Questions de société
Appels des Coordinations étudiante & lycéenne (23-24/10/10)

Appels des Coordinations étudiante & lycéenne (23-24/10/10)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : hns-info.net)

Appel de la Coordination Nationale Étudiante des 23 et 24 octobre 2010, réunie au Mans

Appel de la Coordination Nationale Étudiante des 23 et 24 octobre 2010, réunie au Mans

Nous, étudiants de 40 universités réunis en coordination nationale au Mans les 23 et 24 octobre 2010, appelons à amplifier la mobilisation contre la réforme des retraites sur les universités par la grève reconductible des étudiants.

La réforme des retraites que cherchent à nous imposer à marche forcée le gouvernement et le patronat constitue le pilier central d'un vaste plan d'austérité visant à faire payer la facture de la crise économique aux jeunes et aux travailleurs, avec ou sans emploi, ainsi qu'aux retraités.

Pour les jeunes, la réforme des retraites sonne comme une double peine. L'allongement de la durée de cotisation et le report de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans, et de 65 à 67 ans pour une retraite à taux plein, constituent des attaques majeures contre notre droit à un avenir. En plus de galérer maintenant, nous n'aurons même plus de retraite décente ! L'âge moyen d'insertion des jeunes de manière stable sur le marché du travail est aux alentours de 27 ans. Alors, pour cotiser les nouvelles annuités requises, il faudra travailler jusqu'à 67 ans. Nous refusons cette réforme qui vise à faire de nous des précaires toute notre vie. Alors que le taux de chômage des jeunes dépasse déjà les 20%, ce sont un million d'emplois qui ne se libèreront pas. Nous ne sommes ni irresponsables, ni manipulés. Les jeunes ont compris les conséquences de cette réforme pour leur avenir. Cette réforme, c'est à court terme du chômage en plus, et à long terme le recul de nos droits. Nous refusons d'être contraints de partir à la retraite à 67 ans, pour des pensions moins importantes. Nous défendons une retraite solidaire à 60 ans à taux plein pour tous, qui permette à chacun d'avoir accès à ce droit fondamental, à ce temps de la vie consacré au repos.

L'immense majorité de la population s'oppose à cette réforme. Malgré six journées de grève et de manifestations massives (plus de 3 millions de personnes), le gouvernement s'obstine à la faire passer en imposant même un vote unique au Sénat. Le pouvoir ne gouverne plus que pour une minorité. En passant en force, il perd chaque jour un peu plus de légitimité et la France s'enfonce dans une crise politique et démocratique sans précédent. Pourtant la contestation ne faiblit pas, au contraire. Partout, des secteurs se mettent en grève reconductible (cheminots, raffineries, enseignants, éboueurs…). La pression augmente sur le gouvernement. Il cherche toutes les solutions pour s'en sortir, en utilisant notamment la répression pour tenter de briser la mobilisation. Il cherche à nous diviser et à faire diversion avec le racisme. Ne tombons pas dans le piège qui vise à affaiblir notre capacité à résister ! Nous nous battons pour l'arrêt des expulsions et de la répression, et exigeons l'arrêt de l'ensemble des poursuites contre les jeunes mobilisés.

Nous ne devons pas relâcher la pression ! La possibilité de faire céder le gouvernement et d'obtenir le retrait de la loi devient réellement crédible. Pour cela, il faut encore amplifier le mouvement et aller vers un blocage total du pays, par la grève d'une majorité de jeunes et de salariés. Le mouvement contre le CPE a prouvé qu'il était possible d'obtenir le retrait d'une loi même après son vote.

Nous appelons l'ensemble des jeunes à rejoindre la grève. La mobilisation de la jeunesse fait peur au gouvernement. Ce sont maintenant plus de 40 universités qui sont mobilisées, dont une vingtaine en grève et une dizaine bloquées. Nous appelons l'ensemble des universités à les rejoindre en se réunissant en Assemblées Générales et en votant la grève. Faire des Assemblées Générales sur les universités et les lycées est la garantie que les jeunes prennent en main leur mobilisation.

L'unité des salariés et de la jeunesse est une des clés du succès. C'est pourquoi, nous appelons l'ensemble des étudiants à développer les liens entre les secteurs mobilisés en participant aux AG interprofessionnelles, en organisant des cortèges communs dans les manifestations et en participant à des actions communes.

Quoiqu'en dise le gouvernement, les vacances sur certaines universités n'entament en rien notre détermination. Pour ne pas relâcher la pression, nous appelons à une nouvelle journée de grève, d'actions et de manifestation mardi 26 octobre. Nous invitons les jeunes à participer aux journées du jeudi 28 octobre et samedi 6 novembre tout en liant cette journée avec la mobilisation initialement prévue sur le droit à l'IVG. Nous appelons dès maintenant à une journée de grève et de manifestation le jour de la rentrée des lycéens, le jeudi 4 novembre. Parce qu'aujourd'hui plus que jamais la victoire est possible, nous sommes déterminés à ne rien lâcher avant d'avoir obtenu satisfaction sur nos revendications.

