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Danielle Darrieux. La traversée d’un siècle (Bordeaux)

Danielle Darrieux. La traversée d’un siècle (Bordeaux)

Publié le par Marc Escola (Source : Gwénaëlle Le Gras)

Appel à communications

Colloque Danielle Darrieux

La traversée d’un siècle

Université Bordeaux Montaigne, 4 et 5 mai 2017

 

Danielle Darrieux est née le 1er mai 1917 à Bordeaux. Sa carrière est d’une longévité exceptionnelle (1931-2010) et se déploie dans plusieurs champs artistiques : cinéma, chanson, théâtre, télévision, music-hall. Pourtant, aucun ouvrage de référence ne lui a encore été consacré. Le centenaire de sa naissance est l’occasion de réparer cet oubli.

Au cinéma, depuis le début des années 1930, elle a incarné successivement :

- les désirs d’émancipation des jeunes filles pendant les années 30,

- des femmes autonomes pendant l’Occupation

- des femmes intelligentes après-guerre suscitant la peur

- la muse d’un cinéma moderne alternatif

- une figure valorisante du vieillissement

À travers ces successives métamorphoses, elle n’a cessé d’être une figure moderne du féminin, y compris dans son image médiatique. Dans le contexte d’un cinéma populaire abonné à des stéréotypes féminins dévalorisants, elle a pu trouver le succès en construisant une persona contradictoire, entre tradition et modernité. En effet, dans les années 1930, elle incarne des daddy’s girls dont l’émancipation est contrôlée par le patriarcat. Dans les années 1940, sa carrière est hypothéquée par les pressions qu’elle subit sous l’Occupation, puis déstabilisée par les règlements de compte de la Libération. Dans les années 1950, elle retrouve le succès à travers des rôles misogynes de femmes qui utilisent leur intelligence pour dominer et/ou détruire les hommes. Il faudra attendre l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes (Demy, Delouche, Vecchiali, Téchiné, Jacquot, Sautet, Treilhou) pour que Danielle Darrieux puisse faire émerger une figure de vieille dame indigne.

Parallèlement au cinéma, Danielle Darrieux débute sa carrière au théâtre en 1937 pour répondre aux sollicitations de son mari Henri Decoin. Après des débuts hasardeux le théâtre devient un autre pilier de sa carrière au tournant des années 1950, au moment où les rôles qu’on lui propose au cinéma sont moins intéressants. Elle sera une actrice de tous les registres, de Musset à Bernstein, de Noël Coward à Guitry, d’Anouilh à Sagan, de Marcel Achard à Pierre Barrillet, en passant par Feydeau jusqu’à Éric-Emmanuel Schmitt qui lui permettra d’obtenir un Molière en 2003.

C’est à la suite du succès de La Robe mauve de Valentine, téléfilm adapté en 1969 d’une pièce de Sagan que Darrieux fait de la télévision un nouveau terrain de jeu. Elle y rencontrera de nombreux succès notamment avec la série Miss (1979), puis avec la saga Jalna (1994) qui lui vaudra un Sept d’or.

Darrieux, c’est aussi une chanteuse qui s’impose à l’époque des « petits formats » en chantant jazzie avant l’heure en pleine période des chanteuses réalistes. Musicienne avertie issue d’une famille de mélomanes, elle marquera de son empreinte vocale de soprano léger bon nombre de ses films, du Bal (1931) à Nouvelle chance (2006). Elle se produira lors de tours de chant à la Tête de l’art et l’Alhambra, jusqu’à Brodway même, et sera sollicitée par des compositeurs contemporains comme Philippe Chatel qui inventera pour elle le personnage de l’horloge dans sa reprise du conte musical Émilie Jolie (1997) ou par Patrick Bruel en 2002 pour son album Entre deux consacré aux chansons françaises des années 1930-50.

 

Voici quelques pistes non exclusives. Toutes les approches disciplinaires sont les bienvenues.

1-    Histoire culturelle : Darrieux véhicule de l’identité française

2-    études iconiques : le look Darrieux…

3-    Star studies :

-    la persona de Darrieux et son évolution

-       Darrieux une star malgré elle : gestion de carrière et vie publique

4-    Les genres cinématographiques

Darrieux et les genres populaires du cinéma français : comédie, mélodrame, film à costumes, policier…

5-    Histoire du cinéma français

-       Darrieux, la Tradition de la Qualité et la Nouvelle Vague

-       La place de Darrieux dans l’/les histoire(s) du cinéma français.

6-    Gender studies : Darrieux, une construction contradictoire de l’identité féminine

7-    Études économiques : Darrieux, une actrice « bankable » ?

8-    Études de réception

-       Réception critique, spectatorielle, médiatique et box-office

8      Études théâtrales : Darrieux et le théâtre de boulevard

9      Études musicales : Darrieux chanteuse, des années 1930 à nos jours

10   Études télévisuelles :

-       Darrieux héroïne récurrente de feuilletons et de séries : Miss, Marie-Marie, L’Age vermeil, Bonjour maître, Jalna,

11   Études actorales

-       la modernité de son jeu cinématographique au sein du cinéma français classique

12   Études comparatives : Darrieux et les autres

-       ses collaborations répétées avec des réalisateurs et des acteurs… (Henri Decoin, Max Ophüls, Claude Autant-Lara, Julien Duvivier, Jacques Demy ; Albert Préjean, Jean Gabin, Catherine Deneuve, Gérard Philipe)

-       Darrieux, les remakes cinéma ou cinéma-TV (Mayerling 1936-1948-1968, Katia 1938-1959, Ruy Blas 1947-2002, Jean de la lune 1931-1949, Le Rouge et le Noir 1954-1961-1998, :  Marie-Octobre 1959-2008, 24 heures dans la vie d’une femme 1968-2002, etc.), et les reprises au théâtre (Sérénade à trois, Faisons un rêve, Domino, Les Amants terribles, Coco, Potiche, Harold et Maude, Oscar et la Dame rose).

