Questions de société
Appel de la Coordination Nationale Étudiante réunie à Besançon (18-19/04)

Appel de la Coordination Nationale Étudiante réunie à Besançon (18-19/04)

Publié le par Florian Pennanech

« Nous, étudiants en lutte depuis fin janvier et réunis encoordination nationale étudiante les 18 et 19 avril 2009, appelons àradicaliser la mobilisation et à l'étendre à tous les secteurs.
            Face au mépris et aux attaques répétées du gouvernementcherchant à décrédibiliser et minimiser l'importance de notremouvement, nous tenons à rappeler solennellement que nous nous battonscontre le plan d'ensemble visant à casser tout service public et enpremier lieu l'éducation et la santé.
            Les réformes actuelles et futures du gouvernement vont àl'encontre des principes fondateurs de l'Université : LE SAVOIR N'ESTPAS UNE MARCHANDISE, L'UNIVERSITE N'EST PAS UNE ENTREPRISE. 

          Le processus de Bologne et la stratégie de Lisbonne quiémanent directement des directives néo-libérales prônées par l'OMC etl'OCDE sont à l'origine des réformes que nous rejetons.

            C'est pour cela que nous exigeons sans condition ni négociation :
- L'abrogation de la LRU, point central de nos revendications
- Le retrait du décret sur le statut des enseignants chercheurs
- Le retrait des décrets sur la « masterisation » des concours
- Le retrait du plan licence
- Le retrait du plan campus
- Le retrait du contrat doctoral unique
- Le retrait du projet de réforme du CROUS
- Le rejet de tout financement basé sur la performance ou tout autre critère marchand
- Le retrait de la réforme de l'allocation des moyens.

          Ces réformes accentuent la concurrence entre lesUniversités et entre les individus, soumettent le contenu desenseignements aux besoins immédiats des entreprises, dégradent nosdiplômes et donc nos conditions de futurs salariés.

        Nous exigeons le retrait de ces réformes et décrets. A l'inverse de ces logiques nous nous battons pour :
-  Des Universités publiques, laïques, gratuites et non sélectives
- Des diplômes cadrés nationalement de qualité reconnus par les conventions collectives
-Un véritable système d'aides sociales étudiant sur critères sociaux(sachant qu'un étudiant sur deux est contraint de se salarier pourpouvoir étudier)
- Une titularisation de tous les personnels précaires parmi les BIATOSS, CROUS, enseignants …
- Le recrutement massif et pluriannuel de personnels (enseignants, chercheurs, personnels administratifs)
- Un financement 100% public et à hauteur des besoins
- La suppression des accords passés avec le Vatican reconnaissant la validité de leurs diplômes
- Une carte d'étudiant = une carte de séjour valable un an après la fin des études
- La régularisation de tous les sans-papiers

       La mission essentielle de l'Université est de tout faire pourla diffusion des savoirs et l'émancipation intellectuelle de tous.
       Nous rappelons par ailleurs que la voix du mouvement étudiants'exprime par le biais de la Coordination Nationale Étudiante ; lesdirections syndicales ne sont donc pas légitimes si elles prétendentnégocier en notre nom, et ne sauraient s'y substituer. Pour cela nousappelons tous les étudiants réunis en assemblées générales légitimes às'approprier ce moyen d'action majeur qu'est la CNE.

            Le manque de personnel ne touche pas seulementl'enseignement supérieur, mais tout le système éducatif, de lamaternelle à l'université (80 000 postes supprimés d'ici 2012 dans leprimaire et le secondaire, 1 090 postes pour l'université en 2009) demême que les organismes de recherche comme le CNRS, et l'ensemble desservices publics subissant ces réformes.
            Nousconstruisons la lutte avec les lycéens, lésés et insatisfaits par lesimple report de la réforme Darcos et tout autant concernés par lesréformes  de l'enseignement supérieur.

          Malgré les manoeuvres du gouvernement pour désamorcer lamobilisation, la grève se poursuit. Nous condamnons les fermeturesadministratives abusives, la répression policière et la présence desforces de l'ordre sur les campus, ainsi que le recours à des sociétésprivées de sécurité. Ces dérives autoritaires qui visent à museler lemouvement au nom de prétextes sécuritaires fallacieux n'entameront pasnotre détermination.
            Nous appelons toutes lescomposantes de l'enseignement supérieur à l'arrêt total d'activité pourdescendre dans la rue. Les mouvements interprofessionnels et les grèvesgénérales menés par les populations d'Outre-Mer ne sont que lesprémices de l'insurrection qui vient.
            Nous appelons d'ores et déjà l'ensemble des étudiantsmobilisés à participer aux manifestations interprofessionnelles du 1ermai et à l'issue de celles-ci, à mettre en place partout en France desAssemblées Générales de ville. Ces assemblées générales seront à mêmede construire une grande coordination nationale inter-luttes pourorganiser la grève générale.
            Jour après jour nous faisons face à une répression de plusen plus féroce. Cette répression n'a qu'un but, détruire notremouvement.
            Face au ridicule de la proposition du gouvernement qui veutinterdire le droit des manifestants à se protéger à la fois desfichages et des gaz lacrymogènes en se couvrant la tête, nous appelonsà un acte simple de désobéissance civile, notamment à l'occasion de lamanifestation du 7 mai : se couvrir le visage par tous les moyenspossibles. Pour cela laissez libre cours à votre imagination.
            Nous appelons plus que jamais à construire un mouvementeuropéen qui passera naturellement par la participation massive desétudiants au contre-sommet organisé à Louvain en opposition à laréunion des ministres chargés de l'enseignement supérieur qui setiendra les 28 et 29 avril.

       Nous appelons toujours au BLOCAGE TOTAL ET ILLIMITÉ del'ensemble de l'enseignement supérieur et de la recherche. Enparticulier,  nous appelons au blocage national de toutes les instancesadministratives et à l'occupation des présidences, suivant l'exempledes ouvriers occupant leurs usines et séquestrant leurs patrons, dansune logique de radicalisation du mouvement.

          Notre mobilisation légitime ne s'essouffle pas. L'intérêtsoudain de Pécresse pour notre réussite aux examens ne constitue qu'uneinstrumentalisation méprisable visant à nous faire céder et ne doit pasentraver notre lutte.

            Tous dans la rue, participons à toutes les actions et àtoutes les manifestations aussi bien locales que nationales. Nous nenégocierons pas, nous ne capitulerons pas.

La prochaine CNE se tiendra les 2 et 3 mai à Dijon. »