Actualité
Appels à contributions
La mort : imaginaires & sociétés (revue Amérika)

La mort : imaginaires & sociétés (revue Amérika)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Marine Poirier)

APPEL À ARTICLES POUR LA REVUE AMÉRIKA

LA MORT : IMAGINAIRES ET SOCIÉTÉS

 

LABORATOIRE INTERDISCIPLINAIRE DE RECHERCHES SUR LES AMÉRIQUES (LIRA) / ÉQUIPE DE RECHERCHES INTERLANGUES MÉMOIRES, IDENTITÉS, TERRITOIRES (ERIMIT)

Parler de la Mort est avant tout parler de l'angoisse qu'elle engendre, des attitudes qu'elle suscite et des espaces réels ou mentaux que les vivants créent pour la saisir, la fuir, la conjurer, la combattre, la rendre complice ou même la désirer. C'est aussi parler d'un universel humain qui la met en scène et que la tradition répercute dans la religion, l'art et l'être social de toute communauté. Pourtant certaines sociétés contemporaines ont, à bien des égards, modifié profondément ce rapport traditionnel et collectif à la Mort et aux défunts. Dans ce sens la Mort a tendance à disparaître pour laisser la place au mort. Désormais, comme l'exprime Louis-Vincent Thomas, seuls n'existent que le mourant ou le cadavre et par extension, tout ce qui tue ou qui est tué (Thomas, 1975). La Mort est clinique, signée par les techniques de destruction, elle est vécue comme obscène et scandaleuse, elle se dissout dans la démesure et la violence ou dans le refus de l'intégrer au social. Ou alors elle disparaît dans sa concrétion pour devenir abstraction.

     Comment alors parler de la Mort et du mort dans le contexte précis des Amériques ? Quelle est leur spécificité par rapport à l'héritage européen ? Ce numéro s’intéresse à la diversité des pratiques et des imaginaires déployés par les sociétés du continent américain autour de la Mort, depuis les traditions ancestrales des populations indigènes ou celles d’origine européenne et africaine enracinées à l'époque coloniale, en passant par leurs survivances, leurs réactualisations contemporaines et jusqu'à leur négation dans des contextes d'extrême violence où la mort devient terreur, prend la forme du grotesque ou du carnavalesque tragique.

     Il nous faudra interroger les ritualisations du rapport aux défunts, ces mises en scène qui constituent fondamentalement, à la suite de Georges Devereux, une défense culturelle (Devereux, 2009). Comment les traditions collectives envisageaient-elle le travail du deuil dans le passé et qu’en est-il aujourd’hui ? Il s'agit également de prendre en compte les espaces et formes collectives d'envisager la Mort : oraisons, cultes, œuvres architécturales, littéraires ou cinématographiques, et tout autre mécanisme qui permet de sublimer et d’esthétiser ce qui, selon Julia Kristeva, est pourtant le comble de l’abjection : le cadavre (Kristeva, 1980).

     Il est aussi nécessaire d'aborder les aspects les plus immédiats qui font davantage place au mort, au plus concret de la dissolution du corps, expression ultime de notre humanité, territoire dorénavant déshabité, corps devenu étrange, étranger. La mort est intimement liée à la violence si l’on considère qu’elle est ravissement, mais plus particulièrement sans doute dans nos corpus où la mort surprend rarement l’homme dans son lit et le soustrait à son milieu, à sa famille ou à sa communauté. Il nous faudra envisager la mort dans l’immense déploiement de la violence contre un individu ou une société tout entière, en passant de l’auto-violence du suicide à la violence de l’homicide (crime passionnel, crime politique, crime crapuleux…) y compris dans les formes extrêmes du terrorisme d’Etat et des organisations mafieuses, et s’interroger sur les conséquences des changements d’échelle quant à la banalisation des perceptions de l’horreur. Puis, parce que l’histoire a empêché de nombreuses familles de faire leur deuil, parce qu’à la violence de la perte s’ajoute la violence du vide, de l’absence, lorsque la mort n’est plus dans le concret de la perte mais dans la quête du cadavre, il faut également s’attacher à la mort sans le mort, à la disparition, au ravissement et à la lutte incessante pour que l’histoire de l’absence, cette histoire première, antérieure à toute autre, recouvre tout son sens. Pour que même sans corps, le mort puisse accéder à la reconnaissance des vivants, rester dans la mémoire et continuer de cimenter l’identité du groupe familial ou social.

Modalités de soumission

Date limite de remise des articles : 15/04/2015


Les normes pour la présentation des articles figurent dans notre revue Amerika (www.amerika.revues.org) (http://amerika.revues.org/749). Les articles peuvent être présentés dans l’une des langues suivantes : espagnol, français, anglais, portugais. 40.000 signes maximum (bibliographie et note de bas de page comprises).
A envoyer à : amerika@revues.org et nestorponce35@yahoo.fr.

