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Revue GenObs :

Revue GenObs : "Résistance et témoignage"

Publié le par Université de Lausanne (Source : Catalina Sagarra)

Revue GenObs : "Résistance et témoignage"

 

Le prochain numéro de la revue GenObs portera sur le témoignage et la résistance, les liens que ces deux activités peuvent partager, les modalités et les visages avec lesquels ils se manifestent et sont perçus, parfois lors de leur émergence, parfois avec un fort décalage temporel grâce, entre autres, aux archives. Comment la mémoire et le témoignage se donnent-ils lorsque l’on pose la question de la résistance ou comment la résistance se manifeste-t-elle dès lors qu’elle advient dans un cadre testimonial (commémorations, procès, etc.) ?

Se reconnaître victime, être reconnue victime, avoir droit à la justice, réclamer ce droit, avoir droit à la réparation ou la réclamer, tout faire pour mettre en place ou tenter de mettre en place des mécanismes permettant de témoigner du mal et des torts subis, transmettre, grâce à d’autres l’anéantissement auquel certains ont pu échapper, a permis de voir qu’il y a là un noyau dur, celui de la résistance, aux forces du mal, à l’anéantissement, au silence, à l’oubli.

Parce que composante majeure de notre histoire (privée ou collective) à tous, la résistance doit être abordée, non comme un épiphénomène dénué de réalité sociale contemporaine, mais bien comme une prise en charge actuelle de cette histoire et des conséquences qui en découlent encore de nos jours.

Ces deux thèmes, le témoignage et la résistance, seront étudiés dans un cadre se voulant à dessein pluridisciplinaire, puisqu’ils comportent des dimensions qui relèvent aussi bien de la linguistique que de la sémantique, des études littéraires, de l’histoire, des études de conflit, du droit, de la psychanalyse, de la philosophie, des sciences sociales et des sciences humaines. Le prochain numéro de GenObs entend s’interroger sur la résistance et sur les acteurs qui l’incarnent, en l’occurrence, les résistants et les instances de résistance, pour mieux cibler le « fait résistant » et ses « mises en discours ».

Cette analyse s’effectuera à partir d’expériences de résistance, passées et présentes, et visera à examiner le statut et les figures de la résistance dans les contextes culturel, social, juridique et politique contemporains. Que ce soit dans une optique théorique (à travers l’analyse des structures et composantes discursives) ou plus pragmatique (à travers les gestes posés), il s’agira de réfléchir sur ce qui peut être considéré de l’ordre de la résistance. Il conviendra également de penser les valeurs (éthiques, morales, politiques ou autres) qui lui sont rattachées, afin de mieux cerner quelles peuvent être les conditions de possibilité d’un acte de résistance (discursif ou pragmatique) pour que celui-ci soit effectivement perçu comme tel.

Nous invitons également les auteur(e)s à se demander si toutes les résistances sont légitimes, ce qui renvoie bien entendu à la question de l’objet et de la finalité de la résistance — résister à quoi et résister pourquoi (qu’il s’agisse des objectifs guidant la résistance ou du sens qu’un individu ou un groupe accorde à la résistance sous la forme qu’il décide de lui donner) ? – et, partant, il s’agira de s’interroger sur le fait de savoir si parler de résistance amène nécessairement à devoir porter un jugement moral sur les gestes posés et les individus qui en sont à l’origine.

Si la résistance se fait connaître, se concrétise, voire s’effectue par les conduites qui, en l’extériorisant, témoignent de son existence et de la réalité qui lui est rattachée, le témoignage, sous ses multiples formes — scientifique, littéraire, cinématographique, biographique, juridique, mémorielle… – et modalités — discursives, graphiques, corporel… –, apparaît comme un corollaire de la résistance : il constitue la médiation sans laquelle la résistance ne pourrait jamais devenir une force, un vecteur d’action (fondé sur l’éthique, les croyances morales ou les allégeances politiques), ni, bien sûr, un objet d’étude. La référence au témoignage désigne dès lors aussi bien le témoignage comme acte de résistance, que le témoignage de la résistance, voire même la résistance au témoignage lorsque tout est mis en œuvre pour empêcher que le témoignage n’advienne.

Nous invitons les chercheurs travaillant sur les génocides, les crimes de masse et les crimes contre l’humanité à soumettre un article d’ici le 15 août.

La publication de ce numéro de la revue est prévue pour le printemps 2020.

Pour de plus amples renseignements sur les modalités à suivre pour les soumissions, nous invitons les auteur(e)s à consulter les normes pour les auteur(e)s à l’adresse suivante : http://ojs.trentu.ca/ojs/index.php/genobs/index