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Autofiction and/in Image - L'Autofiction visuelle

Autofiction and/in Image - L'Autofiction visuelle

Publié le par Camille Esmein (Source : Image and Narrative)

Autofiction and/in Image (Version Française en bas)

Thematic Issue of Image and Narrative
Editors: Anneleen Masschelein & Joost de Bloois

Roland Barthes' later works consist of a reflection on and an illustration of the breakdown of genres of life-writing: autobiography, fictional narrative and even criticism. Pursuing a renewal of the theory and practice of life-writing as subjectivation, Barthes originates and explores a conceptual assemblage for these novel texts: “biographema” (travelling from one genre to another or from one subject to an other), “poikilos” (or the indecision of genres in a writing as pure tendency) and life-writing as a phantasmatic “vita nova” rupturing the subject.
Serge Doubrovsky successfully coined the term “autofiction” for these new forms of writing: while proceeding from an autobiographical gesture, autofictional texts combine classically distinct genres such as theory, essay and literature. In autofiction, the relationship between narrative subject (narrator or protagonist) and author is no longer conceived as an “autobiographical pact” based on presupposed factual truth (Lejeune). Instead, it rests on eminently elusive notions such as narrative, fictional or discursive truth as well as on the affective and subjective investment or charge (cathexis) of the thought processes governing writing. Likewise, in the last autofictional phase of his work, Roland Barthes not only experimented with narrative forms, but also with the semiotic juxtaposition of different media, precisely to express this new kind of subjectivation (Roland Barthes by Roland Barthes, A Lover's Discourse, Camera Lucida).
Drawing on Barthes' example, this thematic issue of Image and Narrative seeks to take the exploration this concurrence of image and narrative in autofiction further. We want to explore the limits of the notion of autofiction and examine whether it can be applied to the visual arts, where we can also witness a surge of autofictional projects in the last decennia. We are thinking for instance about the work of Larry Clarke, Nan Goldin, Cindy Sherman, Sophie Calle in the realm of photography; about the graphic work of Robert Crumb, Joe Sacco, Art Spiegelman, Marjan Satrapi, Lewis Trondheim; Jean-Luc Godard, Nanni Moretti, Federico Fellini or Atom Egoyan in cinema; or multimedial projects like the autobiography of John Cale by Dave McKean or the work of artist Felix Gonzalez-Torres.
Questions that this issue seeks to address are among others: how is visual autofiction influenced by the media in which it takes shape? Does autofiction as new genre call for renewed usage of visual media? Does autofiction in visual arts specifically entail the breakdown of different media, as it did for different genres of writing in Barthes' case? What is the interchange between the recognizable autofictional work and the other fictional or artistic work of artists? What is the status of the image and of the artistic subject in these types of autofiction? Does recent theory on autofiction also influence the status and forms of autofictional artistic projects? What is the relation between visualization and performance in these types of artworks? What is the artistic status of autofiction in various media? Is there a genealogy of autofiction to be drawn from its practices e.g. can we trace the influence of movements like surrealism and situationism on current autofictional projects?

The issue is open to all kind of applied and theoretical articles on the subject, ranging from but by no means limited to psychoanalysis, semiotics, media theory, narratology, queer theory, cultural analysis.

Deadline for proposals: September 15, 2006.
Deadline for full-length texts: December 31, 2006.
For more information, please do not hesitate to contact: anneleen.masschelein@arts.kuleuven.be; j.g.c.debloois@uva.nl

L'autofiction visuelle

Numéro spécial d'Image and Narrative
Éditeurs: Anneleen Masschelein & Joost de Bloois

