Actualité
Appels à contributions
Atelier: Roman et écriture fragmentaire

Atelier: Roman et écriture fragmentaire

Publié le par Natalie Maroun (Source : Molleen Shilliday)

Congrès 2011, University of New Brunswick & St Thomas University

Frédéricton, samedi 28 – lundi 31 mai 2011

Atelier 8: Roman et écriture fragmentaire

L'oeuvre des modernistes tels qu'Édouard Dujardin, Marcel Proust, James Joyce ou Virginia Woolf inaugure un type de roman voué à la discontinuité et marque le point de départ d'une pratique qui envisage l'existence et la pensée humaines comme fragmentaires. Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la mise en cause des procédés du roman traditionnel s'aiguise lorsque nous entrons dans ce que Nathalie Sarraute a appelé « l'ère du soupçon ». Le roman totalisant, qui prétendait à la vérité, en faisant appel à des critères de continuité, de causalité et de chronologie, « a vu le temps cesser d'être ce courant rapide qui poussait en avant l'intrigue pour devenir une eau dormante au fond de laquelle s'élaborent de lentes et subtiles décompositions » (Sarraute : 80).Maurice Blanchot parle de l'exigence fragmentaire en tant qu'esthétique nécessaire après la fin de l'humanisme et du logos (L'Entretien infini, 1969 ; L'Écriture du désastre, 1980) et radicalise la problématisation de la mimésis. Dans L'Entretien infini, le fragmentaire est lié à l'énonciation du Neutre. Ce dernier n'étant pas performatif, déstabilise la parole et la pensée : « Neutre sera l'acte littéraire qui n'est ni d'affirmation, ni de négation et (en un premier temps) libère le sens comme fantôme, hantise, simulacre de sens. » (448‐9). Ni positive ni négative, hors de toute pensée dialectique, l'écriture fragmentaire permet le discursus, qui s'oppose au discours dominant, mais aussi dialectique, et permet une parole toujours double, le plus souvent, paradoxale. L'Écriture du désastre, par le génitif au sens double de son titre, figure l'impossibilité de la représentation après les désastres du siècle qui vient de se conclure : il garde la trace du désastre historique et humaniste et suggère le désastre référentiel d'une écriture incapable d'affirmer une signification univoque. Dans la remise en cause des notions de totalité et de causalité, comment l'écriture fragmentaire produit‐elle du sens ? Quelle est la logique compositrice, quelles sont les stratégies textuelles des romans fragmentaires? Il n'y aurait‐t‐il que destruction ou il y a une sorte de recomposition à l'oeuvre ?

Les communications pourront porter sur tout enjeu, thème ou aspect concernant la fragmentation et la discontinuité dans l'écriture romanesque. Voici quelques suggestions :

- Le traumatisme, la mémoire

- La guerre, les ruines

- La Shoah, Hiroshima

- Le sida

- La question de l'irreprésentable, l'indicible, l'inaudible, la question de l'illisibilité

- Enjeux éthiques et esthétiques

- Stratégies textuelles, aspects formels des romans fragmentaires

- Problèmes de définition de fragment dans le roman

- Le rôle du lecteur

Pour proposer une communication:

Les propositions sont soumises avant le 15 décembre par courriel simultanément à Dawn Cornelio à la direction du programme (dcorneli@uoguelph.ca) et aux responsables d'atelier: Chiara Falangola (falangolachiara@gmail.com) et Molleen Shilliday (molleen@interchange.ubc.ca). La proposition doit inclure le titre et le résumé (environ 250 mots) de la communication proposée, votre nom, votre adresse postale et votre affiliation, ainsi que le titre de l'atelier en vue duquel la proposition est formulée.


 

 

  • Responsable :
    L'APFUCC
  • Url de référence :
    http://www.apfucc.net/
  • Adresse :
    University of New Brunswick & St Thomas University