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Arrière-pays et pays du coeur: Réinventer l'ex-urbanité québécoise / Heartlands and Hinterlands: Re-Imagining Quebec's Exurbias

Arrière-pays et pays du coeur: Réinventer l'ex-urbanité québécoise / Heartlands and Hinterlands: Re-Imagining Quebec's Exurbias

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Daniel Laforest)

Arrière-pays et pays du coeur : Réinventer l'ex-urbanité québécoise

Colloque international bilingue – Canada House, London, UK – 15 janvier 2010


Appel à communications


Le Québec cultive la vision d'un passé hyperboliquement rural avec le sentiment que celui-ci a connu un effondrement symbolique au cours de la Révolution Tranquille. Dans les fictions littéraires comme dans les récits ou discours à valeur identitaire, cette rupture simple entre rural et urbain est devenue un modèle dominant pour la représentation et pour l'interprétation de la modernité québécoise. Les études littéraires et culturelles au Québec ont pourtant produit des concepts forts et complexes dans l'exploration du débat identitaire lié à l'espace, la géographie et l'habitabilité. On peut retracer le chemin qui depuis Le territoire imaginaire de la culture de Michel Morin et Claude Bertrand (1979) a mené à la remise en chantier du rapport entre fiction et enracinement au Québec, à travers des travaux souvent cités comme ceux de Pierre Nepveu ou Simon Harel, mais aussi dans l'attention croissante portée aux figures comparées d'un imaginaire de l'espace pancanadien, voire panaméricain. En dépit de ces avancées toutefois, le monde académique québécois s'est montré jusqu'à présent peu enclin à revenir sur l'écart posé à l'origine entre un espace urbain déclaré de facto cosmopolite (Montréal essentiellement) et un monde rural devenu à bien des égards le réservoir commode des signes du passé.


L'une des conséquences majeures de cette omission est qu'on a négligé de penser une modernité pour les espaces périurbains et ex-urbains du Québec. Le pays du coeur et l'arrière-pays sont restés simplement opposés à la ville dans l'imaginaire culturel, sans que soit développée la perspective épistémologique qui aurait pu les articuler avec des expériences différentes, par ailleurs reconnues et explorées au sein d'autres disciplines comme les études urbaines. Prévalence des flux sur les lieux; expropriations; morcellement et étalement des habitus urbains (sprawl); éloignement et violence; spéculation immobilière et mémoires régionales; caducité du modèle centre-périphérie; réseaux; transits interurbains; notions de ville-région, de ville-monde, etc. : ces expériences ont donné le vocabulaire de tout un champ critique –en particulier dans le monde anglo-saxon– auquel l'histoire des représentations imaginaires québécoises est demeurée en grande partie étrangère.


Aujourd'hui, on voit avec beaucoup plus de netteté les enjeux d'un réinvestissement théorique et critique des espaces périurbains et ex-urbains au Québec pour les études littéraires et/ou culturelles. La commission Bouchard-Taylor a montré comment l'attention accrue portée aux différentes communautés culturelles déplace la notion de minorité dans les frontières mêmes du Québec, en obligeant à reconsidérer l'idée tenace d'une homogénéité de la population et des manières d'habiter à l'extérieur de Montréal. Un nombre croissant d'écrivains explore ouvertement des formes spécifiques de socialité périurbaines ou ex-urbaines en se montrant plus curieux que jamais de leurs prolongements et résonances sur l'ensemble du Canada ou de l'Amérique du Nord (Nicolas Dickner ; Louis Hamelin ; Robert Lalonde ; Pierre Yergeau ; etc.) ; tandis que d'autres en interrogent les généalogies dans la mémoire récente (Michael Delisle ; Olga Duhamel-Noyer ; Catherine Mavrikakis ; Lise Tremblay), voire dans la langue elle-même (Hervé Bouchard). On peut alors se demander comment ces fictions et discours nouveaux, par le dialogue des savoirs auquel ils invitent, nous permettent de penser les formes d'un arrière-pays moderne et contemporain dans l'histoire culturelle québécoise.


Veuillez faire parvenir vos propositions de communications (en français ou en anglais, 250-300 mots), indiquant le statut et l'université d'attache, avant le 20 août 2009 à l'une ou l'autre des adresses suivantes :

daniel.laforest@ualberta.ca

c.m.morgan@lang.keele.ac.uk

Colloque organisé sous l'égide du GRECF (le Groupe de recherches et d'études sur le Canada francophone) de la British Association of Canadian Studies.

