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Brésil/Europe : repenser le Mouvement Anthropophagique

Brésil/Europe : repenser le Mouvement Anthropophagique

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Collège international de philosophie)

Brésil/Europe : repenser le Mouvement Anthropophagique

Mercredi 20 juin (9h-22h) et Jeudi 21 juin (9h)
Auditorium, Maison de l'Amérique latine, 217 bd St-Germain, 75007 Paris


Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles



Sous la responsabilité d'Ana KIFFER, Jean-François NORDMANN et Tatiana ROQUE,avec la collaboration de Paulo ONETO.


Notre motivation de départ est d'interroger la notion d'anthropophagie, créée par l'avant-garde intellectuelle brésilienne pendant les années vingt – en particulier par l'écrivain Oswald de Andrade, auteur de deux manifestes modernistes, le second portant ce titre (Manifeste Anthropophage, 1928). Il s'agit, plus précisément, de la dévoration-assimilation de l'autre, qu'Oswald de Andrade érige en principe d'un nouveau rapport du colonisé brésilien au colonisateur européen.
Notre but est de retourner sur l'idée anthropophagique de façon provocatrice, c'est-à-dire de l'envisager comme effort de problématisation des rapports Brésil-Europe visant à leur activation à partir du premier terme de la dualité. En outre, il paraît possible de relier le thème anthropophagique à la problématique contemporaine des frontières et de la différence entre des régions à la fois proches et séparées. On touche ici au débat sur la mondialisation. S'agit-il d'un phénomène spontané, capable en soi-même d'engendrer plus d'échanges entre les cultures et de remettre en question les valeurs de l'Occident ? Est-il commensurable avec l'idée anthropophagique d'une étape dépassable de l'homme naturel technicisé ?
Il faut surtout comprendre ce fait curieux : que la notion même d'anthropophagie est une esquisse de réponse aux rapports à la fois conflictuels et complémentaires entre l'élément local et l'élément autre, étranger, qui ne cesse d'être transplanté au milieu de la culture locale, entre le dedans et le dehors, mais qu'une telle réponse est cherchée du côté du local comme dehors. Car l'action de manger (avaler et digérer) implique une transmutation de celui qui mange. Bref, il n'y a pas de dedans qui ne soit pas composé à partir du dehors.
Précisons que notre but n'est pas de penser le mouvement anthropophagique en tant que tel, ni de revenir sur l'histoire de ses idées directrices, mais plutôt de susciter des débats sur des thèmes actuels à partir des provocations issues de ce mouvement et de la pensée qu'il a mise en place.

Programme

Mercredi 20 juin

9h : Ouverture
- Tatiana Roque (CIPh - UFRJ)
- Silviano Santiago (UFF - UFRJ) : Le mouvement anthropophagique au Brésil
10h30 : Brésil-Europe : la déglutition des différences
- Julio Diniz (PUC-RJ)
- Bruno Clément (CIPh)
- Jeanne-Marie Gagnebin (UNICAMP)

14h30 : Anthropophagie et avant-gardes (Brésil/Europe)
- Evelyne Grossman (Université Paris 7)
- Ana Kiffer (PUC-RJ)
- Suely Rolnik (PUC-SP)
16h30 : Pause
18h : Soirée Images de l'Anthropophagie - peinture, cinéma, arts plastiques
- Jean-François Nordmann (CIPh) : L'image-emblème « Abaporu » de Tarsila do Amaral
- Karl Erik Schollhammer (PUC-RJ) : Anthropophagie en peinture
- Cecília Cotrim (PUC-RJ) et Yann Beauvais : Anthropophagie et art contemporain


 

Jeudi 21 juin

9h00: Métissage et biopolitique

-Giuseppe Cocco (UFRJ)

-Yann Moulier-Boutang (Université de Technologie de Compiègne)

10h00 :Pause

10h15 :Géophilosophie/Géolittérature : quelles conditions pour l’émergence d’unepensée ?

-Paulo Oneto (UGF)

-Peter Pal Pelbart (PUC-SP)

11h30 :Pause

11h45: Anthropophagie et puissances de l'imaginaire

-Jean-François Nordmann (CIPh)

-Michel Riaudel (Université Paris 10)

 

 

 

Entrée libre etgratuite dans la limite des places disponibles