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Topiques. Études satoriennes, n° 3 :

Topiques. Études satoriennes, n° 3 : "Topique et topographie I"

Publié le par Marc Escola (Source : Jean-Pierre Dubost)

CALL FOR PAPERS  pour le n° 3 de la revue en ligne TOPIQUES. Etudes satoriennes,

TOPIQUE ET TOPOGRAPHIE I

Comme le veut la langue grecque, un topos au sens aristotélicien du terme est un lieu, un lieu dans le discours - partagé en commun, locus communis dira la rhétorique latine.  Mais comme la pratique et la théorie satorienne ne relèvent pas en premier lieu du discours mais du récit, cette définition ne peut pas faire la base de l’analyse satorienne.  Au bout de plusieurs années de débats, la SATOR s’est accordée à s’en tenir à une définition minimale selon laquelle le topos au sens satorien du terme est une « configuration narrative récurrente ».[1]  Par quoi la relation entre le topos comme lieu commun  (lieu commun du discours et de ses techniques ou de l’opinion ou des représentations communes ou de  l’attente de l’auditeur etc.) se trouve déportée vers la temporalité : le topos au sens où la SATOR l’entend n’est plus appréhendé comme ressemblance de lieux mais il est repérable  par sa récurrence, qui elle-même devient le lieu de l’invention  - de l’innovation narrative et tout particulièrement de l’invention romanesque, même s’il y a de la récurrence topique dans le théâtre et en poésie.

Et pourtant, on ne peut jamais dissocier le moment de réinvention par reprise, déplacement et réinscription du fait qu’immanquablement la « grammaire » de la fiction narrative est au sens proprement bakhtinien chronotopique, c’est-à-dire un composé de temps et d’espace dans lequel les lieux jouent le rôle d’éléments articulatoires – stases, stations, passages, échanges et nœuds. A la problématique bakhtinienne du chronotope correspond donc l’observation, l’analyse et la théorie satorienne des rapports entre topos et topographie comme deux moments indissociables du texte. Les lieux qui s’enchaînent sont à la fois des moments de récurrence et d’unicité, ils sont signifiants dans leur unicité et leur force imaginaire comme l’est le simple fait que la récurrence crée du sens par le moyen de la répétition, et les deux choses vont ensemble.

Analyser dans une perspective satorienne les composés de configurations topiques et de configurations topographiques par lesquels les textes s’articulent ouvre à la recherche des perspectives illimitées et c’est pourquoi la SATOR prévoit de consacrer une suite de numéros de sa nouvelle revue en ligne TOPIQUES. Etudes satoriennes à ces questions. 

Conformément à ses règles coutumières la SATOR privilégie la recherche topique dans le domaine de la littérature narrative de langue française de l’Antiquité à 1800. Mais conformément aussi à son évolution, elle ne se refuse pas d’élargir son comparatisme immanent aux recherches véritablement comparatistes,  dans une perspective de littérature générale et interculturelle.

Les propositions d’articles  (qui ne devront pas dépasser 35000 signes)  pour le premier numéro de la série,  « TOPIQUE ET TOPOGRAPHIE I » doivent être envoyées à Jean-Pierre Dubost (dubost.jeanpierre@gmail.com) avant le 15 mai 2016 (présentation d'une page maximum); le comité scientifique de la revue donnera sa réponse dans un délai d’un  mois. La date limite de l'envoi de l'article, pour soumission à une double évaluation à l'aveugle, sera le 31 octobre 2016. La publication des articles est prévue pour fin 2017.

Les soumissions seront examinées et revues par les pairs selon la méthode de double évaluation à l’aveugle.

 

 

[1] On renvoie ici le lecteur au site SATORBASE.org, rubrique « Outils théoriques ».