Les travaux issus de la dernière décennie de la carrière de Roland Barthes consistent à la fois d'une réflexion sur et d'une illustration de la crise et du renouvellement simultanés du genre autobiographique (dont l'autobiographie classique, la fiction narrative voire la part autobiographique de la critique littéraire). Parti à la recherche du renouveau de la théorie ainsi que de la pratique de l'écriture de la vie comme subjectivation, Barthes trace une constellation conceptuelle radicalement nouvelle pour ce genre de textes inclassables : « biographème » (voyageant d'un genre à l'autre, voire d'un sujet à l'autre), « poikilos » (ou l'indécision des genres dans une écriture comme pure tendance) et l'autobiographique comme « vita nova » phantasmatique faisant éclater le procès de la subjectivation.
Dans la même veine, cherchant à nommer ces formes nouvelles d'écriture, Serge Doubrovsky a proposé la notion d' « autofiction » : tout en procédant d'un geste autobiographique, les textes autofictionnels cherchent à réunir des genres aussi dispersés comme l'essai, l'écriture littéraire voire la critique littéraire. L'écriture autofictionnelle rejette le « pacte autobiographique » classique (Lejeune), c'est-à-dire le rapport immédiat et factuel entre sujet narratif et auteur. Au contraire, l'écriture autobiographique repose sur des notions éminemment allusives comme la narration, la vérité discursive ainsi que l'investissement affectif et subjectif ou la charge (cathexis) des processus de pensée qui gouvernent l'écriture elle-même. Dans cette perspective, Roland Barthes (dans la phase finale et expressément autofictionnelle de son oeuvre) non seulement explore et renouvelle les différentes formes narratives, mais aussi examine la juxtaposition sémiotique des différentes media, notamment afin de pouvoir exprimer ou expérimenter une forme nouvelle de subjectivation (cf. Roland Barthes par Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux, La chambre claire).
Suivant l'exemple de Barthes, ce numéro à thème de Image and Narrative espère faire avancer cet accord entre image et narration dans l' « autofiction » . Nous cherchons à franchir les limites de la notion d' « autofiction » afin d'examiner les multiples usages dans le domaine des arts visuels où l'on peut constater une prolifération de projets autofictionnels dans les dernières décennies. Par exemple, on peut évoquer les travaux de Larry Clarke, Nan Goldin, Cindy Sherman, Sophie Calle dans le domaine de la photographie ; mais aussi l'oeuvre graphique de Robert Crumb, Joe Sacco, Art Spiegelman, Marjan Satrapi, Lewis Trondheim; ou encore les films de Jean-Luc Godard, Nanni Moretti, Frederico Fellini ou Atom Egoyan. Plus spécialement, on peut penser aux travaux multimedia de Dave McKean ou l'oeuvre de Felix Gonzalez-Torez.
Des questions que ce numéro cherche à poser sont, parmi d'autres : comment est-ce que l'autofiction est influencée, voire altérée par les media dont on se sert ? Est-ce que l'autofiction, en tant que genre nouveau, nécessite un usage renouvelé des media visuelles classiques ? Plus spécifiquement : est-ce que l'autofiction exige une déconstruction des media visuelles, comme ce fut le cas pour l'écriture chez Barthes ? Quelles sont les intersections de la part autofictionnelle de l'oeuvre d'un(e) artiste et la part proprement fictionnelle ? Quel est le statut de l'image dans une oeuvre autofictionnelle ? Est-ce que les théories récentes de l'autofiction influencent les formes que prennent les oeuvres autofictionnelles des artistes contemporains ? Quel pourrait être le rapport entre la visualisation et la performance dans ce genre d'oeuvres ? Peut-on établir une généalogie des oeuvres autofictionnelles, par exemple peut-on tracer l'influence de mouvements tels que le surréalisme ou le situationnisme sur des projets autofictionnels contemporains ?
Les articles pourraient adresser des problèmes théoriques concernant l'autofiction visuelle (e.a. dans les domaines de la psychanalyse, narratologie, sémiotique, queer studies, féminisme, cultural studies), mais pourraient aussi proposer des analyses détaillées d'oeuvres autofictionnelles.

Date limite des propositions: 1 septembre 2006
Date limite des articles : 31 décembre 2006
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à contacter les éditeurs :
anneleen.masschelein@arts.kuleuven.be, j.g.c.debloois@uva.nl