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Bernard Desportes autrement

Bernard Desportes autrement

Publié le par Alexandre Gefen (Source : agnès graceffa)

Bernard Desportes autrement

Prenant appui sur une formule d'Emmanuel Hocquard, on pourrait dire que, dans la lignée de nombreux Modernes (de l'auteur des Petits poèmes en prose à Beurard-Valdoye, en passant par le Rimbaud d'Une saison en enfer, Faulkner, Koltès ou Prigent) — et cela sans prétendre établir aucun rapport de stricte équivalence —, les fictions de Bernard Desportes ne ressortissent ni à la prose ni à la poésie, elles sont autrement (autopoéfictions). Sont encore autrement ses écritiques, qui, se ressourçant à l'inactuelle critique «partiale, passionnée, politique» que préconisait Baudelaire, détonent pour mieux détonner dans l'actuel PLF (Paysage littéraire français).
Aussi convient-il d'appréhender Bernard Desportes autrement.
Autrement que par une critique simplement et exclusivement journalistique ou académique. Depuis son lancement en 2001, cette collection «Manières de critiquer» se veut précisément un espace de confrontations théoriques, analytiques et méthodologiques où se trouve notamment abordée la question de l'évaluation du contemporain — y compris d'une oeuvre autant à venir qu'advenue. C'est ainsi que, parmi les objets d'étude précédents ou à venir, figurent des auteurs comme Annie Ernaux et Richard Millet, et des problématiques comme «l'admiration», «les revues de poésie comme lieux de la valeur», ou encore les avant-gardes. On s'interrogera d'ailleurs ici sur la fréquente réduction du modernisme à l'avant-gardisme : pour n'être pas étiqueté «avant-gardiste», doit-on forcément être exclu de toute modernité ?

Fondateur du Théâtre d'Urien (1978-1981) et de la revue Ralentir travaux (1995-2000), Bernard Desportes s'impose aujourd'hui comme un écrivain-essayiste de premier plan, auteur d'autopoéfictions (dont La Vie à l'envi et Vers les déserts, Nadeau, 1985 et 1999 ; Brèves histoires de ma mère et dansant disparaissant, Fayard, 2003 et 2004) et de nombreux textes critiques (dont Koltès — la nuit, le nègre et le néant, La Bartavelle, 1993).