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Trace(s). Colloque jeunes chercheurs en sciences du langage

Trace(s). Colloque jeunes chercheurs en sciences du langage

Publié le par Marc Escola (Source : Nathalie Matheu)

Appel à communications : CJC 2015


Appel à communications pour

le Colloque Jeunes Chercheurs en Sciences du Langage,

laboratoire Praxiling (UMR 5267), Université Montpellier III

Trace(s)

15-16 octobre 2015 

Les doctorants en Sciences du Langage du laboratoire Praxiling (UMR 5267) de l’Université Paul-Valéry de Montpellier organisent la 9e édition du Colloque Jeunes Chercheurs (CJC15).

Ces journées pluridisciplinaires s’adressent aux doctorants et aux jeunes docteurs (jusqu’à trois ans après leur soutenance).

Ce 9e colloque invite à une réflexion sur la notion de trace, reliant questions théoriques et méthodologiques, dans des disciplines variées. Le terme trace interroge à la fois par sa polysémie et par sa présence récurrente dans la littérature scientifique.
Terme fort usuel, il appartient au langage courant comme « empreinte ou suite d’empreintes sur le sol marquant le passage d’un homme, d’un animal, d’un véhicule » (Larousse). Il apparaît également comme synonyme de vestige, dans ce que la trace nous apprend du passé. Néanmoins, cette simplicité apparente soulève plusieurs questionnements dans la littérature quant à la contextualisation de ce terme, questionnements renouvelés à l’ère du numérique où la trace joue un rôle croissant dans les environnements informatiques (revue Intellectica, n°59). 
Un premier questionnement épistémologique invite à une pluridisciplinarité dans le débat. L’inventaire réalisé par A. Serres (2002) sur la trace (ou sur les traces pour bien en marquer les variétés possibles) fait notamment état de la pluralité de ses acceptions (la trace comme empreinte, comme indice, etc.), de la présence de cette notion en littérature, linguistique, philosophie…et de ses liens intrinsèques notamment avec la mémoire (Ricœur) et l’écriture (Derrida). 
En second lieu, cette notion de trace est omniprésente dans le domaine des Sciences du Langage et se retrouve à tous les niveaux de la recherche (épistémologique, pragmatique et praxéologique). Il s’agit donc de faire un retour, à un niveau méthodologique, sur les pratiques de repérage, de création, d’exploitation et de conservation des objets de la recherche, considérés comme autant de traces de cette recherche : qu’en est-il de la posture et des choix du jeune chercheur quant à la récolte des données, l’analyse des corpus, l’archivage ?

Cette problématique pouvant être abordée sous différentes perspectives, voici quelques indications qui pourront aiguiller vos propositions de communication :

Phonétique et phonologie  : Le son étant une trace passagère dans le milieu élastique de l’air, il semble intéressant d’aborder la notion de trace en relation avec le signal acoustique. En effet, le son laisse sur le signal une trace faite à partir de gestes articulatoires. Lorsque ces gestes sont altérés par une pathologie, cette dernière laissera des traces perceptibles dans la parole du locuteur. Enfin, dans la voix, d’autres traces peuvent être observées permettant par exemple de distinguer le genre du locuteur ou encore de relever ses émotions.

Acquisition, didactique et apprentissage des langues  : Dans le processus d’apprentissage, la langue-cible se construit à partir des connaissances et compétences existantes, qui seront ainsi transférées progressivement depuis la langue-source. Nous trouvons donc des traces de la L1 dans la L2, aussi bien au niveau linguistique, pragmatique que socioculturel (travaux sur l’interlangue de Selinker).

L’écriture manuscrite comme trace  : Parce que la communication écrite est une communication différée, en ce qu’elle se déroule en dehors de la co-présence des deux protagonistes, elle semble être le creuset privilégié d’élaboration et de conservation des traces. En effet, cette énonciation non assujettie aux contraintes du flux verbal autorise les retours en arrière, les corrections, les ratures, c’est-à-dire autant de traces qui pourront être exploitées par le chercheur. Sont également repérables, par leurs traces graphiques, les quatre opérations de substitution (ajout, suppression, remplacement et déplacement) qui structurent la verbalisation écrite au niveau du texte.