-       Destins croisés des trois « glorieuses » : Danielle Darrieux, Michèle Morgan et Micheline Presle

 

Les propositions de contribution, d’un maximum de 3000 signes (500 mots) accompagnées d’une brève bio-bibliographie, devront être envoyées, en français ou en anglais, avant le 1er octobre 2016 à :

gwenlegras@wanadoo.fr

sellier.g@wanadoo.fr

Gwénaëlle Le Gras, Université Bordeaux Montaigne

Geneviève Sellier, Université Bordeaux Montaigne

 

 

 

Call for papers

 

Conference Danielle Darrieux

A Star Crossing the 20th Century

Université Bordeaux Montaigne, the 4th and 5th May 2017

 

 

Daniel Darrieux was born May 1, 1917 in Bordeaux. Her career is exceptionally long (1931-2010) and covers several artistic fields: cinema, song, theatre, television, and music hall. However, no reference book has yet been devoted to her. The centenary of her birth is an opportunity to correct this oversight.

 

As a movie actress since the early 1930s, she successively embodied:

- young women’s aspiration of emancipation during the 1930s,

- self-determining women during the Occupation

- apprehension of intelligent women in the post-war period

- muse of an alternative modern cinema in the 1970s and 1980s

- a positive and unruly aging figure in the 1990s and 2000s

 

Through these successive metamorphoses, she remained an important figure of modernity, including in her image in the medias. In the context of a popular cinema used to female stereotypes, she found success by building a contradictory persona, between tradition and modernity. In the 1930s, she personifies “the daddy's girls” whose emancipation is controlled by patriarchy. In the 1940s, her career was compromised by the German pressures during the Occupation, and destabilized by the settling of score after the Liberation. In the 1950s, she found success through misogynistic roles of women using their intelligence to dominate and/or destroy men. We will have to wait until the emergence of a new generation of filmmakers after the New Wave (Demy, Delouche, Vecchiali, Téchiné, Jacquot, Sautet, Treilhou) allowed Darrieux to bring out the figure of an unworthy old lady.

 

Darrieux began her career in theatre in 1937 to meet the demands of her husband Henri Decoin. After a risky debut, theatre became another pillar of her career in the early 1950s, when the roles offered to her in the films were less interesting. She experimented all registers and genres, from Musset to Bernstein, from Noël Coward to Guitry, from Anouilh to Sagan, from Achard to Barrillet, from Feydeau to Eric-Emmanuel Schmitt, thanks to whom she received a Molière Award in 2003.

 

After the success of the TV movie La Robe mauve de Valentine, adapted in 1969 from a play by Sagan, Darrieux became a successful TV star, thanks to TV shows including the serie Miss (1979), the saga Jalna (1994), for which she won a Golden Seven Award.

 

Darrieux is also a singer who was able to sing jazzy during the time of successful realist singers such as Piaf. From a family of music amateurs, she marked her voiceprint of a light soprano on many films, from Le Bal (1931) all the way to Nouvelle Chance (2006). She made several singing tours at La Tête de l’Art and at l’Alhambra, even on Broadway, and many contemporary composers wrote songs for her, such as Philippe Chatel who invent for her the character of “the Clock” in his musical tale Emilie Jolie (1997) or like Patrick Bruel who included her in his 2002 album Entre deux devoted to 1930s French songs.

 

Here are some non-exclusive suggestions. All approaches to this subject are welcome.

 

1- Cultural History: Darrieux, vehicle of French identity

2- Iconic studies: the Darrieux look ...

3- Star studies:

-       the Darrieux persona and its evolution

-       Darrieux, a star despite her: career management and public life

4- Genre studies

-       Darrieux and popular genres of French cinema: comedy, melodrama, costume drama, crime film...

5- French film history:

-       Darrieux, the Tradition of Quality and the New Wave

-       the place of Darrieux in French film history

6. Gender studies: Darrieux, a contradictory construction of female identity

7- Economic studies:  Darrieux, a "bankable" actress?  

8- Reception Studies

-       Critical reception, spectatorship, media and box office

9- Theatre studies: Darrieux and the boulevard

10- Musical studies: Darrieux singer from the 1930s until today

11- Television studies:

-       Darrieux, recurrent heroine of shows and serials: Miss, Marie-Marie, L’Age vermeil, Bonjour maître, Jalna

11 Performance studies

-       Her modern way of acting in the classic French cinema

12 Comparative studies: Darrieux and other

-       Her repeated collaborations with directors and actors ((Henri Decoin, Max Ophüls, Claude Autant-Lara, Julien Duvivier, Jacques Demy; Albert Préjean, Jean Gabin, Catherine Deneuve, Gérard Philipe)

-       Her movie and TV remakes ((Mayerling 1936-1948-1968, Katia 1938-1959, Ruy Blas 1947-2002, Jean de la lune 1931-1949, Le Rouge et le Noir 1954-1961-1998, :  Marie-Octobre 1959-2008, 24 heures dans la vie d’une femme 1968-2002, etc.), et les reprises au théâtre (Sérénade à trois, Faisons un rêve, Domino, Les Amants terribles, Coco, Potiche, Harold et Maude, Oscar et la Dame rose)

-       Crossing destinies of the three female stars: Darrieux, Morgan and Presle

 

 

The proposals (500 words maximum), with a brief bio-bibliography, will be sent in English or in French, before October 1st 2016 to:

 

gwenlegras@wanadoo.fr

sellier.g@wanadoo.fr

 

Gwénaëlle Le Gras, Université Bordeaux Montaigne

Geneviève Sellier, Université Bordeaux Montaigne