Essai
Nouvelle parution
B. Gervais, La Ligne brisée : labyrinthe, oubli & violence (Logiques de l'imaginaire II)

B. Gervais, La Ligne brisée : labyrinthe, oubli & violence (Logiques de l'imaginaire II)

Publié le par Bérenger Boulay

Bertrand Gervais, La Ligne brisée : labyrinthe, oubli & violence – Logiques de l'imaginaire, tome II, Montréal, Le Quartanier, coll. « Erres Essais » n°4, mars 2008, 216p.

  • ISBN 978-2-923400-42-6
  • 25,95 $ / 21 €

Sur le site Vox Poetica: Imaginaires du labyrinthe. Entretien avec Bertrand Gervais



Logiques de l'imaginaire, tome II:


Imaginonsun oubli qui ne soit pas un simple revers de la mémoire, mais unemodalité de l'agir. Un oubli positif. Un oubli en acte, in præsentia.Peut-on habiter un tel oubli ? Peut-on le mettre en récit ? Si lamémoire est une ligne ininterrompue qui rattache le présent au passé,l'oubli est assurément une ligne brisée, et le tracé qu'il dessine estfait de segments disjoints, d'instants sans continuité, comme dans unlabyrinthe.

La ligne brisée traite du labyrinthe en tant que théâtre del'oubli. Le tracé du labyrinthe suscite, par la multiplication deschoix qu'il requiert, la désorientation et la perte de repères. Maisl'oubli de soi n'y est pas qu'un effet superficiel, il en est un traitfondamental, ce que le mythe de Thésée nous enseigne. Au coeur de cerécit se déploie une scène d'une grande portée symbolique : le hérosgrec se rend dans le labyrinthe pour y tuer le Minotaure. Or, lorsqu'ilen émerge victorieux – et les versions traditionnelles du mythe leconfirment –, il ne se souvient de rien. Ce qui s'est produit dans lelabyrinthe est l'objet d'un effacement radical. La mise à mort dumonstre est d'une telle violence qu'elle provoque l'oubli.

La figure du labyrinthe permet ainsi de penser l'oubli et dereprésenter la désorientation et la violence qui lui sontindissociables. À partir d'un corpus littéraire et cinématographiquecontemporain (de Paul Auster à David Lynch), La ligne briséemontrera l'importance de cette figure, utilisée dans les oeuvres defaçon récurrente pour représenter la complexité de notre monde, et laconception du sujet qu'elle implique, aux antipodes du sujet oedipien aucoeur même de notre modernité.

Chercheur, professeur,écrivain, Bertrand Gervais a signé des essais sur la lecture littéraireet la littérature américaine. Au Quartanier, il a publié en 2007 Figures, lectures, le premier volet d'une trilogie sur les logiques de l'imaginaire. Il est aussi l'auteur de Donald Barthelme : critique de la vie quotidienne (Paris, Belin, 2002), Lecture littéraire et explorations en littérature américaine (Montréal, XYZ, 1998) et À l'écoute de la lecture (Montréal, VLB, 1992). En roman, il a publié chez XYZ L'île des Pas perdus (2007), Les failles de l'Amérique (2005) et Oslo (1999). Il a aussi fait paraître chez le même éditeur un recueil de nouvelles, Tessons(1998). Il enseigne au Département d'études littéraires de l'Universitédu Québec à Montréal. Il est le directeur de Figura, le Centre derecherche sur le texte et l'imaginaire, ainsi que du NT2, leLaboratoire de recherche sur les arts et les littératureshypermédiatiques. Il codirige au Quartanier la collection Erres Essais,avec Jean-François Chassay.