Collectif
Nouvelle parution
M. Arrous (dir.), Stendhal et les choses de la nature

M. Arrous (dir.), Stendhal et les choses de la nature

Publié le par Université de Lausanne (Source : José Sanchez)

Stendhal et les choses de la nature,

Actes du colloque de Paris-INHA organisé par "Stendhal aujourd'hui", 26-27 mars 2010.

Études réunies et présentées par Michel Arrous,

Paris, Eurédit, coll. « HB », n° 4, 2017, X-172 p.

ISBN : 978-2-84830-216-4 —ISSN : 2431-9104

Prix public France : 48 € ttc

 

Bien qu’il ne passe pas pour un peintre paysagiste, il y a un Stendhal paysagiste car le paysage-archet joue sur lui. Pour cet homme des villes qui a maintes fois dénoncé les laideurs de la civilisation, la nature n’est pas simplement un décor, elle existe dans la diversité de son immanence, et même quand s’invite la laideur qui a toujours partie liée avec la laideur morale. Les beaux paysages  « rendent le malheur supportable » ; non seulement ils allègent  l’âme en quelque sorte, mais augmentent la joie en délivrant des « vains intérêts du monde ». Stendhal aime la montagne, la « sublime beauté » d’un vallon près de Grenoble, le silence des grands bois et la liberté des forêts, la mer – avec des nuances –, et les lacs.  Et, par-dessus tout, il a le culte de l’arbre qu’il aime et respecte, l’arbre libre qui offre le plaisir de l’ombre ou qui console, propice à l’imagination et à la rêverie. Devant les tilleuls parisiens Brulard a l’âme rafraîchie, à sa vue le Touriste est apaisé parce que « c’est quelque chose qui n’est pas affecté » ; il en va de même pour Julien ou Fabrice. L’arbre, mais aussi le jardin, à condition qu’il ne soit ni factice ni magnifique, alors, dans l’univers romanesque, il devient le lieu du secret des êtres dans la complicité érotique.  Chez Stendhal, les choses de la nature, dans leur plénitude, ne se contentent donc pas d’être ; elles ont une résonance, une sagesse qui nous parle. Enfin l’auteur de De l’amour privilégie leurs rapports avec l’art : « ce qui est extrêmement beau, dans la nature et dans les arts, rappelle le souvenir de ce qu’on aime ».