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Appels à contributions
La désacralisation de l’espace (Kairouan, TUN)

La désacralisation de l’espace (Kairouan, TUN)

                 APPEL À CONTRIBUTION COLLOQUE INTERNATIONAL -

                                 LA DÉSACRALISATION DE L’ESPACE


Ce colloque organisé avec la participation du Centre National des Arts Dramatiques et Scéniques de Kairouan et de l’Unité de recherche de l’Institut Supérieur des Beaux-arts de Sousse fait suite à des réflexions déjà engagées autour de la question : « qu’est ce que la scénographie ? » et entre dans le cadre du Symposium Des Théâtres (Le Symposium des théâtres est un évènement organisé par le Centre des Arts Dramatiques et Scéniques de Kairouan qui se déroulera cette année du 27 mars au 02 avril). Ne voulant pas restreindre les recherches à l’espace théâtral, ce colloque s’interrogera sur la notion de désacralisation de l’espace dans les arts du spectacle en général. Sachant que les arts du spectacle regroupent à la fois, les arts de la scène (scénographie, jeu, mise en scène…), la musique, la danse et le cinéma; il serait intéressant de voir l’évolution de la notion d’espace dans ces différents arts, et étudier essentiellement, sa désacralisation.

Quand nous évoquons le terme de « désacralisation », nous pensons bien souvent au religieux et à la perte de la qualité de sacré. La désacralisation passe alors par la représentation ou la non-représentation des signes religieux tels que l’Arche, Dieu, le paradis, l’enfer... C’est le cas par exemple dans certains textes de Mario Brelich, de Le Clézio, de Vigny, etc. Il s’agirait à chaque fois de mettre en question cette loi divine et intouchable, cette relation entre le Bien et le Mal et les conventions sociales qui en résultent. La désacralisation de l’espace serait alors de remettre en question ces « règles » imposées et « sacrées » qui enferment les arts du spectacle et la création dans ce « théâtre tel qu’il se doit d’être».
Nous voyons depuis le XXe siècle, apparaître dans le monde occidental et arabe, diverses compagnies et mouvements qui essayent de faire bouger ce théâtre hors de cette normalisation et de cette standardisation de la création. Nous pouvons nommer à titre d’exemple, le théâtre du soleil qui vient de programmer récemment un théâtre venu d’ailleurs : La Grande Nuit du Kutiyattam qui dure une nuit entière pour se terminer au lendemain matin défiant ainsi les règles aristotéliciennes. Sidna Kadar de Mohamed Kaouti, est aussi un bel exemple de transplantation d’En attendant Godot de Bertolt Brecht qui va jusqu’à dépasser le texte de Godot et créer ainsi un nouveau texte, une nouvelle pièce. Autre exemple, le spectacle Haddith de Mohamed Driss dans lequel la mise en scène jette un trouble dans la perception du spectateur : Est-ce un jeu ou juste une projection ? La scénographie mise en place par M. Driss transporte le spectateur dans un jeu de séduction et de quête : une quête du soi, de l’autre et de l’au-delà.


