Ni l'enseignement supérieur ni la recherche ne seront à l'abri des changements structurels et des coupes programmées dans le secteur public. « En dépit de l'affichage s'appuyant sur des effets d'annonce pour la période 2011-2013, les crédits de paiement de la mission interministérielle pour la recherche et l'enseignement supérieur (Mires) augmentent de moins de 2 % en valeur, ce qui correspond à une stagnation en euros constants : c'est une situation sans précédent depuis des années », constate dans un communiqué daté du 2 novembre l'intersyndicale du supérieur. La stagnation des crédits alloués revient en fait à une mise en concurrence entre les universités et à une précarisation des statuts. Au final, zéro poste à l'horizon 2013 : « La ministre exalte la revalorisation des carrières de nos métiers en omettant soigneusement de rappeler que son ministère ne crée aucun emploi », tranche Emmanuel Saint-James, de Sauvons la recherche. De son côté, le collectif Papera (Pour l'abolition de la précarité dans l'enseignement supérieur et ailleurs) voit rouge : « Nous assistons à une montée massive et dramatique de la contractualisation dans les universités (jusqu'à 60 %), ainsi qu'une dégradation accentuée de ces contrats. » Alors oui, plutôt poudre aux yeux…