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Approches interdisciplinaires de la notion de réseaux

Approches interdisciplinaires de la notion de réseaux

Publié le par Natalie Maroun (Source : Marta Boni, Université Paris III/IRCAV)


APPROCHES INTERDISCIPLINAIRES DE LA NOTION DE RÉSEAUX


Colloque international

soutenu par le Conseil Scientifique et

l'Institut de Recherche sur le Cinéma et l'AudioVisuel (IRCAV)

organisé à l'Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle


les 17 et 18 mars 2011





Appel à communication :

Approches interdisciplinaires de la notion de réseaux



Un réseau permet de faire circuler des éléments matériels ou immatériels entre des entités interconnectées les unes avec les autres (objets, personnes, etc.) selon des règles bien définies.

A l'heure de la présence constante de l'audiovisuel dans le Web, qu'en est-il de l'expérience filmique ? La définition des nouveaux spectateurs doit prendre en compte la connexion aux réseaux sociaux, aux sites de partage de vidéos, l'existence de communautés en ligne via les blogs, les forums de discussion... offrant des nouvelles formes à l'expertise spectatorielle (J-M.Leveratto) qui a toujours existé. Les produits audiovisuels se présentent dématérialisés, échangés, ils deviennent les objets de discussion de communautés ; c'est dans des réseaux que surgissent des nouvelles formes de solidarité au niveau de la production et de la distribution, ainsi que de la réception.

Il s'agit d'un phénomène de convergence technologique et culturel (H.Jenkins), qui nous force à repenser les modalités d'enquête sur les contenus, sur les pratiques de consommation et de production, sur les espaces de visionnage, d'annotation, sur la didactique de l'audiovisuel ainsi que sa conservation et, enfin, sur l'invention de modèles économiques originaux.

Le réseau s'offre comme le catalyseur de formes de réécriture hypertextuelle (G.Genette), terrain pour une relocation continue de l'expérience (F.Casetti), occasion pour des rites d'interaction (E.Goffman), pour l'expression de soi (L.Allard). Des nouvelles problématiques liées au stockage (films en streaming, techniques informatiques, nouvelles plateformes), à l'usage de l'audiovisuel dans le cadre pédagogique se posent.

Ces phénomènes génèrent des conséquences sur les modalités de production et de visionnage : certains produits sont désormais pensés comme des maillons de réseaux, c'est le cas des dispositifs d'écriture transmédia, des web documentaires, qui proposent une interactivité s'intégrant aux différentes formes de la culture contributive/participative. Le Web 2.0 est caractérisé par la « participatory culture » (H.Jenkins) : tout visiteur y est encouragé à devenir producteur de contenu ; il est aussi prêt à partager les contenus qu'il aime. L'accent est mis sur l'activité des spectateurs, que l'on considère (contrairement aux penseurs de l'école de Francfort qui voyaient dans le cinéma une des sources de la passivité des masses) toujours dans une négociation avec le produit qu'ils ne consomment pas de manière inerte, mais qu'ils « habitent » tout en opérant des « braconnages » (De Certeau), ou qu'ils creusent en profondeur, tels des « médecins légistes ».

Ce sujet ne saurait être abordé autrement que dans l'interdisciplinarité, afin de tenter de répondre à une série de questions :

Quelles méthodologies et quels outils heuristiques pour l'analyse de tels phénomènes ?

Quelle est la culture spécifique qui émerge de ce panorama (s'il y en a une ; ou s'agit-il plutôt de formes de récupération) ?

Quels sont les rapports sociaux qui s'instaurent à travers ces pratiques ?
Quels aspects économiques ?
En lien avec toutes ces questions, une approche genrée est-elle de mise ?

Les propositions pourront explorer les axes suivants (liste non exhaustive) :

• Les pratiques

En entendant par « pratiques » toutes les stratégies d'appropriation des produits audiovisuels mises en place par les spectateurs-utilisateurs, on pourra analyser

  • Les formes de remix, mash-up, parodie sur le Web ;

  • Les produits audiovisuels comme indices identitaires pour la mise en scène de soi dans les réseaux sociaux ;

  • Les productions du type « littéraire » : - les blogs cinéphiles ou « sériefiles », les fanfictions ;

  • Les discussions dans les forums ;

  • Les nouvelles pratiques d'annotation (plateformes, logiciels de nouvelle génération) ;

  • Les stratégies d'archivage de ces productions. Quelles modalités de mémorisation ? sont-elles destinées à l'oubli du « flux médiatique » ?

