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Événements & colloques
Balzac analytique

Balzac analytique

Publié le par Marie de Gandt (Source : José-Luis Diaz)

Université Paris 7- Denis Diderot, équipe « Littérature et civilisation du XIXe siècle »
Séminaire Balzac
Responsables : José-Luis Diaz et Nicole Mozet

Année universitaire 2006-2007
« Balzac analytique »

Responsables :
Claire Barel-Moisan, Christèle Couleau, José-Luis Diaz, Nicole Mozet

PROGRAMME DU SÉMINAIRE
I. Quatre séances de séminaire le samedi à partir de 14 h 30

Université Paris 7- Denis Diderot
Centre Jussieu
Bibliothèque du XIXe siècle,
Tour 25, Rez-de-Chaussée

Séance 1 : 21 octobre – L’analytique, quoi de neuf ?

Fin de « Balzac et le politique »
- Claire Barel-Moisan : « Écrire le politique : L'Envers de l'histoire contemporaine ou la tentation du roman à thèse »

L'analytique, quoi de neuf ?
- José-Luis Diaz : « Vous avez dit “analytique” ? »


Séance 2 : 20 janvier - Sérieux et ironie, intertexte

- Christine Marcandier : Balzac/Nodier, sérieux et ironie dans l'analytique
- Pascale Hellégouarc'h : « La Physiologie du mariage, ou l'ironie au service d'une médiation sur le goût »


Séance 3 : 31 mars - Scènes de la vie parisienne

- Helle Waahlberg : Explorations de la ville : vers une « monographie du Parisien »
- François Kerlouegan : La mode et l’analytique : une rencontre paradoxale

Séance 4 : 28 avril - Le corps analytique

- Véronique Bui : La « gestuologie » balzacienne
- Owen Heathcote : L'analytique comme mise en question du relationnel chez Balzac


II.
Journée d’études organisée à la Maison de Balzac  (47, rue Raynouard, 75016 Paris)
sous l’égide du Groupe International de Recherches Balzaciennes


22-23 juin 2007

Responsables : Claire Barel-Moisan : claire.moisan@libertysurf.fr
et
Christèle Couleau : c.couleau@wanadoo.fr

-Comme l’an dernier, le séminaire sera complété par trois demi-journéesd’étude à la Maison de Balzac, les 22 et 23 juin 2007. Le programme deces demi-journées, déjà très avancé, sera rendu public prochainement.


PRÉSENTATION DU SÉMINAIRE

Les Études analytiques constituent un ensemble atypique au sein de La Comédie humaine, un corpus souvent perçu comme marginal alors qu’il devait en couronner l’édifice intellectuel. La posture analytique qu’elles définissent fonde le rapport de Balzac au réel, mais cette écriture dessine néanmoins un parcours paradoxal dans la carrière balzacienne. Le premier texte publié dans cette veine, la Physiologie du mariage, connaît un succès retentissant. Lorsque Balzac dessine les plans de la future Comédie humaine, il constitue les Études analytiques en clef de voûte de la cathédrale projetée. Or ce type d’écriture se voit pourtant abandonné et les œuvres analytiques sont longtemps demeurées occultées par la production proprement romanesque de Balzac. Pour saisir ce qui se joue dans le destin contrarié de cette catégorie, sans doute est-il nécessaire de faire sortir « l’analytique » du corpus trop limité des Études analytiques qui, certes, permettent de définir sa visée propre, mais auxquelles on ne saurait le limiter. Il apparaît ainsi disséminé, réactivé dans l’ensemble de La Comédie humaine, comme la combinaison d’un processus intellectuel et d’un mode d’exposition spécifique.
L’analytique balzacien est d’abord un geste qui isole dans le réel une donnée concrète servant de point de départ à une théorisation. Mais il se caractérise également par une certaine tonalité d’écriture : une exposition qui mime le discours scientifique tout en lui alliant le brio d’une énonciation spirituelle, souvent proche de la conversation de salon. L’ambiguïté de la posture de l’énonciateur, entre sérieux et ironie, est ainsi constitutive de l’analytique. Les analyses portent sur le contemporain dans sa dimension la plus concrète (comme, parfois, la plus futile), s’appuyant sur un tacite postulat anti-idéaliste qui va de pair avec une attention particulière pour tout ce qui relève du corps. Les enjeux de l’écriture analytique combinent donc une volonté de connaissance de la société, dans sa modernité même, et une entreprise de provocation qui magnifie « l’art des riens » pour n’aboutir parfois qu’à un savoir déceptif.
Cette complexité de l’entreprise analytique, tant dans les Études analytiques que dans l’ensemble de La Comédie humaine, nous a paru ouvrir la voie à de multiples recherches possibles en termes d’écriture, de génétique, de réception ou d’enjeux. Nous proposons de les aborder selon les axes suivants :


Définir l’analytique
- Qu’est-ce que l’analytique balzacien : une écriture, une posture, une imposture, un ton, un style, un geste, un regard, une saisie particulière du réel ?
- D’où vient l’analytique ? Héritage du XVIIIe siècle et des salons, modèles génériques divers, lien avec le discours scientifique ou le discours sociologique émergeant, rapports avec l’écriture journalistique et la littérature panoramique, relation à l’Histoire et à une certaine modernité.
- Comment circule l’analytique ? Supports de publication, public visé, diffusion effective.

Splendeur et misères de l’analytique
- Les débuts, le sommet et les marges : premiers écrits, succès, projets, récritures, fragments – génétique et fortunes diverses de l’analytique.
- Peut-on parler d’un échec de l’écriture proprement analytique, les Études analytiques ne connaissant qu’une réalisation partielle, loin de l’ambitieux projet qui leur était fixé ? A quoi est-il dû ? Quel statut donner aux Œuvres diverses (Code des gens honnêtes, Code de la toilette, Code conjugal, etc.).
- Peut-on parler d’une dissémination, d’une acclimatation de l’analytique dans le romanesque ? Quels en sont les enjeux ?

Protocoles analytiques
- Explorations : la ville, les corps, le social.
- Démonstrations : axiomes, argumentation, théorisation, utilisation des exemples, des anecdotes ; enchâssement ou autonomisation du narratif, lien avec la fiction ; écriture du fragment.
- Templum analytique et axiologie : classifications, repères, normes, idéologie…
- Savoir et dérision : ironie et sérieux dans la mobilisation des savoirs, leur construction et leur éventuel détournement.