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Bibliothèques et transmissions des savoirs aujourd’hui : pour une éthique des savoirs créatifs ?

Bibliothèques et transmissions des savoirs aujourd’hui : pour une éthique des savoirs créatifs ?

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Sylvie Ducas)

  Bibliothèques et transmissions des savoirs aujourd’hui : pour une éthique des savoirs créatifs ? 

 

 

s’inscrit dans un cycle de sept journées d'études et colloques consacré en 2012 aux nouveaux savoirs contemporains, issus des migrations culturelles (vivantes, écrites, numériques ou analogiques) et notamment à la question de l'éthique et de la créativité. Ce séminaire a reçu le label 2012 de la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord.

 

Les simulacres issus de l'audiovisuel et des offres d’Internet changent nos regards et notre perception du monde, du global au local, tandis que les savoirs se démultiplient et se déplient hors des disciplines enseignées (arts, sciences de l'information, histoire, philosophie…). Il convient désormais d’interroger les potentialités épistémologiques, économiques et symboliques de ce changement de paradigme, qui modifie en profondeur des expertises traditionnelles et, de fait, prépare des sociétés nouvelles. A la façon dont Michel Serres, dans sa pentalogie Hermès, pense un savoir « buissonnant » ou « en archipels », revisitant les frontières entre « savoir établi » et « savoir sauvage », notre expertise des « savoirs migrateurs » conjugue les arts et les sciences sur des hypothèses de travail attentives aux demandes de la société civile.

Fondamentalement, la bibliothèque se situe au coeur de ces problématiques. Lieu majeur de médiation et de transmission des connaissances, sur les supports traditionnels ou numériques, elle a de longue date, mission de conservation, surtout en notre temps de babil et d’oubli médiatique. La Bibliotheca Alexandrina, pour ne citer qu’un exemple, rappelle dans la Déclaration d’Alexandrie de mars 2004 que ce nouveau lieu de savoir « se réapproprie l’esprit de tolérance, de pluralisme régnant dans l’Alexandrie historiquement cosmopolite » et s’emploie activement à favoriser les initiatives des sociétés civiles. Or, face à un monde déchiré, aux violences et aux menaces de notre temps, les risques liés à ce que Dominique Wolton nomme la « troisième mondialisation » [la mondialisation culturelle, et son « triangle explosif », identité, culture et communication], la bibliothèque est appelée à jouer un rôle stratégique dans la sauvegarde des « savoirs-souches » et des sources vives, créatrices des sociétés de demain. La bibliothèque joue pleinement dans la transmission des savoirs nomades et migrateurs, toujours menacés d’oubli, de censure ou de confiscation, et s’implique également dans le développement interculturel de nos sociétés, sans le respect duquel elle risque de subir les effets de la mondialisation marchande, de la société des faussaires et du « savoir googlisé » ou « amazonisé ».

 

AXES D’ÉTUDE

La journée d’études du 4 mai 2012 se donne donc pour ambition de s’interroger sur les modes et les responsabilités d’accès aux savoirs et sur les contenus proposés dans la bibliothèque.

Plusieurs axes pourront être explorés en lien avec l’articulation critique entre transmission et circulation des savoirs :

- les distinctions des savoirs et, plus avant, des savoirs « illégitimes » : la bibliothèque est-elle toujours un espace de transmission des savoirs savants ? la question de l’assimilation floue de certains savoirs [populaires, savants, de masse…]

- la problématique de la traduction et de la production de littératures étrangères : quelles sources d’information? quelles politiques d’acquisition? quelles valorisations des collections face aux problèmes liés à la circulation transnationale des textes et aux déséquilibres entre les différentes aires linguistiques et géographiques

- l'identification de la collection : comment faire une place à l’ailleurs et à l’indéfini au sein d’une collection éditoriale et d’une collection bibliothécaire ?

le savoir et l’écrit : le livre comme vecteur privilégié du savoir et la place de la dimension multimédia, qui mobilise documents sonores, vidéos, sites internet (comme le Guichet du savoir)

- la question de l’apprentissage : quels dispositifs d’apprentissage créatifs en bibliothèque ? Comment animations, expositions, résidences d’auteurs, et plus largement action culturelle, peuvent-il participer de la construction d’un savoir ?

le numérique : en quoi permet-il une migration créative et éthique de la connaissance ? La question notamment des publications scientifiques et de l’open access.

FORME ET DATE LIMITE DE REMISE DES PROPOSITIONS

Les propositions devront prendre la forme d’un résumé de 500 mots maximum, accompagné d’une courte présentation de leur auteur (appartenance disciplinaire / institution ou laboratoire de rattachement, coordonnées téléphoniques et électroniques). Les propositions présenteront la problématique de recherche, la méthodologie employée, les axes de réflexion et les principales sources bibliographiques. Elles seront transmises par voie électronique avant le 10 avril 2012  aux adresses suivantes :

 

sylvie.dallet@laposte.net

 

sylvie.ducas@u-paris10.fr