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Des Russes à l'étranger - la littérature russe dans les fictions francophones et anglophones contemporaines / The Russians Abroad - Russian Literature in Recent French and English Fiction

Des Russes à l'étranger - la littérature russe dans les fictions francophones et anglophones contemporaines / The Russians Abroad - Russian Literature in Recent French and English Fiction

Publié le par Emilien Sermier (Source : Cornelia Ruhe)

Appel à contributions

 

Université de Mannheim, Allemagne, 8-10 juin 2016

La place privilégiée qu’occupent les auteurs russes dans la littérature mondiale s’avère en mesurant l’influence de ces derniers sur les romanciers français et anglais. En reprenant la célèbre citation de Fiodor Dostoïevski « Nous sommes tous sortis du Manteau de Gogol », on pourrait, sans exagérer, affirmer que certains des auteurs français et britanniques les plus célèbres sont, eux-aussi, issus de la littérature russe. À partir de la fin du 19ème siècle, la littérature russe a en effet inspiré de manière décisive une multitude de romanciers français et britanniques, et ce de différentes manières.

Pour ne citer que quelques exemples : Dans La bête humaine (1890), Émile Zola oppose sa propre conception du crime à celle du crime commis à partir d’une réflexion rationnelle que Dostoïevski conçoit dans Crime et châtiment. Dans sa nouvelle « Wressley of the Foreign Office » (1887), Rudyard Kipling met en scène un personnage-marionnette à l’image du fonctionnaire inventé par Nikolai Gogol. Au début du 20e siècle, André Gide et Marcel Proust ainsi que Henry James, Virginia Woolf, James Joyce et Katherine Mansfield s’appuient sur des auteurs russes pour élaborer leurs propres esthétiques modernes. Au 21ème siècle enfin, le sud-Africain J.M. Coetzee, lauréat du prix Nobel, consacre son roman The Master of Petersburg (2004) à Dostoïevski, tandis que quatorze auteurs français entreprennent un voyage littéraire à bord du transsibérien. Les textes de ces derniers revendiqueront ensuite des influences telles que Ossip Mandelstam, Venedikt Jerofeev, Leon Trotsky et Michail Bakounine.

À partir de ces différents éléments, cette conférence se donne pour objectif d’étudier l’influence de la littérature russe sur le roman français et francophone, de même que sur le roman britannique, irlandais et du Commonwealth de langue anglaise, et ceci depuis les années 80. Les réflexions pourront s’articuler autour des questions suivantes :

  • À quels aspects formels et/ou thématiques de la littérature russe les écrivains en question font-ils référence ?
  • Quelles sont les problématiques clefs évoquées par les auteurs faisant référence à la littérature russe ?
  • Quelles références intertextuelles emploient-ils?
  • Y a-t-il des manières spécifiques d’un point de vue historique ou culturel d’entrer en dialogue avec la littérature russe ?

        Et enfin :

  • Comment peut-on expliquer cette fascination évidente pour la littérature russe?

En raison de cette double approche, les langues de la rencontre seront l’anglais et le français.

Les résumés ne dépassant pas 300 mots (pour une présentation ne dépassant pas 30 minutes) ainsi qu’un court curriculum vitae devront être transmis à Cornelia Ruhe (ruhe@phil.uni-mannheim.de) et à Caroline Lusin (clusin@mail.uni-mannheim.de) avant le 15 Octobre 2015.

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University of Mannheim, Germany, 8th-10th of June 2016

If measured by their impact on French and English novelists, Russian authors surely take pride of place among the writers of the world. Adapting Fyodor Dostoevsky’s famous quote “We have all come out of Gogol’s ‘Overcoat’”, it would hardly be an exaggeration to say that some of the most notable French and English authors have come out of Russian literature. From the late 19th century in particular, Russian literature has inspired a plethora of French and English novelists crucially and in a variety of ways.

            To name but a few examples: In La bête humaine (1890), Émile Zola opposes Dostoevsky’s notion of a crime committed on the grounds of rational reflection, and Rudyard Kipling takes recourse in „Wressley of the Foreign Office“ (1887) to the puppet-like type of civil servant coined by Nikolai Gogol. In the early 20th century, André Gide and Marcel Proust as well as Henry James, Virginia Woolf, James Joyce and Katherine Mansfield engage intensively with Russian authors in shaping their own modernist aesthetics. In the 21st century, finally, the South African Nobel Prize laureate J.M. Coetzee devotes a novel to Dostoevsky, The Master of Petersburg (2004), while fourteen French authors embark on a literary journey on the Trans-Siberian Railway infused with references to Russians as different as Boris Pasternak, Osip Mandelstam, Venedikt Jerofeev, Leon Trotsky and Michail Bakunin.

            This conference accordingly seeks to explore the impact which Russian literature has had on the French and Francophone novel as well as on the English novel of Great Britain, Ireland and the Commonwealth since the 1980s. Questions for research may include but are not limited to the following:

  • To what formal and/ or thematic aspects of Russian literature do the novelists refer?
  • What main issues do the authors address in referring to Russian literature?
  • What kinds of intertextual references do they employ?
  • Are there historically and culturally specific forms of engaging with Russian literature?

            And finally,

  • How can this obvious fascination for Russian literature be justified?

Due to the double focus, conference languages will be French and English.

Abstracts of no more than 300 words for 30-minute papers, plus a short cv, should be sent to Prof. Dr. Cornelia Ruhe (ruhe@phil.uni-mannheim.de) and Prof. Dr. Caroline Lusin (clusin@mail.uni-mannheim.de) by 15 October 2015.