Édition
Nouvelle parution
B. Fondane. Devant l’histoire (éd. M. Jutrin)

B. Fondane. Devant l’histoire (éd. M. Jutrin)

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Monique Jutrin)

Benjamin Fondane

Devant l’histoire

textes réunis et présentés par Monique Jutrin,

Éditions de l'Eclat, 2018.

Isbn : 978-2-84162-444-7

Collection Philosophie imaginaire

240 p. — Prix 18 €

 

Depuis ses textes de jeunesse en roumain, jusqu’à L’homme devant l’Histoireou L’écrivain devant la Révolution, le combat implacable qu’a mené Benjamin Fondane contre la violence de l’Histoire dessine une philosophie à rebrousse-poil des courants dominants de l’époque. Devant l’Histoire présente un ensemble de textes qui disent son engagement tous azimuts dans le champ de la culture, à l’écart des chapelles et des doctrines. Farouche défenseur d’une « liberté sans dogmes », avertissantle siècle des catastrophes qui le menacent, Fondane annonce les écueils sur lesquels il viendra pourtant s’échouer. Mais ce qui frappe dans cet ensemble, outre la précision de sa pensée, c’est son extraordinaire écriture incisive, qui témoigne du foisonnement intellectuel d’une époque que balaiera définitivement la Deuxième Guerre mondiale. Souvent polémique, l’écriture de Fondane vise au plus juste de la pensée. Philosophe existentiel, il reste fondamentalement poète.

Poète, philosophe, essayiste, dramaturge et cinéaste, Benjamin Fondane est né en Roumanie en 1898. Fin 1923, il s’installe à Paris, où il rencontre Léon Chestov, avec qui il partage une philosophie de l’irrésignation, révolte radicale contre le Mal et la Nécessité. Parmi ses principaux ouvrages : Rimbaud le voyou, La Conscience malheureuse, Faux Traité d’esthétique, Baudelaire et l’expérience du gouffre. Engagé dans l’armée française en 1940, fait prisonnier et libéré, il est arrêté, incarcéré à Drancy, déporté à Auschwitz, où il est assassiné début octobre 1944.

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage:

"Une amère vigilance", par Jean Lacoste.

Au cœur de sa pensée, Benjamin Fondane se reconnaît « un goût absurde de liberté ». Dans la « Préface pour aujourd’hui » de son livre sur La conscience malheureuse publié aux éditions Denoël en 1936, le poète et philosophe franco-roumain oppose sa notion énigmatique d’irrésignation à la contemplation en chambre des philosophes : ce qu’il demande, c’est une révolte qui ne dit pas non, une résignation virile, un fatalisme ironique face à l’histoire, un « refus obstiné ». Son destin en fournit une illustration.