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Benjamin Fondane, Claude Vigée : Le questionnement des origines

Benjamin Fondane, Claude Vigée : Le questionnement des origines

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Anne Mounic)

Benjamin Fondane, Claude Vigée : Le questionnement des origines

Colloque international – vendredi 15 et samedi 16 juin 2012

Institut d’anglais de Paris 3 – 5, rue de l’Ecole de Médecine, 75006 Paris

                        C’est après la Seconde Guerre mondiale que Claude Vigée découvre, grâce à André Néher, l’oeuvre de Benjamin Fondane. A le lire ensuite, à Jérusalem, dans les années soixante, il se sent avec ce poète juif d’origine roumaine assassiné le 3 octobre 1944 à Birkenau, une fraternité. Ces deux poètes, à des moments différents (Fondane est né en 1898 à Jassy, en Roumanie ; Vigée, en 1921, en Alsace), ont entrepris ce questionnement des origines que nous désirons explorer au cours de ce colloque, en mettant en regard l’oeuvre de Fondane et celle de Vigée.

            Le mot « origine » a pour racine le latin oriri, « se lever, naître ». Questionner les origines, c’est donc aspirer à une aube nouvelle, à une reprise de la bénédiction au terme du combat nocturne. C’est aussi susciter ce « rien de lumière » dont parle Robert Misrahi quand il s’interroge sur le sens de l’acte d’écrire : « L’origine, ce fonds lumineux dont parlent les mystiques, est donc à chercher dans l’ambiguïté du dédoublement de l’écriture : elle constitue un commencement par elle-même, mais dans la mesure où elle dit l’autre que soi, l’autre qui commença avant elle sans avoir jamais eu, pour autant la possibilité de commencer sans elle. »[1]

            Nous voudrions, au cours de ce colloque, montrer les affinités et les divergences entre deux oeuvres qui, face à l’Histoire, ont passé au crible la pensée occidentale, mettant en question le dualisme idéaliste et trouvant dans le poème la façon exacte de dire que l’esprit, s’il veut atteindre à la plénitude d’être, doit s’imprégner de la réalité sensible et accueillir cette formidable puissance de la bénédiction – montée des eaux, fertilité, fécondité, puissance d’être et de dire, voix. Claude Vigée reprend à Goethe la notion de « démonique » ; Benjamin Fondane, après Lévy-Bruhl, parle de « participation ». Claude Vigée en appelle à « l’origine future » dans Le Parfum et la cendre (1984) en affirmant que « la véritable richesse d’un homme c’est sa puissance de projection du temps révolu dans l’avenir ».[2] Dans Baudelaire et l’expérience du gouffre de Benjamin Fondane, on peut lire: « Non seulement Baudelaire descend dans le sous-sol humain où grouille un monde de stupre et de honte, mais il prend sur lui de montrer que le sous-sol peut donner des fleurs, que cheveux, boue, crasse peuvent aussi chanter. Aussi, son chant accorde-t-il à ces choses méprisées et ridicules le baptême de la forme séparée que leur avait refusé l’Idée, et témoigne par là que la poésie est autre chose que la manifestation sensible de l’Idée, quand elle le veut, quand elle l’ose. »[3]

Contact : Monique Jutrin jutrin@zahav.net.il et Anne Mounic anne.mounic@free.fr

Vendredi 15 juin 2012 

 

10 heures : Ouverture du colloque, par Anne Mounic.

En guise d’introduction :

10 heures 15 ‒ Monique Jutrin : Deux poètes dans la tourmente.

 

Présidence : Anne Mounic

10 heures 45 ‒ Pierre Brunel : Variations sur un sujet : La vraie vie est absente. 

11 heures 15 ‒ Heidi Traendlin : « L’enfant, le poète, l’étranger »  : l'arrachement aux origines, dans la poésie de Benjamin Fondane et de Claude Vigée

11 heures 45 : Pause.

Présidence : Anne Mounic

12 heures ‒ Carmen Oszi : Et in Arcadia ego ! – Hertza.

12 heures 45  ‒ Frédéric Hartweg : Retour aux sources : la matière de Bischwiller.

13 heures 15 : Déjeuner libre dans le quartier.

Présidence : Frédéric Hartweg

14 heures 15 ‒  Hélène Lenz : Figures du paysan et figures de l’émigrant dans la poésie de B. Fundoianu, Benjamin Fondane.

14 heures 45 ‒ Gisèle Vanhese : Réflexions sur l'origine du poème chez Benjamin Fondane et  Claude Vigée.

15 heures 15 : Pause.

Présidence : Monique Jutrin.

15 heures 30 ‒ Alice Gonzi : Perte du réel et régénération dans l’oeuvre de B. Fondane et de C. Vigée.

16 heures ‒ Frédéric Le Dain : La fête de l’origine et les deuils de l’Histoire.

16 heures 30 ‒ Till R. Kuhnle : Baudelaire ou aleph?

17 heures ‒ Lecture de poèmes de Benjamin Fondane.

17 heures 30 ‒ Claude Vigée : lecture de poèmes.

18 heures : Pot de colloque.

Samedi 16 juin 2012

Présidence : Frédéric Le Dain.

10 heures ‒ Julia David : Benjamin Fondane et Claude Vigée : ce que résister veut dire. De la résistance comme héritage.

10 heures 30 ‒ Oleg Poliakow : La liberté orientée.

11 heures : Pause.

Présidence : Monique Jutrin.

11 heures 15 ‒ Margaret Teboul : Benjamin Fondane et Claude Vigée, lecteurs de Charles Baudelaire.

11 heures 45 ‒ Evelyne Namenwirth : Benjamin Fondane et Claude Vigée, les voies du chant.

En guise de conclusion :

12 heures 15 ‒ Anne Mounic : Benjamin Fondane et Claude Vigée, ou la « soif de l’Arbre de vie ».

13 heures 15 : déjeuner de colloque.


[1] Robert Misrahi, Construction d’un château (1981). Paris : Entrelacs, 2006, p. 19.

[2] Claude Vigée, « L’origine future », Le Parfum et la cendre. Paris : Grasset, 1984, p. 84.

[3] Benjamin Fondane, Baudelaire et l’expérience du gouffre (1947). Bruxelles : Complexe, 1994, p. 208.