L’écriture numérique comme trace  : Lorsqu’on s’intéresse aux interactions avec un environnement informatique, on ne peut occulter les traces qui découlent de l’usage de ces dispositifs. En effet, une ligne binaire est laissée derrière chaque profil d’utilisateur du web ou d’une machine (Identité numérique). Cette ligne binaire constitue une écriture numérique qui participe à la communication synchrone et asynchrone. Emergent alors des questions liées à la trace : l’acquisition de la trace, sa modélisation, son interprétation, sa visualisation, son archivage, son annotation, sa suppression et sa récupération.

Traitement automatique des langues  : Le TAL est primordial quand il s’agit d’exploiter, de récupérer, de réparer, de reconstituer la trace. Afin de recueillir les traces, les chercheurs créent des modèles algorithmiques sous la forme de procédés utilisant une architecture logicielle qui exécute un programme sur un ou plusieurs ordinateurs communiquant entre eux via des réseaux sociaux ou internet. Ces modèles sont développés avec des variables ajustables qui permettent de préciser la tâche à accomplir en se basant sur la trace récoltée. Ainsi on pourra au besoin : la découper, l’étiqueter, définir sa structure, évaluer son sens, la mettre en contexte ou encore la générer.

Toute soumission en lien avec notre thématique de colloque sera examinée avec la plus grande attention. Les propositions articulant réflexions théoriques et données attestées seront particulièrement appréciées.

Bibliographie
Derrida, J. (1967) De la grammatologie. Paris, Éditions de Minuit
Ginzburg, C. (1989) Traces. Racines d’un paradigme indiciaire. In Mythes, emblèmes, traces. Morphologie et histoire. Paris, Flammarion.
Kraemer, S. (2012) Qu’est-ce donc qu’une trace, et quelle est sa fonction épistémologique ? État des lieux. Trivium Mis en ligne le 30 mars 2012. URL : http://trivium.revues.org/4171
Lallich-Boidin, G. (2001) Données linguistiques et traitement des questions ouvertes, Journal de la Société française de statistique, cat.inist.fr
Merzeau, L. (2009) Du signe à la trace : l’information sur mesure, Hermès, La revue, cairn.info. URL :http://www.cairn.info/revue-hermes-...
Mille, A. (dir.) (2013) De la trace à la connaissance à l’ère du web, Revue Intellectica n° 59
Ricœur, P. (2000) La mémoire, l’histoire, l’oubli. Paris, Seuil. 
Serres, A. (2002) Quelle(s) problématique(s) de la trace ? Archive ouverte en Sciences de l’Information et de la Communication. Retrieved from http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_...
Sidhom, S. (2002), Plate-forme d’analyse morphosyntaxique pour l’indexation automatique et la recherche d’information : de l’écrit vers la gestion des connaissances, Tel.archives-ouvertes.fr

Modalités de soumission : 
Les propositions de 800 mots maximum, bibliographie non comprise, devront être déposées avant le 31 mars 2015 via EasyChair, sur le lien suivant : https://easychair.org/conferences/?...
Elles seront examinées anonymement par deux membres du comité scientifique. Les résultats vous seront communiqués courant mai 2015.

Modalités et frais d’inscription :
L’inscription au colloque se fera par le biais du site : http://www.azur-colloque.cnrs.fr/

Tarifs : 
Communicants : 70 euros jusqu’au 31/07/2015 et 80 euros à compter du 01/09/2015.
Non-communicants : 80 euros jusqu’au 31/07/2015 à minuit et 90 euros à compter du 01/09/2015.

Les frais d’inscription comprennent notamment l’entrée à toutes les conférences, les pause-café et les repas de midi.

Vendredi soir pour la clôture nous vous proposons une balade et un verre de l’amitié dans l’Écusson de Montpellier.

Contact : cjcpraxiling2015@gmail.com

Une version anglaise de cette proposition est également disponible sur notre site : http://www.praxiling.fr/colloque-jeunes-chercheurs-2015,370.html