Si dans le théâtre la désacralisation serait de sortir de cet espace-piège, saturé et conforme vers une nouvelle approche esthétique et un nouvel espace de jeu, dans le cinéma, la désacralisation se manifeste à travers son avant-gardisme que certains trouvent iconoclaste. Bouleversant ses propres codes, expérimentant sans cesse de nouvelles techniques, le cinéma a cherché, dès ses débuts, à s’affranchir des règles théâtrales pour imposer une esthétique qui lui est propre. La caméra ne filme plus une scène de manière frontale mais elle la traverse pour nous livrer des points de vue ou pour devenir elle-même l’objet d’un spectacle.
Nous pouvons en dire autant dans « la représentation théâtrale dansée ». Désacraliser le moment, c’est retirer à l’artiste sa fonction de passeur, passeur de symboles ou de lumière. C’est oblitérer l’espace scénique en tant que monde « in illo temporae ». C’est aussi lorsque le corps de l’artiste se retrouve malmené ou nié, lorsque sa dimension humaine lui est retirée au prix d’une transformation opportuniste en « corps-objet ». L’Artiste devient alors comme un médium suspendu entre zénith et nadir. En ce point de jonction, il serait, comme étaient considérés les fous au moyen-âge, porteur de messages qui nous dépassent.
Dans la continuité de notre argumentaire, et dans le cadre de cette rencontre, notre colloque se propose d’accueillir en premier, des propositions qui étudieront la notion de désacralisation de l’espace dans le théâtre et principalement dans la scénographie utilisée. Comment certains artistes ont-ils abordé cette notion ? Quel regard portent-ils sur cet espace de jeu ? Quelles scénographies ou mises en scène ont été utilisées ? Quelle est l’étendue et la portée artistique et/ou politique de leur création ?
Il est évident que toute proposition portant sur la désacralisation de l’espace dans les autres domaines des arts du spectacle sera aussi la bienvenue.

Modalités de participation :

Les propositions de communications (titre, résumé en français, en anglais ou en arabe, de 2000 signes maximum) doivent être envoyées en format PDF à l’adresse suivante : fethi.benrached@yahoo.fr, avant le 10 février 2017.
Après le dépouillement et la sélection du comité scientifique, les candidats recevront une notification d’acceptation au plus tard le 01 mars 2017.

Les frais d’inscription au colloque sont de 100€ pour les étrangers et de 120 dinars pour les tunisiens. Prise en charge dès l’aéroport : déplacement + hébergement + restauration, durant les trois jours du colloque.

Les billets d’avion ne seront pas pris en charge.

Les interventions qui seront retenues feront éventuellement l’objet d’une publication ultérieure.

Le colloque aura lieu du 30 mars au 01 avril au Centre National des Arts Dramatiques et Scéniques de Kairouan - Tunisie

Comité scientifique :

- M. Hafedh Djedidi : Pr. De l’Enseignement supérieur : études théâtrales et arts du spectacle, université de Sousse.
- Mme. Françoise Quillet : Maître de conférences HDR à l’Université de Franche-Comté, chercheur associé à la MSHE de l’Université de Franche-Comté et directrice du CIRRAS (Centre International de Réflexion et de Recherche sur les Arts du Spectacle).
- M. Fathi Rached, scénographe, chercheur en Arts du spectacle au sein du laboratoire ACCRA - Strasbourg, membre de l’Unité de Recherche Esthétique et Pratique des Arts à l’Université de Sousse et membre du comité d’organisation et de lecture du CIRRAS.
- Mme. Hanène Othmani, scénographe, chercheur en Arts du spectacle au sein du laboratoire LITT&ARTS – Grenoble et membre du comité d’organisation du CIRRAS.
- M. Malek Ouakaoui, réalisateur, assistant de l’enseignement supérieur à Tunis et chercheur en Littérature et Cinéma au sein du laboratoire LITT&ARTS – Grenoble.

Comité d’organisation :

- M. Hamadi Louheibi, acteur, metteur en scène et directeur du Centre des Arts Dramatiques et Scéniques de Kairouan.
- M. Fathi Rached, scénographe, chercheur en Arts du spectacle au sein du laboratoire ACCRA - Strasbourg, membre de l’Unité de Recherche Esthétique et Pratique des Arts à l’Université de Sousse et membre du comité d’organisation du CIRRAS.
- Mme. Hanène Othmani, scénographe, chercheur en Arts du spectacle au sein du laboratoire LITT&ARTS – Grenoble et membre du comité d’organisation du CIRRAS.
- M. Malek Ouakaoui, réalisateur, assistant de l’enseignement supérieur à Tunis et chercheur en Littérature et Cinéma au sein du laboratoire LITT&ARTS – Grenoble.