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Balzac et le politique

Balzac et le politique

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Jose-Luis Diaz)

 Université Paris 7- Denis Diderot

Equipe Littérature et civilisation du XIXe siècle

Séminaire Balzac

Responsables : José-Luis Diaz et Nicole Mozet

Année universitaire 2005-2006

Balzac et la politique

La pensée politique de Balzac intimide. Sa complexité, mise en évidence par les travaux de Georg Lukács, de Pierre Barbéris et de Bernard Guyon en fait un point aveugle, refoulé peut-être, des études balzaciennes actuelles. Quoi de plus dissemblable, de fait, que le Balzac des années 1820, des années 1830 et des années 1840 ? Marquée par des sympathies libérales et saint-simoniennes autant que par un légitimisme intransigeant, l'évolution du romancier n'est-elle pas jalonnée de revirements et truffée de tensions, de prises de position multiples et protéiformes, parfois surprenantes et contradictoires ? Sa saisie même de la chose « politique » ne pose-t-elle pas problème, tant la vision du monde qui la sous-tend se veut totalisante ?

Telle qu'elle se manifeste sous la monarchie de Juillet et dans La Comédie humaine, la politique balzacienne est, exemplairement, celle d'un auteur « pluriel » (N. Mozet). La raison en est sans doute qu'elle ne repose pas toujours et pas seulement sur des concepts intangibles et désincarnés. En mouvement perpétuel, cette politique est habitée – peuplée de personnages, tissée de motifs, constituée d'idiomes. Elle configure, selon ses lieux et ses moments d'émission, selon ses dispositifs d'énonciation, autant de scènes idéologiques déterminées. Posant sans cesse la question de la « représentation », elle est aussi, très largement, une affaire d'imaginaire. Sur la base de ces considérations générales, un certain nombre de pistes de réflexion pourront alors être distinguées :

– Les relations qu'entretient Balzac avec la pensée et la vie politiques de son temps : sa formation politique, mais aussi ses prises de position dans l'espace public.

– La constitution et les caractéristiques de l'idéologie balzacienne. La place qu'y occupent l'idée de révolution, le libéralisme politique, le légitimisme et le conservatisme, la démocratie et les socialismes utopiques, etc.

– La politique du texte. La fiction romanesque et ses dispositifs énonciatifs impriment une marque propre à la pensée balzacienne : des scénographies singulières s'y font jour, des déplacements majeurs s'y trament – qui nous invitent à prendre en considération « l'effet-Comédie humaine ».

– La lecture, la réception, les appropriations de la politique balzacienne – aussi bien sous la monarchie de Juillet qu'après la mort de Balzac, en 1850.

Séminaire le samedi à partir de 14 h 30

Bibliothèque du XIXe siècle,

Tour 25, Rez-de-Chaussée

Responsables :

José-Luis Diaz, Boris Lyon-Caen, Nicole Mozet, Marie-Ève Thérenty

Samedi 3 décembre 2005

  • Aude Déruelle                  Politique et historique dans Sur Catherine de Médicis
  • Marion Mas                     Balzac et le politique : le grand homme

Samedi 28 janvier 2006

  • Alexandre Péraud La défaite du politique dans La Comédie humaine
  • Xavier Bourdenet Le motif de l'élection : l'entrée dans une nouvelle logique politique ?

Samedi 11 mars 2006

  • Claire Barel-Moisan Écrire le politique : L'Envers de l'histoire contemporaine ou la tentation du roman à thèse
  • Jean-François Richer Parvenir par les « sentiers de traverse » : la politique et le boudoir dans La Comédie humaine