Nous appelons à une nouvelle coordination nationale étudiante le week-end des 6 et 7 novembre à Paris-13-Villetaneuse.

Nous exigeons :

* le retrait de la réforme des retraites
* la prise en compte des années d'étude, de formation, de stage et d'inactivité forcée dans le calcul des annuités ouvrant droit à une retraite pleine
* la retraite à soixante ans à taux plein
* un pré-salaire d'autonomie

Appel de la coordination nationale lycéenne réunie à Paris le 24 octobre

Nous, lycéens de 8 villes réunis en coordination nationale le 24 octobre 2010, constatons l'ampleur de la mobilisation dans la jeunesse. Les manifestations des jeudi 14 mardi 19 octobre et jeudi 21 ont été une réussite pour tous, mais plus particulièrement pour les lycéens, qui étaient plusieurs dizaines de milliers dans les cortèges. Nous refusons d'être une génération sacrifiée, de nous résigner à un avenir de misère et de précarité. Nous faisons peur au gouvernement, car nous nous sommes nombreux et nous donnons confiance au reste des travailleurs pour qu'ils continuent la mobilisation, ce gouvernement qui n'hésite pas à employer une répression brutale à notre encontre : arrestations, lycéens blessés...

Cette réforme est injuste, car elle fait payer aux travailleurs le prix d'une crise dont ils ne sont pas responsables. Pour ceux qui ont un emploi elle signifie se tuer à la tâche, et pour ceux qui en sont privés ou qui n'en n'ont pas encore comme les jeunes elle est synonyme de plus de chômage. Il nous faut des emplois et des vrais salaires. Au contraire, le gouvernement supprime des postes, notamment dans l'Éducation nationale. Pour les jeunes, c'est la double peine : éducation au rabais pour se retrouver au chômage.

Nous ne nous laisserons pas faire ! Chaque jour, des manifestations ont lieu dans de nombreuses villes : manifestations de lycéens, mais aussi avec les autres secteurs en grève. Les grèves reconductibles qui se multiplient dans différents secteurs (transports, raffineries, éducation, communaux.) rendent crédible la possibilité de faire céder le gouvernement et d'obtenir le retrait de la loi. Mais pour cela, il ne faut pas relâcher la pression malgré les vacances et le vote de la loi au Sénat. Avec l'exemple du mouvement contre le CPE, nous savons qu'il est possible d'obtenir le retrait d'une loi déjà votée.

C'est pourquoi, nous appelons les lycéens a rester mobiliser pendant les vacances en participant aux manifestations et actions organisés par les autres secteurs et en continuant à se réunir en comité de mobilisation, coordinations lycéennes locales. Dès maintenant, nous appelons à une nouvelle journée de grève et de manifestation le mardi 9 novembre. A ces occasions, nous appelons l'ensemble des lycéens qui ne sont pas encore mobilisés à rejoindre la grève. Nous invitons aussi l'ensemble des autres secteurs mobilisés à participer à ces échéances.

Pour que la mobilisation se poursuive et pour que les lycéens prennent en main leur propre lutte, il faut la structurer et la coordonner. Nous invitons l'ensemble des lycéens à organiser des assemblées générales sur leur lycée, pour organiser le mouvement localement et pour préparer des cortèges et banderoles par lycée. Nous invitons les lycéens à organiser des coordinations entre les lycées d'une même ville, département ou région afin de décider d'actions communes et de s'entre aider.

Nous appelons à une nouvelle coordination nationale lycéenne le week-end des 13 et 14 novembre à Paris.

Nous invitons l'ensemble des lycéens mobilisés à développer des liens avec les autres secteurs mobilisés étudiants et salariés en participant à des cortèges communs dans les manifestations, à des actions communes pour étendre la grève ainsi qu'aux AG interprofessionnelles qui existent. Nous invitons les lycéens à prendre contacts avec les cheminots grévistes pour organiser des actions communes dans les Gares le vendredi 5 novembre.

Le mouvement doit s'accélérer et s'amplifier pour aller vers la grève générale, seul moyen de faire céder le gouvernement.

Nous exigeons :
puce-8130d.gif Retrait de la loi
puce-8130d.gif Retraite à 60 ans à taux pleinà 37,5 annuités
puce-8130d.gif Prise en compte de la pénibilité au travail
puce-8130d.gif Prise en compte des années de formation et des périodes d'inactivité forcée dans le calcul des annuités

Forum de la Coordination Nationale Lycéenne