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Sociocritique et

Sociocritique et "tournant décolonial". Convergences et perspectives (Clermont-Ferrand)

Publié le par Marc Escola (Source : Catherine Songoulashvili)

XVIII° CONGRÈS DE L’INSTITUT INTERNATIONAL DE SOCIOCRITIQUE (IIS)

Sociocritique et « tournant décolonial ».

Convergences et perspectives

17-18-19 juin 2020

MSH de Clermont-Ferrand  

 

Le Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (CELIS, EA 428), l’Université de Córdoba et l’Institut International de Sociocritique (IIS) organisent les 17, 18 et 19 juin 2020 le XVIIIe Congrès de l’Institut International de Sociocritique. Responsables scientifiques : Assia Mohssine (UCA, France) et Juan de Dios Torralbo Caballero (Universidad de Córdoba, Espagne). Les travaux porteront sur la Sociocritique et le « tournant décolonial ». Convergences et perspectives.

Les modalités d’inscription de l’histoire et de l’idéologie dans les productions culturelles et dans la compétence sémiotique du sujet sont objets d’étude de la sociocritique, depuis ses origines dans les années soixante, au croisement de la psychanalyse et du matérialisme dialectique. Edmond Cros, co-fondateur de la discipline en France, avec Claude Duchet, n’a cessé de renouveler ce lien par le biais de mises au point et de nouveaux concepts d’une grande pertinence pour appréhender le travail de décolonisation épistémique. C’est également le cas de la théorie décoloniale d’origine latino-américaine. Née sous l’égide du groupe de recherche Modernité/colonialité (des travaux de Walter Mignolo, Aníbal Quijano, Enrique Dussel, Ramón Grosfoguel et d’autres[1]), cette perspective critique s’attache à  reconfigurer le récit sur la modernité à partir de la notion de « colonialité ». La réflexion de Mignolo en est des plus fécondes car en plus de prendre appui sur des concepts transdisciplinaires tels que colonialité du pouvoir, transmodernité et pensée frontalière (introduits respectivement par le sociologue péruvien Aníbal Quijano, le philosophe argentin Enrique Dussel et l’intellectuelle chicana Gloria Anzaldúa), Mignolo pose la question de la colonialité du savoir et de l’être comme conséquence de la différence épistémique coloniale. Dans La idea de América latina. La herida colonial y la opción decolonial (L’idée de l’Amérique latine. La blessure coloniale et l’option décoloniale)[2], qu’il prolonge et développe dans Desobediencia epistémica (Désobéissance épistémique), publiés respectivement en 2007 et 2010, Mignolo en appelle à la nécessité de considérer la colonialité comme corrélat intrinsèque de la modernité et la découverte de l’Amérique comme l’élément fondateur du projet mondial moderne qu’il redéfinit en termes d’un « monde moderne/colonial », marqué par la violence tant épistémique que matérielle et symbolique. A cette fin, la colonialité est surtout un outil d’analyse qui permet de révéler la logique occultée sous des rhétoriques de rédemption, de progrès, de modernisation et de bien commun, autant de langages dont se sont servi tour à tour le colonialisme et l’impérialisme[3]. Il y a lieu de noter que ces propositions peuvent être rapprochées des travaux conduits dès 1990 par l’Institut International de Sociocritique, à l’initiative en particulier des dispositifss théoriques d’Edmond Cros et Antonio Gómez Moriana sur 1492 : « Découverte/Rencontre » des deux Mondes et la construction de l’amérindien comme instance discursive (cf. El indio. Nacimiento y evolución de una instancia discursiva, Imprévue, 1994).

