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Archéologie du Contre Sainte-Beuve

Archéologie du Contre Sainte-Beuve

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Michel Brix)

Archéologie du « Contre Sainte-Beuve »

 

(Volume à paraître aux éditions des Classiques Garnier, dans la « Bibliothèque proustienne » dirigée par Didier Alexandre et Luc Fraisse)

(dir. : Michel Brix)

 

Présentation

            Le Contre Sainte-Beuve de Proust a été salué comme un des textes fondateurs de la modernité littéraire, notamment dans la mesure où l’auteur y récuse la critique biographique, représentée à ses yeux par la pratique de Sainte-Beuve. Retinrent en effet particulièrement l’attention, dans cet ensemble de fragments publiés en 1954, les pages où le romancier blâme Sainte-Beuve pour les allers-retours incessants qu’effectue ce dernier, en accomplissant son travail de critique, entre l’œuvre d’un écrivain et sa vie. À entendre Proust, l’auteur des Lundis attesterait, de la sorte, qu’il ignore que l’œuvre littéraire n’est pas le produit du Moi « social » de l’écrivain (i. e. celui que manifestent sa correspondance, ses amours, ses rapports aux autres, son comportement dans les salons ou dans les bureaux, etc.) ; les sources de l’œuvre, bien au contraire, seraient à chercher du côté du Moi « créateur », avec lequel le Moi « social » n’entretiendrait que des rapports, sinon très lointains, en tout cas sans pertinence pour la compréhension de l’œuvre.

            On connaît bien les « aboutissants » du Contre Sainte-Beuve : Barthes et Foucault tireront, de l’argumentation proustienne, des conséquences radicales et décriront comme résolument désuète, voire erronée, l’habitude critique qui consiste à intégrer dans l’analyse d’un ouvrage littéraire des considérations sur l’individu qui l’a produit. Mais il serait bienvenu aussi d’aller voir en amont et de se demander si cette croisade visant à abattre la critique biographique se trouve annoncée dans les œuvres d’hommes de lettres antérieurs à Proust. Celui-ci est-il le premier à avoir mis en cause la pertinence de la critique biographique ? Certains auteurs avaient-ils, avant le romancier de la Recherche, fait état de la thèse que la vie privée devait rester en-dehors de la sphère d’investigation de la critique ? Avait-on déjà émis, au XIXe siècle, des réserves sur la démarche critique consistant à mettre en parallèle la vie et l’œuvre et à chercher dans celle-là des clés valables pour l’interprétation de celle-ci ?

            C’est ce que l’on voudrait examiner dans un recueil d’études qui sera consacré au regard que portèrent les auteurs du XIXe siècle sur la critique biographique.

Modalités

            Les propositions d’articles sont à adresser à Michel Brix (michel.brix@unamur.be) avant le 1er novembre 2013. Les auteurs des propositions retenues auront à envoyer leurs articles avant le 1er août 2014.