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Argent, commerce et échange sous l’Ancien Régime

Argent, commerce et échange sous l’Ancien Régime

Publié le par Pierre-Louis Fort (Source : Anne-Sophie Fournier-Plamondon)

« Hélas ! mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! On m’a privé de toi. » Si le célèbre cri d’Harpagon nous rappelle que l’accumulation de la richesse est certes une préoccupation des avares, il faut reconnaître que le commerce et les échanges économiques, en tant qu’objets d’études, mobilisent également la recherche scientifique depuis de nombreuses années. Depuis les travaux fondateurs de Braudel (Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècles, 1979), où le capitalisme est présenté comme un système construit à partir des stratégies de pouvoir, ou d’Henri-Jean Martin (Livre, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle, 1969), où les ressorts de l’économie du livre sont mis en lumière, les recherches sur l’activité économique à l’époque moderne ont fleuri et plusieurs monographies et études de cas ont fourni des analyses détaillées : les livres de compte et les registres de nombreuses institutions et organisations ont été scrutés ; les inventaires de successions et de boutiques ont été décortiqués ; les prix du blé, les levées d’impôts, les rentes et les salaires ont été compilés. Rappelons par ailleurs que c’est au XVIIe siècle que voient le jour les théories de l’économie et de l’échange avec le colbertisme, entreprises qui se poursuivront au XVIIIe siècle, notamment chez les physiocrates en France et chez les utilitaristes en Angleterre.

Plus que l’étude des marchés et des systèmes financiers, nous entendons étudier le commerce et l’échange sous leurs multiples déclinaisons. L’argent, qui peut être associé à la circulation des biens, au développement et à la prospérité, est aussi la source de maintes crises, guerres et famines qui ont ponctué l’Ancien Régime. Les représentations artistiques qui s’attachent aux différents aspects du monde des finances et de sa sphère d’influence constituent également un monde en soi : les figures du bourgeois, du marchand et de l’avare, pour ne nommer que celles-ci, ont été mises en fiction, jouées sur scène, peintes, et la monnaie elle-même se trouve au coeur de plusieurs créations littéraires ou picturales.

Dans le cadre de cette rencontre, nous sollicitons des propositions s’inscrivant dans les axes suivants :

 

L’appareil d’État (finances publiques, guerres, colonies, famines, vie de cour, etc.) ;

 

Les institutions (banques, théâtres, bibliothèques, hôpitaux, écoles, poste, etc.) ;

 

Les agents de la culture (mécénat, clientélisme, métiers et diffusion du livre, objets d’art, etc.) ;

 

Les représentations dans les arts (figures du marchand, du bourgeois et des pauvres, circulation de l’argent, mises en scène de l’activité économique, etc.) ;

 

Le corps comme objet d’échange (mise en nourrice, libertinage, prostitution, esclavage, etc.).

 

De nature interdisciplinaire, ce colloque du CIERL accueillera les jeunes chercheurs (des étudiants à la maîtrise ou au « master » ainsi que des doctorants et postdoctorants) oeuvrant dans les différents champs des sciences humaines, de la littérature à l’histoire, en passant par la philosophie et l’histoire de l’art. Les communications, inédites et en français, ne devront pas dépasser les vingt minutes allouées à chaque participant. Les propositions de communication (titre et résumé de 250 mots, niveau d’études, ancrage institutionnel) doivent être envoyées au comité organisateur avant le 15 février 2012 à l’adresse suivante :

jeunes.chercheurs.2012@gmail.com

 

Les Cahiers du CIERL (Presses de l’Université Laval) accueilleront les articles issus des communications après examen par le comité scientifique, formé des directeurs des Cahiers et des organisateurs du colloque.

 

Comité organisateur :

Nicholas Dion (coordonnateur scientifique)

Anne-Sophie Fournier-Plamondon

Magali Fritz

Andrée-Anne Plourde