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Arts poétiques et arts d'aimer

Arts poétiques et arts d'aimer

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Margot Demarbaix)

Journée d'étude « Arts poétiques et arts d'aimer »

En ligne dans l'onglet Colloques de Fabula.


Organisée le 6 mai 2008 par Margot Demarbaix, Claire Paulian et Loïc Windels

Avec le soutien de l'équipe « Littérature et histoires » (Paris 8)



Lieu : Université Paris 8 Saint-Denis, salle D002



9h00 : Accueil des intervenants

9h30 : Margot DEMARBAIX : « Présentation et ouverture de la journée »

Modération : Loïc WINDELS

10h00 : Claire PAULIAN : « L'art d'aimer d'Ovide, un art du déséquilibre »

10h30 : Stéphanie LOUBERE : « De la grammaire des plaisirs à la rhétorique des corps : métamorphoses licencieuses de l'art d'aimer et de l'art poétique »

11h00 : Discussion et pause

11h30 : Pauline GALLI : « Paul Valéry : autour de la figure de Narcisse »

12h00 : Discussion

12h30 : Déjeuner

Modération : Claire PAULIAN

14h00 : Loïc WINDELS : « Flaubert, Baudelaire ou l'art de s'adresser aux femmes… »

14h30 : Pauline HACHETTE : « Les Malédictions de Michaux : d'un art de la colère et de ses enjeux lyriques »

15h00 : Discussion et pause

Modération : Margot DEMARBAIX

15h45 : Haydée CHARBAGI : « Poétique du passage : Henri Michaux et la musique »

16h15 : Camille BLOOMFIELD : « Les mots, il suffit qu'on les aime » : les arts poétiques à l'Oulipo »

16h45 : Discussion et conclusions



Présentation :


L'enjeu de cette journée d'étude, organisée collectivement par des doctorants de l'Université Paris 8 – Saint-Denis, est de rassembler, autour d'une question commune, des perspectives de recherche diverses, sans restriction à un domaine littéraire spécifique (poésie ou poétique) ; l'ouverture historique donnée aux sujets de cette étude permettra, par ailleurs, de dérouler la réflexion de l'Antiquité au contemporain.

Cette journée veut s'inscrire dans l'approche plurielle et diversifiée d'un sujet lui-même formulé dans une pluralité ouverte : « Arts poétiques et arts d'aimer ». L'ambition des communications que nous sollicitons, est de proposer une diversité de lectures des deux formes génériques que nous réunissons en une association qui n'apparaît, pourtant, ni imposée par l'histoire littéraire, ni fortement suggestive ou incontournable dans l'oeuvre d'un ou de plusieurs auteurs. Cette association remontera ainsi à la définition originelle, et restreinte, de l'art entendu selon son étymologie latine, ars, qui désigne un ouvrage théorique et didactique, portant sur un sujet technique, dont la vocation, normative, est de proposer des modèles à imiter. Le terme commun d'art nous servira ainsi à élaborer un dialogue autour de ces systèmes de règles, dont l'intérêt majeur serait bel et bien le suivant : l'artisanat (ars poetica ou ars amatoria) recèle toujours quelque secret, qui « dépasse un peu sa technique » (Francis Ponge).

Les origines antiques de ces deux formes de discours, Horace et Ovide, constitueront des repères qu'égrènerait ensuite, jusqu'à certaines oeuvres contemporaines, une littérature friande de ce double élancement vers deux allégories, Amour et Poésie, marquées, selon Pierre Jean Jouve, d'une « secrète interdiction ». La forte interaction entre érotique et poétique devra être relue en fonction d'une double conception de l'art poétique : comme ouvrage ou comme poétique, où sont puisés conseils et préceptes ; comme pratique, ou art de faire, dont on se plierait à l'apprentissage. Double conception qui nous autorisera à formuler dans nos communications un paradigme large de lecture : le concept d'« art », comme s'il était toujours prêt à accueillir d'autres qualificatifs, pourra être envisagé tout à la fois sous l'angle d'une forte structuration topique, remontant à l'Antiquité, mais également sous l'angle de postures ultérieures, doublement réflexives, car se référant de façon nostalgique à une tradition passée par les ajustements du classicisme ; sous l'angle enfin de réactualisations caractérisées par une volonté de rupture, peut-être illusoire, mais néanmoins constitutive de certaines modernités. Cette extension des genres accompagnera d'autres voies de recherche, permettant d'exprimer, notamment au XXe siècle, l'utopie d'un lieu commun qui unirait les cadres de la techné aux déliaisons propres à la littérature et à la poésie modernes.

L'ensemble des communications de la journée d'étude « Arts poétiques et arts d'aimer » cherchera enfin à mettre l'accent sur les principes d'identification ou de dissémination des formes, les notions de destination et de communauté, les mouvements réciproques du discours littéraire et du discours théorique l'un vers l'autre.