Questions de société
Avignon, Saint-Étienne, Hénin-Baumont, Condat, Nice : répression - liberté d'expression menacée (màj 21/01/10)

Avignon, Saint-Étienne, Hénin-Baumont, Condat, Nice : répression - liberté d'expression menacée (màj 21/01/10)

Publié le par Bérenger Boulay

Inacceptables atteintes aux libertés publiques à la manifestation de Nice le 21 janvier 2009

Témoignage :

Alors que la manifestation intersyndicale, d'un trèspacifique climat, s'était mis en mouvement ce jeudi, la placeGaribaldi, lieu de départ de la manifestation étant redevenue presquevide, une intervention policière inacceptable est venue souligner un climat d'atteintes aux libertés publiques.

Des policiers, présents en nombre se sont précipitésvers deux manifestants du Snuipp-Fsu, encore présents sur la place, etportant des pancartes avec des phrases exactes et datées de Sarkozy, etdes masques de carnaval à l'effigie du président de la République. Avecla volonté de les interpeller pour " injures au président de la République ".

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Vidéos.

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Le mardi 16 février 2010 se tiendra en Avignon le procès de manifestants anti-LRU.

Ci-dessous, un texte de Bernard Mezzadri (Maître de Conférence - Université d'Avignon) (source: SLU)

"Au-delà de nos personnes, il s'agit de dénoncer la dérive répressive etsécuritaire qui menace les libertés publiques en cherchant à intimiderles manifestants pacifiques. Comme le montre un rapport récent d'AmnestyInternational, non seulement l'on se trouve exposé aux violencespolicières qui se multiplient en France, mais on risque en outre de plusen plus d'être poursuivi sous des prétextes controuvés.

Mon cas est particulièrement caricatural à cet égard puisque l'onm'accuse d'avoir « volontairement porté [m]a main gauche ensanglantée »sur un représentant des forces de l'ordre — ces mêmes forces de l'ordre(la police municipale d'Avignon) qui venaient précisément de nousbrutaliser et de me blesser (traumatisme crânio-facial et plaie àl'oreille ayant nécessité trois points de suture) !! En revanche mapropre plainte pour ce motif ne semble toujours pas avoir été prise encompte... Je n'ose imaginer qu'un juge puisse se laisser convaincre parcette imputation farfelue de « violence sur un dépositaire de l'autoritépublique, ayant entraîné une incapacité totale de travail », mais lesimple fait qu'après avoir été sérieusement molesté je sois convoqué entant que prévenu (et non en tant que victime) est déjà symptomatique etchoquant.

Comme tous ceux qui résistent à la sape des fondements éthiques etculturels de notre société, nous n'admettons pas d'être traités endélinquants : nous défendions et continuerons à défendre l'Université etla Recherche publiques, mises en péril par des réformes délétères,imposées sans concertation aucune ; nous défendons aussi les valeurshumanistes et démocratiques que nous voulons pouvoir continuer àtransmettre — et dont les libertés d'expression et de manifestationsont partie prenante."

Bernard Mezzadri

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Et à l'Université JeanMonnet de Saint-Étienne:

L'Ordre Règne dans les Facs - Non à la répression du mouvement étudiant

mercredi 20 janvier 2010 - Source: ici.

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Communiqué:

"Le printemps 2009 a été marqué par la plus longue grève que l'université stéphanoiseait connue dans son histoire. Les étudiant-e-s et les personnels de l'université JeanMonnet, mobilisé-e-s contre les lois Pécresse, combattent depuis plus de deux ans desréformes qui leur semblent menacer gravement l'université publique et en particulier lespetites et moyennes structures, comme celle de Saint Etienne.

Malgré la mobilisation massive de la communauté universitaire, la présidence del'Université Jean Monnet n'a cessé d'essayer de briser le mouvement de contestation :présence de vigiles sur le campus, intervention des CRS le 13 mai dernier, présencepolicière le 14, filtrage des entrées, contrôle au faciès, suspension des droits syndicaux,etc.

En septembre dernier, en convoquant devant des conseils de discipline 9étudiant-e-s grévistes, sélectionnés de manière arbitraire, la présidence del'Université Jean Monnet a franchi une nouvelle étape dans la logiquerépressive. Il leur était reproché d'avoir participé à une action collective lors d'unecérémonie d'inauguration d'un nouveau bâtiment universitaire et d'avoir été présents,parmi un grand nombre de participants, à la soirée de clôture de tout un programmemis en place pendant la grève, dans le cadre d'une université alternative. Les sanctionss'étalent du blâme à 2 ans d'exclusion avec sursis.

