Questions de société

"Budget 2011: une intensification inacceptable de la casse des services publics et de l'École Publique" (Communiqué de Sud Éducation - 07/10/10)

Publié le par Bérenger Boulay

 Communiqué de SUD Education du 7 octobre 2010:

Budget 2011 : une intensification inacceptable de la casse des services publics et de l'École Publique

Par delà les astuces de vocabulaire, le budget préparé par le gouvernement est bien un budget d'austérité. Derrière la volonté de réduction des dépenses se dessine une nouvelle fois la fragilisation accrue des services publics. Le dogme du non remplacement d'un départ à la retraite sur deux chez les fonctionnaires est réaffirmé et avec lui le gel des salaires. Dans la même logique, les collectivités locales subiront une suspension des transferts financiers de l'État, ce qui devrait se traduire par une perte de recettes pour 30000 communes. Dans le même temps le bouclier fiscal ne sera pas même égratigné. La France des privilèges se porte bien au moment même où on voudrait nous faire culpabiliser sur notre droit à la retraite.

Avec 16000 suppressions de postes annoncées, l'Éducation Nationale, qui a perdu plus de 50000 postes depuis l'élection de Sarkozy et doit en perdre encore 32000 les deux années suivantes, s'installe dans une situation intenable, de la maternelle à l'université en passant par l'ensemble des services techniques et administratifs.

Ces 16000 suppressions de postes sont annoncées alors que partout, les manques de personnels sont criants quelques semaines après la rentrée. Cette politique touche au cynisme quand on sait que le ministère attend pour la rentrée prochaine une augmentation de plus de 60000 élèves dans le seul second degré.

Cette politique réaffirme la volonté libérale d'un périmètre toujours plus réduit pour l'ensemble des services publics et en particulier pour l'école. La gestion des personnels sur le mode de l'entreprise privée s'intensifie. Cette politique vient justifier une approche réactionnaire de l'école : casse de la formation professionnelle des enseignants, disparition des structures d'aides aux élèves, renforcement du contrôle hiérarchique… Elle promeut l'idée d'une école minimale : réduction autoritaire de certaines disciplines d'enseignement, externalisation de l'aide et du soutien…

La poursuite de cette politique renforce le creusement des inégalités par l'école elle-même. Comme la casse des services publics fragilise l'accès aux droits pour les populations les plus fragiles, la casse de l'École Publique a comme premières victimes une majorité d'enfants des classes populaires. Ceux qui opèrent de telles coupes budgétaires n'ignorent rien de cela.

Dans la période de mobilisations actuelles contre le vol de nos retraites et la marchandisation de nos vies, SUD Éducation appelle tous les personnels à renforcer la mobilisation pour le retrait de la contre réforme des retraites à participer aux initiatives locales et nationales de défense et de promotion des services publics. Pour refuser une nouvelle rentrée de régression scolaire et construire la mobilisation la plus large en défense de l'École Publique, c'est dès maintenant qu'il faut porter dans l'unité les revendications définies à partir des besoins des établissements, des écoles et des services.