Bibliographie indicative

Georges Devereux, La renonciation à l'identité. Défense contre l'anéantissement, Paris, Payot, 2009.

Julia Kristeva, Pouvoir de l’horreur, Essai sur l’abjection, Paris, Seuil, 1980.

Louis-Vincent Thomas, Anthropologie de la mort, Paris, Payot, 1975.

 

 

CONVOCATORIA PARA PUBLICACIÓN DE ARTÍCULOS –

N° 11 DE LA REVISTA AMERIKA

LA MUERTE: IMAGINARIOS Y SOCIEDADES

 

LABORATOIRE INTERDISCIPLINAIRE DE RECHERCHES SUR LES AMÉRIQUES (LIRA) / ÉQUIPE DE RECHERCHES INTERLANGUES MÉMOIRES, IDENTITÉS, TERRITOIRES

Hablar de la muerte es ante todo subrayar la angustia que genera, las actitudes que provoca  y los espacios reales o mentales que los vivos crean para entenderla, huirla, conjurarla, combatirla, buscar su complicidad o incluso desearla. Es también hablar de un universal humano que la teatraliza y que la tradición repercute en la religión, el arte y el ser social de toda comunidad.  No obstante, muchas sociedades contemporáneas han modificado profundamente su relación tradicional y colectiva con la muerte y los difuntos. En este sentido tiende a desaparecer para darle paso al muerto. Como lo señala Louis-Vincent Thomas,  ahora solo existen el moribundo o el cadáver y por extensión, todo lo que mata o es matado (Thomas, 1975). La muerte está marcada por las técnicas de destrucción, es clínica, obscena, escandalosa, se disuelve en el exceso y la violencia o en el rechazo de integrarse en lo social.  O desaparece en su concreción para convertirse en abstracción pura.

     ¿Cómo hablar entonces de la muerte en el contexto preciso de las Américas?  ¿Cuál es su especificidad en relación con el legado europeo ? Este número se interesa en la diversidad de las prácticas y de los imaginarios que las sociedades del continente americano  manifiestan en torno a la muerte, desde las tradiciones indígenas ancestrales o las de origen europeo o africano que se han arraigado desde la época colonial, pasando por sus supervivencias o reactualizaciones contemporáneas  y hasta las formas de negación de la muerte en contextos de extrema violencia donde ésta no es más que terror, o toma la forma de lo grotesco o de lo trágico - carnavalesco. 

     Se hace pues necesario interrogar las formas de ritualización implicadas en la relación con los difuntos, aquella puesta en escena que constituye fundamentalmente, siguiendo a Georges Devereux, una defensa cultural (Devereux, 2009).  ¿ Cómo las tradiciones colectivas consideraban en el pasado el trabajo del duelo ?  ¿ Cómo se lo apropian actualmente ?  Se hace pues  necesario tener en cuenta los espacios y formas colectivas de considerar la muerte : oraciones, cultos, obras arquitectónicas ,literarias, cinematográficas o  cualquier otro mecanismo que permita estetizar o sublimar lo que para  Julia Kristeva es el colmo de la abyección : el cadáver (Kristeva, 1980). 

     También es necesario abordar los aspectos más inmediatos que se refieren directamente al muerto, concreción extrema de la disolución del cuerpo, que al fin y al cabo es la expresión última de nuestra humanidad , pero que ahora es territorio deshabitado, cuerpo extraño, extranjero. En este sentido la muerte está ligada estrechamente con la violencia pues es rapto, y más particularmente en nuestro corpus donde rara vez se sorprende al hombre en su lecho de muerte, y donde más bien la muerte lo sustrae de su entorno, de su familia o de su comunidad. Así pues, la muerte debe también ser considerada en el inmenso despliegue de violencia individual o colectiva  que supone  la auto violencia del suicidio , el homicidio como crimen pasional, político o infame, o las formas extremas del terrorismo de estado o de las organizaciones mafiosas, todos fenómenos que interrogan sobre los cambios de graduación o de  banalización en la percepción del horror.  Luego, como la historia ha impedido a muchas familia hacer el duelo, porque a la violencia de la pérdida se suma la violencia del vacío, de la ausencia, cuando el muerto no es concreción de la pérdida sino búsqueda del cadáver,  es necesario tomar en cuenta la muerte sin el muerto, la desaparición, el rapto o la lucha incesante para que la historia de la ausencia, historia primigenia, recobre todo su sentido. Para que aún sin el cuerpo, el muerto pueda acceder al reconocimiento de los vivos, para que la memoria permanezca, la continuidad que construye la identidad de una familia o de un grupo social.

