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Traduire le mot d’esprit. Pour une géographie du rire à la Renaissance (1480-1610)

Traduire le mot d’esprit. Pour une géographie du rire à la Renaissance (1480-1610)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Nora Viet)

Colloque international

International Workshop

 

Clermont-Ferrand

9-11 octobre 2014

 

Université Blaise Pascal

Maison des Sciences de l’Homme

6, rue Ledru- 63 000 Clermont-Ferrand

 

F.A.C.E.F.                              Atelier XVIe siècle

M.S.H. Clermont-Ferrand          Paris-Sorbonne

 

Organisation : Nora Viet (CERHAC/ UBP)

Avec le soutien du Labex COMOD de l’Université de Lyon

 

 

« Facetia », « motto », « Geschwenck », le développement de la facétie en France ne peut être envisagé sans ces parents européens dont souvent elle s’inspire, et au contact desquels elle se cherche, s’élabore. Dans les processus de traduction et d’adaptation qui assurent les échanges littéraires à la Renaissance, la traduction du mot d’esprit, pointe verbale au cœur de la réflexion sur la facétie et le facétieux, est un observatoire privilégié pour la réception et le développement du genre en France. Traduire le bon mot d’un texte latin, italien ou allemand, ce défi bien connu des traducteurs et des traductologues, confronte le conteur de la Renaissance à l’inadéquation irréductible de deux langues, parfois de deux cultures, et le conduit à proposer les solutions les plus diverses : trouvaille linguistique, mot à mot, mais aussi, en vertu du statut particulier de la translation à la Renaissance, réécriture radicale ou omission concertée. Dans leur diversité et leur inventivité, les solutions de traduction élaborées offrent alors une réflexion implicite sur les codes de la facétie, tout en révélant les fondements culturels des formes littéraires du rire.

En se situant à l’articulation de la traductologie et de l’histoire littéraire, le colloque international qui se déroulera à Clermont-Ferrand du 9 au 11 octobre 2014, dans le cadre du projet FACEF (MSH Clermont-Ferrand) et de l’Atelier XVIe siècle de Paris-Sorbonne, se propose d’envisager la littérature facétieuse à l’aune de ses enjeux linguistiques et culturels. Il s’agira de croiser les regards du traducteur, du traductologue et de l’historien de la littérature, afin de confronter les problèmes linguistiques posés par la traduction du comique verbal aux solutions spécifiques apportées par les recueils facétieux, et d’en dégager les implications poétiques, génériques et culturelles au sens large. 

 

La réflexion portera essentiellement sur la traduction de textes facétieux latins, italiens, allemands, flamands ou anglais vers le français. L'analyse pourra cependant être étendue aux traductions du français vers d’autres langues cibles.

Les contributions aborderont les enjeux de la traduction du mot d’esprit à la Renaissance (1480-1610) dans leur diversité et leur richesse, et pourront notamment explorer les pistes suivantes :

 Les enjeux traductologiques de la transposition du bon mot, défi linguistique et culturel.

Dans la lignée des études menées ces dernières années sur la traduction de l’humour, il s’agira d’éclairer les problèmes spécifiques, théoriques et pratiques, posés par la transposition linguistique du mot d’esprit. L’expertise de traducteurs scientifiques se conjuguera à l’analyse des traductologues, en vertu de la multiplication des traductions de textes facétieux humanistes latins, italiens mais aussi allemands, à laquelle on a pu assister ces dernières années, notamment dans les éditions scientifiques bilingues.

 

Les pratiques de traduction des conteurs facétieux et leurs implications génériques

Les stratégies de traduction et d’adaptation mises en œuvre dans les recueils seront analysées dans leur diversité et leur fécondité : comment la contrainte peut-elle susciter l’invention littéraire et l’innovation générique ? Quelle (ré)interprétation des codes génériques de la facétie se révèle dans le choix de traduction du conteur ? Comment les traducteurs et adaptateurs contribuent-ils à l’élaboration d’une poétique de la facétie et d’une classification des genres facétieux ?

 

Les transferts des formes du rire dans la constitution d’une culture européenne.

Les traductions et adaptations de textes facétieux seront aussi envisagées dans la perspective des transferts interculturels et de l’assimilation de la facétie humaniste en France. Le traitement du mot d’esprit n’est pas seulement révélateur d’une certaine réception du genre facétieux, mais aussi d’une différenciation culturelle de l’écriture facétieuse dans les littératures européennes, et des impensés de la rationalité qu’elle met au jour. Les pratiques de transmission, de transposition et de translation du rire en Europe seront ainsi l’occasion d’une réflexion sur la constitution d’une culture européenne à la Renaissance, où le rire, hier comme aujourd’hui, peut tout à la fois fédérer et séparer les cultures. 

 

Modalités

Les propositions de contribution (un argumentaire d'environ dix lignes accompagné d’une brève biobibliographie) sont à envoyer à l’adresse suivante:  Nora.VIET@univ-bpclermont.fr

Date limite d’envoi des propositions : 15  avril 2014.

 

L’organisation de ce colloque s’inscrit conjointement dans le projet F.A.C.E.F de la M.S.H. de Clermont-Ferrand (dir. D. Bertrand) et dans le cadre de l’Atelier XVIe siècle de l’Université Paris-Sorbonne (dir. M. Huchon). Il bénéficie du soutien du Labex COMOD (Constitution de la Modernité) de l’Université de Lyon, et du C.E.R.H.A.C (Centre d’études sur les Réformes, l’Humanisme et l’Âge Classique) de l’Université Blaise Pascal.

Comité scientifique : Dominique Bertrand (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand), Florence Bistagne (Université d’Avignon), Mireille Huchon (Université Paris-Sorbonne, IUF), Jelle Koopmans (Université d’Amsterdam), Marie-Claire Thomine (Université Paris-Sorbonne), Nora Viet (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand).