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Autour des Lettres écrites de la montagne de Rousseau.

Autour des Lettres écrites de la montagne de Rousseau.

Publié le par Marc Escola (Source : J. Berchtold)

                                               Débat autour du livre:


Religion, Liberté, Justice. Sur les Lettres écrites de la montagne de J.-J. Rousseau
B. Bernardi, F. Guénard, G. Silvestrini (dir.)

Éditions Vrin, 2005


Sam 24 juin (9h30-12h30)

Amphi Stourdzé, Carré des Sciences,
25, rue de la montagne Ste Geneviève, 75005 Paris




Sous la responsabilité de Jean-Luc Guichet.

Intervenants : Jacques Berchtold, Bruno Bernardi, Jean-Luc Guichet, Pierre-François Moreau, Barbara de Négroni


  Les Lettres écrites de la montagne ont longtemps été considérées comme une oeuvre polémique et mineure, d'intérêt essentiellement biographique ou local.
  La recherche actuelle est en train de redécouvrir cet ouvrage sous un nouveau jour : celui de la pensée politique concrète du philosophe, se débattant avec l'origine et le modèle personnels de son positionnement républicain, et par là réinterroge l'ensemble de l'oeuvre.
  Loin de l'unité principielle de la volonté générale de la Cité du contrat, Rousseau, aux prises ici avec la matière politique elle-même, pense l'articulation entre des instances non unifiables a priori : le pouvoir gouvernemental, la voix législative de la volonté générale, la liberté et les droits du citoyen, la marge d'intervention des groupes d'opinion, la place à accorder aux pouvoirs religieux.
  Les interventions questionneront les perspectives ouvertes par le livre sur un penseur bien plus soucieux de l'expérience qu'on ne le croyait naguère :
  - d'abord en posant des questions d'interprétation à propos de la pensée de Rousseau : qu'en est-il de l'articulation entre la dimension universelle de l'oeuvre et l'enracinement genevois ? Derrière le projet quelque peu intemporel qu'incarne exemplairement le Contrat social, les Lettres écrites de la montagne militent-elles en faveur d'une réductibilité de l'oeuvre à un modèle historico-politique déterminé ?
  - en questionnant ensuite, à travers l'oeuvre de Rousseau, des enjeux fondamentaux tels que la liberté, la justice et la religion explicitement remis en chantier et incorporés au titre du commentaire. Quelle mise en rapport l'ouvrage effectue-t-il entre ces termes ? Le déclin, inéluctable aux yeux du philosophe, de la chose publique peut-il connaître des sursis grâce à des combinaisons inattendues ? Le rapport de l'exemple particulier et des grands horizons de l'oeuvre semble alors se renverser : c'est Genève qui devient pour la pensée de Rousseau un laboratoire d'expérimentation politique permettant de l'éprouver grandeur nature, peu de temps avant la Révolution française.  
  Cette double interrogation – jetant les bases du débat - permet en filigrane de poser à nouveau frais la question : qu'en est-il de l'actualité de Rousseau pour penser notre temps ?