  • La construction de canons, de listes ;

  • La réception des produits transmédia : quelles possibilités d'interaction pour les spectateurs avec un récit déployé sous différents médias ?


• Localisations / délocalisations

On pourra se demander comment les réseaux, qui sont par définition « virtuels », modifient l'expérience de l'audiovisuel dans l'espace et quelles sont les techniques la rendant possible :

  • Les corps des spectateurs, le corps dématérialisé ;

  • Les communautés virtuelles ;

  • Les nouveaux écrans, les écrans dans la vie quotidienne ;

  • Nouveaux espaces déployés, nouvelles interactions entre l'image et le spectateur/le public ;

  • Les nouvelles technologies, par exemple la 3-D relief, au cinéma mais aussi dans la vie quotidienne (les téléviseurs 3-D, par ailleurs bientôt sans lunettes).


• La pédagogie

On pourra se demander en quoi les réseaux impliquent de nouveaux modes d'apprentissage mais aussi en quoi ils interfèrent avec l'enseignement scolaire

  • par l'élargissement d'une culture populaire qui s'oppose plus ou moins à la culture scolaire ;
  • par la légitimation que procurent à cette culture intermédiale et aux réseaux sociaux des industries culturelles de plus en plus puissantes, parfois au détriment de la légitimité culturelle dont l'Ecole était jusqu'ici garante ;
  • par la création de nouveaux modes d'enseignement et d'éducation à l'image et aux sons (le logiciel « Ligne de temps » par exemple pour l'analyse filmique) ;
  • par les tentatives d'adaptation du système scolaire aux nouvelles technologies ;
  • par la nécessaire « éducation à l'image » et ses rapports complexes avec « l'expertise spectatorielle » qui se déploie de manière empirique et en dehors du système d'enseignement, dans les réseaux d'échange via Internet.



• Les contenus

On pourra proposer des analyses des formes que prennent les récits dans des phénomènes de réseau à travers des approches esthétiques, culturelles (Cultural Studies), genrées (Gender Studies) :

  • Le réseau à l'origine du/dans le film ;
  • Les pratiques transmédia du point de vue de leurs producteurs ;
  • Oeuvres sérielles ;

  • Le film comme produit d'un groupe spécifique, d'une "tribu" homogène, plus ou moins identifiable par le spectateur expert, préexistant à l'oeuvre ou bien reconstituée a posteriori - et plus ou moins détectable dans le produit fini - à l'intérieur d'un film ou de film à film ;

  • Film choral ;

  • Combinatoire et interaction du réseau de personnages (à l'image de la chart de L-Word) ;

  • Les vidéos de YouTube, leur diffusion "virale", la culture spécifique qui leur est liée ;

  • La question légale : comme faire évoluer la législation dans le nouveau paradigme technologique et culturel

    Langues du colloque : français et anglais.

    Date limite d'envoi des propositions : 1 décembre 2010


    Une sélection des communications sera publiée dans la revue Théorème.

    Une édition DVD de la captation vidéo des deux journées du colloque sera fournie aux participants.

    Le comité d'organisation prévoit la mise en oeuvre d'un dispositif innovant d'échanges "en réseaux" pendant les conférences.



    Les propositions de communications (comportant le titre de la communication et un résumé n'excédant pas 500 mots) devront faire explicitement apparaître les auteurs et théories auxquels il sera fait référence.


    Ces propositions, accompagnées d'une courte bibliographie de leur auteur, devront être envoyées avant le 1er décembre 2010 aux deux adresses électroniques suivantes : boni.marta@yahoo.com et colloquereseaux2011@gmail.com


    Parmi les critères de sélection, nous privilégierons la cohérence d'ensemble des journées, l'originalité des propositions et des matériaux mobilisés, la rigueur de la méthodologie appuyée à des exemples précis.


    Une réponse sera donnée aux auteurs pour le 10 janvier 2011.


    Vous trouverez toutes les informations sur le site du colloque : http://www.colloquereseauxparis3.org/




    Le Comité d'organisation : Marta Boni, Adrienne Boutang, Barbara Laborde et Lucie Merijeau (doctorantes à Paris 3 - IRCAV)