Tout en rappelant le travail de Quijano sur les quatre sphères de l’expérience humaine dans lesquelles opère la logique de la colonialité (économique, politique, sociale et épistémique)[4], Mignolo porte une attention particulière au cadre conceptuel et discursif qui définit la « différence épistémique coloniale », pour montrer comment le discours hégémonique colonial a enfermé les habitants des territoires colonisés dans des catégories et des taxonomies infériorisantes et racistes, jetant l’opprobre sur leur savoir, sur leur histoire et même sur leur humanité. Une telle approche lui permet de dire que la permanence de la colonialité au-delà de la décolonisation ne peut être comprise que si celle-ci est appréhendée comme un système de domination qui, au travers de la différence coloniale, exerce un contrôle sur la connaissance et la subjectivité. Mignolo invite ici à étendre la colonialité du pouvoir à la colonialité du savoir et de l’être « afin de dévoiler les processus de subjectivation que la colonisation a engendrés chez les sujets colonisés »[5]. Il y a donc dans la colonialité une violence d’ordre épistémique et ontologique. Ce dernier point est l’occasion d’interroger la colonialité de la connaissance et de l’être (et par extension la colonialité de genre, cf. María Lugones) que Mignolo juge comme étant le côté occulte et l’envers le plus sombre de la modernité. Se situant sur ce même plan, Frantz Fanon voit dans la colonialité une manière de transfigurer et d’anéantir l’histoire de l’autre. De ce point de vue, la promotion d’une vision autre, ouverte à la diversité, passant nécessairement par la référence au trauma de l’histoire et les savoirs subalternisés, participerait de la grammaire de la décolonialité. Cette approche n’est pas sans rappeler la façon dont Edmond Cros appréhende la relation colonisé/colonisateur et en particulier sa compréhension du sujet culturel : « Le sujet colonial, écrit Cros, doit être entendu comme un sujet transindividuel (L. Goldmann) qui se reproduit et reproduit de l’idéologique sur le mode non conscient par une sorte de capillarité ou de contamination plus ou moins directes, saturant ainsi les représentations que redistribue le complexe discursif du temps » (Cf https://www.sociocritique.fr/?Le-sujet-culturel-colonial-et-l-immigration). Si Cros insiste sur la définition du « lieu d’où procèdent le discours hégémonique et son éventuelle légitimité », les penseurs décoloniaux comme Quijano, Mignolo, Frosfoguel en appellent à un lieu d’énonciation qui déplacerait l’épistémologie sur le terrain du « desprendimiento » entendu comme déprise, émancipation, libération et décolonialité.

La différence épistémique coloniale pointe vers une autre direction : penser à partir des savoirs relégués et subalternisés, non pas à la recherche de ce qui est authentique et de ce qui est antithétique. Mais comme un moyen de penser de façon critique la modernité depuis la perspective de la différence coloniale. C’est-à-dire, depuis une épistémologie frontalière qui, à partir de la subalternité épistémique, réorganise l’hégémonie épistémique de la modernité. Cette épistémologie frontalière peut être pensée comme décolonisation, ou si on préfère, comme déconstruction à partir de la différence coloniale[6].

Ces présupposés invitent à réfléchir aux possibles de résistance qu’offrent les productions culturelles (littérature, arts visuels, cinéma, discours historiographique, etc.) lorsqu’elles s’affrontent à la rhétorique de la colonialité du savoir et de l’être. Ils poussent notamment à prendre en compte le geste critique qui fait du texte littéraire, historiographique et artistique le lieu d’une désobéissance épistémique.

Quelques repères théoriques :

- Sujet culturel (Edmond Cros)

- Sociocritique et décolonialité du pouvoir (Aníbal Quijano)

- Sociocritique et décolonialité de genre (María Lugones)

- Sociocritique et décolonialité du savoir et de l’être (Walter Mignolo)

- Sociocritque et décolonialité épistémique

- Pensée frontalière (Gloria Anzaldúa, Walter Mignolo)

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Les travaux pourraient explorer de manière tout à fait novatrice les articulations et/ou prolongements possibles entre la sociocritique et la pensée décoloniale, plus particulièrement la question du sujet culturel colonial (Cros) et la décolonisation de l’imaginaire, du savoir et de l’être (Mignolo) à partir de positionnements littéraires et idéologiques décentrés et/ou subalternisés. Notre questionnement portera sur la façon dont la pensée décoloniale interagit avec des notions sociocritiques telles que la représentation, le sujet colonial, le sujet culturel, l’idéosème, etc. Dans tous les cas, toutes les propositions de communication seront admises pour évaluation, même si elles ne répondent pas strictement à ce qui précède, du moment où elles suivent une orientation sociocritique et/ou décoloniale, théorique et/ou appliquée, ou entrent en dialogue avec le cadre théorique établi.

