Actualité
Appels à contributions
Avec ou sans enveloppe (Orléans)

Avec ou sans enveloppe (Orléans)

Publié le par Camille Esmein

La lettre circule, pliée ou enveloppée selon des usages établis par les administrations postales successives, et dont la galanterie s’empare : cachets, rubans, papiers de soie. Puis, elle se dissimule sous l’enveloppe, doublée ou non, qui devient objet de mode au courant du 19e siècle.  

Destinée à protéger le message des regards indiscrets, l’enveloppe a-t-elle pour fonction de rendre le message anonyme ou au contraire offre-t-elle la possibilité de revendiquer une singularité ? En remplaçant le savant pliage, auquel  Montaigne  avouait qu’il ne connaissait rien (Essais, I, XL), en supprimant les cachets de cire, symboles des liens particuliers, protège-t-elle pour autant les secrets ?

L’usage de l’enveloppe, ses couleurs, sa matière, la façon de rédiger poétiquement ou non une adresse, sont autant de voies qui paraissent extérieures à l’épistolarité  mais qui ramènent à l’essentiel : la présence ou non de la confidentialité, la possibilité de confier des secrets.

Que dire des messages déposés sur les cartes-lettres, inaugurées  par la Poste aux armées, puis des  cartes postales dont le message est tarifé selon le nombre de mots employés et qui, progressivement s’enrichissent d’images ? « Lettre ouverte mais illisible », selon Jacques Derrida, la carte postale «  pudique, anonyme, stéréotypée »,   reste «  absolument indéchiffrable ».

Aborder la lecture des correspondances à partir de leurs conditions matérielles, à travers des usages scripturaux moins ludiques qu’il n’y paraît sera l’occasion de considérer le sens de la relation épistolaire dans l’espace du secret.

Ce programme s’inscrit  dans un des axes de l’équipe Claress, composée de littéraires, d’historiens et de civilisationistes,  et qui a pour vocation l’étude des rapports du privé et du public dans le champ des écrits à la première personne. 

Quelques pistes de réflexion :

Comment les conditions matérielles de l’échange influent-elles sur son contenu et dans quelle mesure sont-elles signalées par les épistoliers au cours du message (commentaire sur l’usage du cachet, sur un acheminement particulier ) ?

L’enveloppe ou le cachet  protègent-ils  la confidentialité ?  Que se passe-t-il lorsque la lettre est ouverte par des tiers  (cabinet noir, surveillance des tiers) ? Pliages, enveloppes, cachets, pourront faire l’objet de commentaires.    

La carte postale : que dire de ce message qui s’échange à la vue de tous ? Quelle relation la carte postale tisse-t-elle entre texte et image ? Existe-t-il une épistolarité spécifique à la carte postale ? Faut-il inscrire cette  forme brève dans la tradition du billet ?

Des propositions de travail sur l’histoire de l’enveloppe et la naissance de la carte postale seront bienvenues et indispensables. Mais on s’intéressera également  aux communications qui mettront en évidence la problématique du secret et de la confidentialité, protégée ou non par les formes ouvertes ou fermées de l’expédition. La façon de personnaliser  la rédaction de la suscription (fantaisie de l’adresse) sera mise en relation avec le contenu et la relation établie entre les protagonistes.

 

Dates du colloque :  le 15/16 mars 2018. Lieu : Université d’Orléans (Hôtel Dupanloup)

Les communications seront publiées dans le dossier de la Revue Épistolaire  n°44.

Date limite pour l’envoi  des propositions  : 1er décembre 2017.

Les propositions accompagnées d’une brève présentation seront étudiées par le comité scientifique.

 

Conditions matérielles : les frais d’hôtel et de restauration seront pris en charge. Sauf exception, qui doit l’objet d’une demande particulière, les frais de transport seront à la charge des participants.

 

Comité scientifique :

Benoit Melançon, université de Montréal  (Québec), Sylvie  Crinquand (université de Dijon), Geneviève Haroche-Bouzinac, (université d’Orléans)  Bénédicte Obitz-Lumbroso (université d’Orléans), Camille Esmein-Sarrazin (université d’Orléans).

 

Comité d’organisation :

Geneviève Haroche-Bouzinac, Bénédicte Obitz-Lumbroso, Camille Esmein-Sarrazin.