Fecha límite para el envío de artículos : 15/04/2015


Las normas para la presentación de artículos se encuentran disponibles en el sitio web de la revista Amerika (www.amerika.revues.org) (http://amerika.revues.org/749). Se aceptarán artículos en español, francés, inglés y portugués, con una extensión máxima de 40.000 caracteres incluyendo bibliografía y notas al pie.

Los artículos deberán ser enviados a amerika@revues.org y nestorponce35@yahoo.fr

Georges Devereux, La renonciation à l'identité. Défense contre l'anéantissement, Paris, Payot, 2009.

Julia Kristeva, Pouvoir de l’horreur, Essai sur l’abjection, Paris, Seuil, 1980.

Louis-Vincent Thomas, Anthropologie de la mort, Paris, Payot, 1975.

 

CONVOCATORIA PARA PUBLICAÇÃO DE ARTIGOS

N° 12 DA REVISTA AMERIKA

A MORTE: IMAGINÁRIOS E SOCIEDADES

 

LABORATÓRIO INTERDISCIPLINAR DE PESQUISA SOBRE AS AMÉRICAS (LIRA)/ EQUIPE DE PESQUISA INTERLINGUÍSTICA MEMÓRIAS, IDENTIDADES, TERRITÓRIOS

Data limite para envio de artigos: 15/04/2015

As normas para apresentação de artigos encontram-se disponíveis no site web da revista Amerika (www.amerika.revues.org) (http://amerika.revues.org/749). Aceitam-se artigos em espanhol, francês, inglês e português, no tamanho máximo de 40.000 caracteres incluído bibliografia e notas de pé de página.

Os artigos devem ser enviados para amerika@revues.org e nestorponce35@yahoo.fr

 

            Falar da morte é antes de mais nada sobrevoar a angústia que ela cria, as atitudes que ela suscita e os espaços reais ou mentais que os vivos criam para entendê-la, escapá-la, conjurá-la, combatê-la, buscar sua cumplicidade ou incluso desejá-la. De outro modo, é falar de um universo humano que a teatraliza e que se perpetua na tradição religiosa, na arte e no ser social de toda comunidade. Muitas sociedades contemporâneas modificaram profundamente sua relação tradicional e coletiva com a morte, com os defuntos, que aos poucos desapareceram dando lugar ao morto.  Tal como sinala Louis-Vicente Thomas, agora só existe o moribundo ou o cadáver e por extensão, tudo o que mata ou é morto (Thomas, 1975). A morte está marcada pelas técnicas de destruição, ela é clínica, obscena, escandalosa, se dissolve no excesso e na violência ou na recusa de integrá-la ao social. Ou então ela desaparece por completo para se tornar abstrata.          

            Como falar da morte no contexto preciso das Américas? Qual é sua especificidade em relação ao legado europeu? Este número da revista Amerika se interessa na diversidade das práticas e dos imaginários que as sociedades do continente americano manifestam sobre a morte, desde as ancestrais tradições indígenas, as de origem europeia ou africana que se enraizaram a partir do período colonial, passando por sobrevivências ou reatualizações contemporâneas até as formas de negação da morte no contexto de extrema violência onde esta, nada mais do que terror, se transforma em algo grotesco ou trágico – carnavalesco. 

            Faz-se então necessário questionar as formas de ritualização implicadas na relação com os defuntos. Relação essa que constitui fundamentalmente, segundo Georges Devereux, uma defesa cultural (Devereux, 2009). Como as tradições coletivas consideravam o luto? Como o consideram atualmente? Deve-se ter em conta os espaços e formas coletivas de interpretação da morte: orações, cultos, obras arquitetônicas, literárias, cinematográficas ou qualquer outro mecanismo que permita estetizar ou sublimar o que para Julia Kristeva é o complemento da abjeção: o cadáver (Kristeva, 1980).

            Também é necessário abordar os aspectos mais imediatos que se referem diretamente ao morto, concretude extrema da dissolução corporal, que por fim é a expressão última de nossa humanidade, mas que passa a ser território desabitado, corpo estranho, estrangeiro. Nesse sentido a morte está ligada estreitamente com a violência pois ela é rapto, e particularmente em nosso corpus onde raramente ela surpreende o homem em seu leito de morte, e onde ela o saca de seu entorno, de sua família ou de sua comunidade. Sendo assim, a morte deve também ser considerada como o imenso desdobramento da violência individual ou coletiva que supõem a auto violência do suicídio, o homicídio como crime passional, político ou infame, as formas extremas do terrorismo de estado ou das organizações mafiosas, todos fenômenos que interrogam sobre as mudanças de graduação ou de banalização da percepção do horror. Logo, como a história impediu que muitas famílias fizessem o luto, porque a violência da perda soma-se a violência do vazio, da ausência, quando o morto não é concretude da perda senão busca do cadáver, é necessário levar em conta a morte sem o morto, o desaparecimento, o rapto ou a luta incessante para que a história da ausência, história primogênita, anterior, recubra tudo de sentindo. Para que ainda assim o corpo, o morto possa ter o reconhecimento dos vivos, para que a memória permaneça, a continuidade que constrói a identidade de uma família  ou de um grupo social.

