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Les miroirs des dames au tournant du Moyen Âge et de la Renaissance (Dunkerque)

Les miroirs des dames au tournant du Moyen Âge et de la Renaissance (Dunkerque)

Publié le par Marc Escola (Source : Alexandra Velissariou)

Journée d’études

« Les miroirs des dames au tournant du Moyen Âge et de la Renaissance »

Université du Littoral – Côte d’Opale, Dunkerque,

vendredi 14 décembre 2018

Unité de recherche H.L.L.I., EA 4030

 

Argumentaire

Cette journée d’études, qui se situe dans la continuité de la manifestation scientifique de 2009 portant sur « Le Prince en son miroir » (actes publiés dans la revue Le Moyen Âge, t. 116, 2010), proposera de réfléchir sur les « miroirs des dames ». De fait, cette appellation, habituellement employée pour désigner des œuvres littéraires centrées sur le bon « gouvernement » des femmes, invite à de nombreuses interrogations. Qu’il s’agisse de textes axés sur la personne de la princesse ou destinés plus généralement à un public féminin issu d’autres couches de la société, ces œuvres d’essence didactique se rassemblent toutes autour de la question de la conduite féminine. S’agit-il cependant d’un véritable genre littéraire ? De fait, nombreuses sont les œuvres du Moyen Âge et de la première Renaissance à porter sur ce sujet, mais peut-on pour autant toutes les regrouper sous l’appellation de « miroirs des dames » ? Alors que les textes adressés à la princesse, tout comme les « miroirs des princes », sont étroitement liés à la politique et à la royauté, ceux destinés à un lectorat féminin plus large se présentent davantage comme de simples manuels de conduite. Pareillement, de nombreux textes proposent des séries de biographies féminines exemplaires, tandis que d’autres fournissent des conseils plus généraux sur le comportement. Est-ce la visée de ces œuvres ou bien leur contenu qui justifie la dénomination de « miroirs » ? En outre, les textes connus sous cette terminologie s’apparentent très souvent à d’autres genres littéraires, tels la biographie historique et le récit bref, que ce soit l’exemplum ou la nouvelle. Il convient aussi de relire ces œuvres à la lumière des « gender studies » : de fait, la plupart d’entre elles – si l’on excepte celles de Christine de Pizan et d’Anne de France – ont été écrites par des hommes, ce qui amène à s’interroger sur l’image de la femme qui en est donnée. Pourquoi écrire l’histoire des femmes ? Quel type de lectorat, masculin ou féminin, était susceptible de s’intéresser à ces textes ? Plus généralement, que nous révèlent les « miroirs des dame » sur les rapports hommes/femmes dans la société médiévale et renaissante ? Enfin, le passage du latin au français, du français vers d’autres langues européennes, du manuscrit à l’imprimé, et du Moyen Âge à la Renaissance, tend à faire de ces œuvres des textes en mouvement, susceptibles d’être adaptés à des lectorats et à des cultures divers. Qu’est-ce qu’un « miroir des dames » ? Comment expliquer sa pérennité à travers le Moyen Âge et la Renaissance ? Pour tenter de répondre à ces questions, plusieurs axes de réflexion s’imposent :

Axe 1 – La question du genre littéraire

Il s’agira de cerner les caractéristiques formelles et thématiques des « miroirs des dames », de même que leurs objectifs précis, qu’ils soient didactiques, moraux, pédagogiques ou facétieux. Quels sont les points communs entre tous ces textes ? Ces caractéristiques évoluent-elles entre le Moyen Âge et la Renaissance ?

Axe 2 – L’intertextualité

Dans quelle mesure les « miroirs des dames » s’inspirent-ils d’œuvres antérieures du même type ? Quels échanges existe-t-il entre ces textes et d’autres genres littéraires ?

Axe 3 – Le témoignage des « miroirs des dames » sur la société

Les « miroirs des dames » invitent aussi à une réflexion sur les rapports entre les hommes et les femmes. Quelle est l’intention des auteurs masculins ayant écrit ces textes ? Pourquoi certaines femmes ont-elles également voulu faire entendre leur voix ? Comment l’image de la femme est-elle relayée à travers tous ces textes ?

Axe 4 – Du manuscrit à l’imprimé, du Moyen Âge à la Renaissance

Les « miroirs des dames » sont-ils affectés par le passage du manuscrit à l’imprimé ? Quels sont les textes ayant bénéficié d’une diffusion imprimée ? Y a-t-il une continuité de ces textes entre le Moyen Âge et la Renaissance ?

 

Bibliographie sommaire :

Boccace, Des cleres et nobles dames [traductions de Laurent de Premierfait]

Jean Bouchet, Le Jugement poetic de l’honneur féminin

Philippe Bouton, Le Mirouer aux dames

Symphorien Champier, La Nef des dames vertueuses

Watriquet de Couvin, Li miroers as dames

Antoine Dufour, Les Vies des femmes célèbres

Jean Du Pré, Le Palais des nobles dames

Anne de France, Enseignements d’Anne de France à sa fille Suzanne

Martin le Franc, Le Champion des Dames

Olivier de la Marche, Le Parement et Triomphe des Dames

Jean Marot, La vraye disant advocate des dames

Geoffroy de la Tour Landry, Livre pour l’enseignement de ses filles

Christine de Pizan, Le livre des trois vertus

Christine de Pizan, Livre de la Cité des dames

Ysamberd de Saint-Léger, Le Miroir des Dames [traduction pour Marguerite de Navarre]

 

Comité scientifique :

Professeur Éric Bousmar (Université Saint-Louis, Bruxelles)

Professeur Jean Devaux (Université du Littoral – Côte d’Opale)

Professeur Jean-Claude Mühlethaler (Université de Lausanne)

 

Organisateurs :

Professeur Jean Devaux (Université du Littoral – Côte d’Opale)

Alexandra Velissariou (Université du Littoral – Côte d’Opale)

 

Contacts :

Jean.Devaux@univ-littoral.fr

alexandra.velissariou@univ-littoral.fr

 

Proposition de communication (titre + résumé de 5 lignes) à soumettre par mail aux organisateurs avant le 15 février 2018.