Les débats permettront d’articuler les communications les unes avec les autres avant de faire l’objet d’une proposition de conclusion, en termes de bilan, lors de la dernière séance du Congrès.

Bibliographie succinte

Anzaldúa, Gloria, Borderlands/La Frontera. La nueva Mestiza, [1987], 1era edición en castellano, Madrid, Capitán Swing, 2016.

—, Borderlands, La Frontera : The New Mestiza San Francisco Spinsters/Aunt Lute, 1987.

Bermúdez, Juan Pablo, « Qui est Walter Mignolo? » in Critique sociale et pensée juridique, n° 2. 2014, p. 25.

Bourguignon-Rougier, Claude, Colin, Philippe et Grosfoguel, Ramón (dir.), Penser l’envers obscur de la modernité, Limoges, Pulim, 2014.

Castro-Gómez, Santiago, Grosfoguel, Ramón /eds.), El giro decolonial. Reflexiones para una diversidad epistémica más allá del capitalismo global, Bogotá, Siglo del Hombre Editores; Universidad Central, Instituto de Estudios Sociales Contemporáneos y Pontifi cia Universidad Javeriana, Instituto Pensar, 2007.

Cros, Edmond, De l’engendrement des formes, Montpellier, C.E.R.S, 1990.
—, Le sujet culturel. Sociocritique et psychanalyse, Montpellier, C.E.R.S, 1995.

—, Le Sujet culturel, Paris, L’harmattan, 2005.

—, De Freud aux neurosciences et à la critique des textes, Paris, L’Harmattan, 2011.

Fanon, Frantz, Peau noire, masques blancs [1952], rééd. Seuil, coll. « Points », 2001.

—, Les Damnés de la Terre [1961], rééd. La Découverte, 2002.

Lugones, María, « Colonialidad y género », Tábula Rasa, Bogotá, Colombia, no 9, julio-diciembre de 2008, p. 74-101.

Mignolo, Walter D., « Capitalismo y geopolítica del conocimiento », in Modernidades coloniales, México, El Colegio de México, Centro de Estudios de Asia y África, 2004.

—, La idea de América latina. La herida colonial y la opción decolonial, 1era edición, Barcelona, Gedisa Editorial, 2007.

—,  « Géopolitique de la sensibilité et du savoir. (Dé)colonialité, pensée frontalière et désobéissance épistémologique », Mouvements 2013/1 (n° 73), p.181-190.

https://www.sociocritique.fr/

http://revistaseug.ugr.es/index.php/sociocriticism

http://dialnet.unirioja.es/servlet/revista?codigo=19997

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ORGANISATION DU CONGRES

Président : Edmond CROS (Université de Montpellier III, France)

Présidente de l’Institut International de Sociocritique (IIS) :

Catherine BERTHET-CAHUZAC (IRIEC - Université de Montpellier III, France)

 