Avec la collaboration des Affaires étrangères et Commerce international Canada et le Haut-commissariat du Canada à Londres.


Organisation et direction scientifique :

Dr. Ceri Morgan, Keele University, UK

Dr. Daniel Laforest, University of Alberta, Canada


GRECF le Groupe de recherches et d'études sur le Canada francophone (responsable : Ceri Morgan, School of Humanities, Chancellor's Building, Keele University, Keele, Royaume-Uni ST5 5BG)


British Association for Canadian Studies

31 Tavistock Square

London WC1H 9HA

http://www.canadian-studies.net

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Heartlands and Hinterlands: Re-Imagining Quebec's Exurbias

Bilingual International Conference —Canada House, London, UK— January 15, 2010


Call for Papers


Important within the contemporary Québécois imaginary is the construction of an exaggeratedly rural past that was irrevocably broken with following the advent of the Quiet Revolution. In fiction and discourses around national identity, this simple rift between the rural and the urban has become a dominant model for the representation, the interpretation and the retelling of the Québec's (post-)modernity. Literary and cultural studies have been influential in the exploration of the spatial aspects of Quebec's ongoing identity debates. An itinerary can be traced from Michel Morin's and Claude Bertrand's Le territoire imaginaire de la culture (1979) to the reconfigurations of the links between fiction, identity, otherness and the soil visible in the works of Pierre Nepveu and Simon Harel, and to the growing interest in a pan-Canadian or pan-American imaginary. However, critics working on Québec have shown little inclination to return to the rupture between a de facto cosmopolitan urban (essentially equated with Montreal) and a rural world that has become, in the eyes of many, signifier of a rejected past.


One of the major consequences of this omission is that the modernity of Québec's peripheral and exurban spaces has been overlooked. The heartland and hinterland have remained in simple opposition to the city-space, deprived of the epistemological perspective able to rearticulate them with the many different and new perspectives offered by disciplines such as urban studies. The prevalence of fluxes and flows over the notion of fixed place; expropriations and foreclosures; fragmentation and urban sprawl; marginal areas and violence; real estate speculation and the memories of rural life; the obsoleteness of the center-periphery template; networks; interurban transit; the concepts of city-region, world-city, etc.: these have produced the lexicon of a vast field of critical approaches —especially in the English-speaking world— which has rarely been taken up in analyses of fictional discourses and the history of cultural representations in Québec.


Today, we can clearly perceive the importance of a theoretical and critical reinvestment of peripheral and exurban spaces with regards to Québec's literary and/or cultural studies. The Bouchard-Taylor Commission, for instance, has highlighted the importance of looking afresh at Québec's regions by showing the need to reconfigure the longstanding mapping, in the popular imagination, of a Québécois population that is largely homogeneous outside of Montreal. An important number of Québec writers are looking at specific forms of peripheral/exurban sociality and inhabitability, exploring their resonances within Canada and North America (Nicolas Dickner; Louis Hamelin; Robert Lalonde; Pierre Yergeau; etc.). Others are exploring the question of the genealogy of these spaces in recent cultural memory (e.g. Michael Delisle; Olga Duhamel-Noyer; Catherine Mavrikakis; Lise Tremblay), or even in language itself (Hervé Bouchard). We can ask, therefore, how these new fictions and cultural discourses can allow us to theorise modern heartlands and hinterlands within Québec through the dialogue they incite with other disciplines, histories and knowledge.


Please send your propositions for papers, in English or French, stating your academic status and institution, before August 20, 2009, to either one of the following addresses:

daniel.laforest@ualberta.ca

c.m.morgan@lang.keele.ac.uk


Conference organised under the aegis of le GRECF (le Groupe de recherches et d'études sur le Canada francophone), a specialist group within the British Association for Canadian Studies (BACS). It is supported by Foreign Affairs and International Trade Canada, with additional support from the Canadian High Commission.


Conference organisers:

Dr Ceri Morgan, Keele University, UK

Dr Daniel Laforest, University of Alberta, Canada


GRECF le Groupe de recherches et d'études sur le Canada francophone (responsable : Ceri Morgan, School of Humanities, Chancellor's Building, Keele University, Keele, Royaume-Uni ST5 5BG)


British Association for Canadian Studies

31 Tavistock Square

London WC1H 9HA

http://www.canadian-studies.net