 

Georges Devereux, La renonciation à l'identité. Défense contre l'anéantissement, Paris, Payot, 2009.

Julia Kristeva, Pouvoir de l’horreur, Essai sur l’abjection, Paris, Seuil, 1980.

Louis-Vincent Thomas, Anthropologie de la mort, Paris, Payot, 1975.

 

CALL FOR PAPERS –

N° 11 OF THE JOURNAL AMERIKA

DEATH: IMAGINATION AND SOCIETY

 

LABORATOIRE INTERDISCIPLINAIRE DE RECHERCHES SUR LES AMÉRIQUES (LIRA) / ÉQUIPE DE RECHERCHES INTERLANGUES MÉMOIRES, IDENTITÉS, TERRITOIRES

 

Submission Deadline: 15/04/2015


Editorial normas for articles can be found on our website for our journal Amerika (www.amerika.revues.org) (http://amerika.revues.org/749). We accept articles in Spanish, French, English, and Portugues, with a size limit of 40,000 characters including all references, bibliography, and footnotes.

Articles should be sent to: amerika@revues.org and nestorponce35@yahoo.fr

To talk about death is to emphasize the anxiety it generates, the attitudes and spaces it creates, to flee from it, to conjure it, to fight it, to find its complicity or even desire it. To speak of death is also to speak of a universal human trait that dramatizes and affects tradition, religion, art, and the social being of an entire community. However, many contemporary societies have profoundly altered their traditional and collective relationship with death and the dead. In this sense they tend to disappear in order to make way for dead. As noted by Louis-Vincent Thomas, only the dying or the dead exist and by extension, anything that kills or is killed (Thomas, 1975). Death is marked by destructive techniques, it is clinical, obscene, scandalous, dissolved in excess, and violent or refuses to integrate socially. Death disappears into its realization to become pure abstraction.

How then do we talk about death in the specific context of the Americas? What is its specificity in relation to its European heritage? This issue of our journal is interested in the diversity of practices and the imaginary societies in the Americas and their manifestations regarding death: from ancient indigenous traditions or European or African descent which have been rooted in the Americas since colonial times through their survival or even contemporary forms of denial or death in contexts of extreme violence where there is nothing but terror, or how death takes the form of the grotesque or tragic re-actualizations - carnival.

Hence, it is necessary to question the ways ritualization is involved in the relationship with the deceased: this staging that basically follows Georges Devereux, a cultural defense (Devereux, 2009). How do collective traditions consider the past or the work of the mourning? How are they currently appropriated? It is therefore necessary to consider the spaces and collective ways of looking at death: prayers, worship, architecture, literature, films or any other mechanism that allows us to aestheticise or sublimate to what Julia Kristeva is the height of abjection: the body (Kristeva, 1980).

We also need to address the most immediate issues that are directly concerned with the dead: extreme realization of the dissolution of the body - the ultimate expression of our humanity, the now uninhabited territory, the strange, the alien body. In this sense death is closely linked to violence because it is a type of abduction, and more particularly in our body where man is found surprised at his deathbed, and where more death subtracts from their environment, their family or their community. Thus, death must also be considered in the vast array of individual or collective violence involving the self violence of suicide, murder as a crime of passion, political or infamous, or extreme forms of state terrorism or mafia-like organizations, all these phenomena wonder about the changes, the graduation, or the trivialization in the perception of horror. Then, as history has prevented many families to grieve because of absence, when the death signifies not a realization of the loss, but search for the body. It is necessary to allow the dead to die even when no body is present. So history can obtain its full meaning and the dead  can find their proper place. So that even without the body, the dead can access the memory of living, so that their memory remains, so that their continuity builds an identity of a family or a social group.

Georges Devereux, La renonciation à l'identité. Défense contre l'anéantissement, Paris, Payot, 2009.

Julia Kristeva, Pouvoir de l’horreur, Essai sur l’abjection, Paris, Seuil, 1980.

Louis-Vincent Thomas, Anthropologie de la mort, Paris, Payot, 1975.