Comité Scientifique International

María Amoretti (Univ. de Costa Rica, San José) ; Patricia Campos Rodríguez (Univ. de Guanajuato, México) ;  Monique Carcaud-Macaire (Univ. de Montpellier III, France) ; Blanca Cárdenas Fernández (Instituto Mexicano de Investigaciones Cinematográficas y Humanidades, Morelia, México) ;  Antonio Chicharro Chamorro  (Universidad de Granada, España) ; Magali Dumousseau- Lesquer (Univ. d’Avignon, France); Augusto Escobar (Univ. de Montreal, Canada) ; Anthony Glinoer  (Univ. de Sherbrooke, Canada) ; Francisco Linares Alés (Universidad de Granada, España) ; Antonio Gómez Moriana (Univ. Simon Fraser, Vancouver, Canada) ; Jesús González Requena (Univ. Complutense de Madrid) ; Mª Ángeles Hermosilla Álvarez (Univ. de Córdoba, Espagne) ; Théophile Koui (Univ. d’Abiddjan, Côte d’Ivoire) ; Daniel Meyran (Univ. de Perpignan, France) ; Katarzyna Moszczyńska-Dürst (Univ. de Varsovia, Pologne) ; Zulma Palermo (Univ. Salta, Argentine) ; Genara Pulido Tirado (Univ. de Jaén, Espagne) ; María Guadalupe Sánchez Robles (Univ. de Guadalajara, México).

 

Comité scientifique organisateur

Responsables :

Assia MOHSSINE (CELIS, Université Clermont Auvergne, France)

Juan de Dios TORRALBO CABALLERO (Universidad de Córdoba, Espagne)

 

Membres :

Chloé CHAUDET (CELIS, Université Clermont Auvergne)

Anne GARRAIT-BOURRIER (CELIS, Université Clermont Auvergne)

Bénédicte MATHIOS (CELIS, Université Clermont Auvergne)

Catherine BERTHET-CAHUZAC (IRIEC - Université de Montpellier III, France)

Michel BOEGLIN (IRIEC - Université de Montpellier III, France)

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Dates à retenir :

- Juin 2019 : Première circulaire

Appel à communication XVIII° CONGRÈS DE L’INSTITUT INTERNATIONAL DE SOCIOCRITIQUE (IIS) « Sociocritique et « tournant décolonial ». Convergences et perspectives ».

- 1er Septembre 2019 : deuxième circulaire (informations sur inscription et hébergement)

- 15 Septembre 2019 : date limite d’envoi des propositions de communications et des résumés à l’adresse électronique sociocritique2020@gmail.com

-1er Octobre 2019 : Envoi de la Lettre d’acceptation par le comité organisateur

- Novembre 2019 : Inscriptions et paiements sur la plate-forme de l’Université Clermont Auvergne

- A partir du 1er décembre 2019 : majoration des frais d’inscription

- Février 2020 : envoi du programme provisionnel

- 20 avril 2020 à 17h00 : Clôture des inscriptions

- Mai 2020 : envoi du programme définitif

- 17- 18 et 19 Juin 2020 : Tenue du XVIII° Congrès de l’Institut International de Sociocritique (IIS)

 

Communications

Les personnes désirant participer au XVIII° Congrès de l’Institut International de Sociocritique devront envoyer avant le 15 septembre 2019 le titre et le résumé de leur communication (10 lignes maximum), accompagné de l’imprimé relatif à l’inscription.

Les envois des propositions se feront à l’adresse du congrès : sociocritique2020@gmail.com

Le comité organisateur fera savoir son acceptation par voie électronique (e-mail).

La communication orale ne devra pas dépasser 20 minutes.

Les communications nécessitant un appui technique (power point, vidéoprojecteur…) doivent être signalées.

Les langues du congrès sont : le français, l’espagnol, éventuellement le portugais et l’anglais (dans ce cas, le texte doit être accompagné de la traduction en Français ou en espagnol).

Les propositions retenues, après évaluation, feront l’objet d’une publication. Les normes de présentation seront communiquées ultérieurement.

 
Inscription

Frais d’inscription

Les inscriptions sont ouvertes aux membres de l’I.I.S. et du CELIS ainsi qu’à tous ceux intéressés par la problématique du congrès.

Le coût de l’inscription au Congrès est de 90 € si inscription avant le 1° octobre 2019 / 110 € passée cette date.

Pour les étudiants, les accompagnants et les « auditeurs », le coût de l’inscription est de 50 € si inscription avant le 1° octobre 2019 / 70€ passée cette date.

