Questions de société
Appel de la coordination nationale étudiante réunie à Paris 1 (28-29/03/09)

Appel de la coordination nationale étudiante réunie à Paris 1 (28-29/03/09)

Publié le par Bérenger Boulay

Appel de la coordination nationale étudiante réunie à Paris 1 

Nous, étudiant-e-s mobilisé-e-s, délégués de 39universités, en lutte depuis mi-janvier sommes réunis ces 28 et 29 marsà Tolbiac Paris I (Saint-Hippolyte) pour la VIe coordination nationaleétudiante (CNE). Nous réaffirmons que la CNE, émanation directe desAssemblées Générales qui réunissent des dizaines de milliersd'étudiant-e-s en France, est la seule et unique instance légitime pourreprésenter le mouvement étudiant dans son ensemble et qu'aucunedirection syndicale ou politique ne saurait se substituer à son rôle.

Nous constatons que la mobilisation se poursuit dansles universités. Il est important d'amplifier la grève, mais aussi del'étendre à d'autres secteurs. De la maternelle à l'université, mêmesattaques, même combat ! Etudiant-e-s, enseignant-e-s, lycéen-ne-s sesont mobilisés pour l'instant tour à tour. Il est temps d'agir tou-te-sensemble en même temps. Nous appelons aux manifestations communes « dela maternelle à l'université » du 2 et du 8 avril.

Après le 19 mars, nous dénonçons l'attentisme desdirections syndicales. La seule stratégie conséquente est laconstruction de la grève générale qui seule peut nous permettre degagner sur nos revendications. A cet égard, les organisationssyndicales doivent prendre leurs responsabilités et s'inscrire danscette perspective. Sans attendre, construisons à la base partout unfront unitaire réunissant étudiant-e-s, lycéenne- s, salarié-e-s,précaires, chômeur-euse-s organisations et collectifs pour poser desperspectives, notamment par des AG et forums interprofessionnels dansla réalisation concrète d'une véritable convergence des luttes. Nousproposons une journée d'action interprofessionnelle le 7 avril.

Nous dénonçons la tactique du gouvernement qui vise àdiviser le mouvement par des effets d'annonce. Nous répondons : Darcosa été obligé de reculer d'un an la mise en place de la masterisation.C'est le produit de la lutte et de la non-remontée des maquettes desdiplômes. Mais comme pour le reste, nous ne voulons pas de report maisle retrait. Nos revendications sont claires et plus que jamais nousexigeons l'abrogation de la LRU, l'abandon de ses différents plansd'application et le retrait des décrets qui en découlent :

puce-96d77.gifPlan Campus
puce-96d77.gifPlan réussite en Licence
puce-96d77.gifréforme dite de la « masterisation de la formation des personnels éducatifs »
puce-96d77.gifréforme du financement des universités sur des critères de performance
puce-96d77.gifréforme du contrat doctoral unique
puce-96d77.gifréforme du statut des enseignants-chercheurs

Globalement nous rejetons toute la politiqueuniversitaire initiée depuis le processus de Bologne qui impose unemême logique de rentabilité et de mise en concurrence des universitéssur l'Europe entière (contre-sommet de Louvain les 28 et 29 avrilprochains qui s'oppose à ce processus). Cela se traduit concrètementpar les différentes mesures contre lesquelles nous luttons actuellement.

Aujourd'hui un-e étudiant-e sur deux est contraint dese salarier pour financer ses études. Avec la destruction du systèmed'aide sociale, le démantèlement des CROUS (rapport Lambert) et duplanning familial, la dégradation des conditions de vie va encores'aggraver. Aussi, nous réclamons l'augmentation en nombre et montantdes bourses sur critères sociaux et leur indexation sur le coût de lavie ainsi que la construction massive de logements sociaux.

Nous demandons également le retrait immédiat du projetde loi sur les prêts étudiants qui ouvre la porte à une augmentationdes frais d'inscription. Toute forme de sélection à l'université estinacceptable. Nous réaffirmons notre attachement à un système éducatiftotalement public, gratuit, laïc et accessible à tou-te-s. La missionde l'université ne doit pas être la marchandisation du savoir, ni uneprofessionnalisation à outrance, mais bien la diffusion deconnaissances et la promotion de l'esprit critique, et la délivrance dediplômes de qualité reconnus par les conventions collectives donnantaccès à des droits sur le marché du travail. Face aux mouvementssociaux en cours, la seule réaction des dirigeant-e-s est ledéploiement d'un arsenal sécuritaire particulièrement violent (vigiles,forces de l'ordre sur les campus, arrestations massives, contrôlesd'identités, fichages...) et la criminalisation de la contestation.Nous appelons au soutien de tout-e-s nos camarades victimes de larépression policière, judiciaire et administrative et à l'abandon detoutes les poursuites engagées, ainsi qu'à la création de collectifs desoutien.

Parmi les plus touché-e-s par ce système oppressif, setrouvent aussi en première ligne les sans-papier. Nous soutenons leurlutte et exigeons la régularisation immédiate et inconditionnelle dechacun-e d'entre eux/elles.

La coordination nationale appelle tou-te-s lesétudiant-e-s à continuer la grève jusqu'à satisfaction, à laradicalisation, à l'extension du mouvement et :
puce-96d77.gifàamplifier les blocages d'universités, à tenir des piquets de grève encontinu ou, à défaut, les jours de mobilisation nationale
puce-96d77.gifau blocage économique
puce-96d77.gifau blocage des CA Nous appelons à la participation aux journées :
puce-96d77.gifdu 2 avril, manifestation nationale de la maternelle à l'université appelée par la CNU
puce-96d77.gifdu 7 avril, journée d'action interprofessionnelle
puce-96d77.gifdu 8 avril, manifestation nationale de la maternelle à l'université appelée par la CNU

La prochaine CNE se tiendra à Orléans le 4 et 5 avril.