Aujourd'hui, suite à l'appel émis par 8 étudiant-e-s, celles et ceux-ci sontconvoqué-e-s devant la section disciplinaire du CNESER (Conseil National del'Enseignement Supérieure Et de la Recherche)

Il est intolérable que des jeunes qui font entendre leur refus d'orientations parcequ'elles leur semblent néfastes aient été poursuivis en conseil de discipline. Làcomme ailleurs, il s'agit d'une répression inacceptable du mouvement social,d'une tentative d'intimidation et d'une volonté de punir pour l'exemple.Nous exigeons le retrait de toute forme de sanction à l'encontre de cesétudiant-e-s."

Signataires : Capagauche ! Saint-Etienne, CGT cheminots 42, CGT Santé/Action sociale 42, CNT 42,Collectif étudiant de Saint-Etienne, FCPE 42, FERC SUP CGT, FSU 42, Jeunes Communistes 42, La Liguedes droits de l'Homme, MJS Loire, NPA Saint-Etienne, PCF 42, Parti de gauche Loire, PCF Saint-Etienne,Réseaux Citoyens, Section CNT Université de Saint-Etienne, SUD Éducation 42, UD CGT 42, Union desÉtudiants Communistes 42…

Contact : Comité de soutien UJM – Bourse du Travail – 4, cours Victor Hugo42028 SAINT-ÉTIENNE CEDEX 1Courriel : soutien.ujm42@gmail.com

Note Fabula: ces étudiants avaient été convoqués devant un conseil de discipline en septembre 2009.

Mardi 26 janvier 2010:

Paris: 9h, devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Rassemblement de soutien aux neuf étudiants de Saint-Étienne.

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Dans le secondaire:

Second degré : interdiction de s'opposer ?

Agora, 18 janvier 2010

Le 11 janvier dernier, le conseilsyndical du SNES a adopté à l'unanimité un texte pour protester contrele rappel à l'ordre que le Recteur de l'académie de Lille a adressé ausecrétaire de la section du collège Gérard Philippe d'Hénin-Baumont(Pas-de-Calais). « Vous avez affiché une vive opposition au projet demise en place du conseil pédagogique qui, je vous le rappelle, est undispositif prévu par la loi (article L 401.1 du code de l'Education),dans un tract affiché en salle des professeurs, dans lequel vousdénoncez des risques de dérives et de « copinage ». Ces propos sontparticulièrement inadmissibles de la part d'un fonctionnaire, toutcomme l'ensemble des remarques que vous vous permettez d'adresser àvotre chef d'établissement », a notamment écrit le Recteur.

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Gilles Lehmann est-il un homme dangereux ? Café Pédagogique -20/01/10

L'Inspectionacadémique de Haute-Vienne a suspendu brutalement un enseignant, GillesLehmann, au prétexte qu'il ne respectait pas le protocole del'évaluation de CM2.

C'est un fait sans précédentqui s'est produit dans la modeste école de Condat sur Vienne(Haute-Vienne) (12 classes), lundi 18 janvier. Lundi matin l'IEN desecteur et l'inspecteur d'académie adjoint sont arrivés dans l'école,ont demandé à Gilles Lehmann s'il allait appliquer le protocole desévaluations de CM2  et devant son refus l'ont immédiatement suspendu.Un remplaçant est venu faire classe à sa place.

L'inspection académique lui reproche de ne pas respecter le protocole de l'évaluation de CM2,qui commençait officiellement lundi. Dans la lettre officielle qui luia été remis on lui reproche de fausser ainsi les résultats del'évaluation et de "désorganiser le service public". En effet, GillesLehmann a décidé d'étaler sur trois semaines cette évaluation (au lieude 3 jours) et il effectue les exercices lors de l'aide personnalisée,un autre dispositif qu'il ne respecte donc pas. Il ne s'en cache pas:il a signé l'appel des "200 désobéisseurs".


La suite...

Pétition en soutien à Gilles Lehmann et aux profs désobéisseurs

Voir aussi: Liberté d'expression des enseignants-chercheurs: l'affaire Garrigou/Buisson