L’inscription au congrès ne prévoit pas le repas de gala, pour lequel il faudra s’inscrire selon les informations qui sont données dans le bulletin d’inscription.

Les informations concernant les modalités d’inscription et les conditions d’hébergement seront transmises dans la 2ème circulaire, septembre 2019. Une interface d’inscription et de paiement en ligne vous sera proposée (gestion UCA).

 

Nota Bene : Pour les collègues provenant de pays européens, pensez à demander une mobilité financée dans le cadre du programme européen Erasmus+ (ORGANIZATION MOBILITY (OM), STAFF MOBILITY FOR TEACHING (STA).

P.S : Seul le paiement des frais valide votre inscription et votre participation au congrès.

 

Siège   du   Congrès

Maison des Sciences de l’Homme (MSH)

Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique

(CELIS- EA 4280)

4 rue Ledru – 63057 Clermont-Ferrand cedex 1

Tél. + 33 4 73 34 68 32

Contact : celis@uca.fr

http://celis.uca.fr/
Université Clermont Auvergne

 

 

Assemblée générale de l’IIS

Comme à l’accoutumée, nous nous réunirons en Assemblée générale de l’IIS à l’issue du Congrès de sociocritique. Les lieu, date et heure de cette assemblée vous seront communiqués avec le programme du Congrès. 

Pour télécharger le document en PDF (français, espagnol, anglais), veuillez visiter notre site web: http://celis.uca.fr/spip.php?article1786

[1] Le groupe Modernité/Colonialité est constitué du philosophe argentin Enrique Dussel, le sociologue péruvien Aníbal Quijano, le sociologue vénézuélien Edgardo Lander, le sémioticien argentin Walter Mignolo, le philosophe colombien Santiago Castro-Gómez, l’anthropologue colombien Arturo Escobar, le philosophe portoricain Nelson Maldonado Torres, le sociologue portoricain Ramón Grosfoguel ou bien encore la théoricienne de la culture nord-américaine Catherine Walsh, cf. Claude Bourguignon-Rougier, Philippe Colin et Ramón Grosfoguel (dir.), Penser l’envers obscur de la modernité, Limoges, Pulim, 2014.

[2] Walter D. Mignolo, La idea de América latina. La herida colonial y la opción decolonial, 1era edición, Barcelona, Gedisa Editorial, 2007. Desobediencia epistémica, Buenos Aires, Ediciones del Signo, 2010.

[3] « La “colonialidad”, entonces, consiste en develar la lógica encubierta que impone el control, la dominación y la explotación, una lógica oculta tras el discurso de la salvación, el progreso, la modernización y el bien común», Walter Mignolo, La idea de América Latina, op.cit., p. 32. 

[4] « à savoir : 1- la sphère économique, à travers l’appropriation des terres, l’exploitation de la main d’oeuvre et le contrôle des finances ;  2- la sphère politique par le contrôle de l’autorité ;   3- la sphère sociale par le contrôle du genre et de la sexualité, 4- la sphère épistémique et subjective/personnelle par le contrôle de la connaissance et de la subjectivité », Ibid., p. 36.

[5] Juan Pablo Bermúdez « Qui est Walter Mignolo? » in Critique sociale et pensée juridique, n° 2. 2014, p. 25.

[6] « La diferencia epistémica apunta hacia otra dirección: al pensamiento a partir de los saberes relegados y subalternizados no ya como una búsqueda de lo auténtico y de lo antitético, sino como una manera de pensar críticamente la modernidad desde la diferencia colonial. Esto es, desde una epistemología fronteriza que, desde la subalternidad epistémica, reorganiza la hegemonía epistémica de la modernidad. Esta epistemología fronteriza puede pensarse como descolonización, o si se quiere, como desconstrucción desde la diferencia colonial », Walter Mignolo, « Capitalismo y geopolítica del conocimiento », in Modernidades coloniales, México, El Colegio de México, Centro de Estudios de Asia y África, 2004, p. 234, notre traduction.