Questions de société
Appel à la création d'emplois statutaires pour l'enseignement et la recherche.

Appel à la création d'emplois statutaires pour l'enseignement et la recherche.

Publié le par Marc Escola (Source : agora.hypotheses.org)


Appel à la création d'emplois statutaires pour l'enseignement et la recherche.

Depuisle 20 janvier 2009, une pétition peut être signée en ligne poursoutenir “l'Appel de chercheurs/ses…précaires (doctorant-e-s,post-doctorant-e-s, contractuel-le-s)” à la création d'emploisstatutaires pour l'enseignement et la recherche. Cet appel, peut-être signé à l'adresse suivante : http://www.emploi-erp.net.

« Nous, jeunes docteur-e-s,doctorant-e-s et jeunes diplomé-e-s, au chômage, en situationprofessionnelle précaire, et à la recherche de postes statutaires pourmener à bien nos programmes de recherche et nos métiers, n'acceptonsplus la situation dans laquelle nous sommes placé-e-s par la politiqueendémique de restriction budgétaire et les objectifs comptables desuppressions d'emplois.

Toutes et tous, nous consacronsnotre jeunesse aux études, à la recherche et à la science, et nousrefusons de passer notre temps en candidatures, montages de dossiers etcompétitions stériles répétées.

Nos travaux, expériences et projetssont complémentaires et méritent ensemble d'obtenir les moyens de leurréalisation, sur la durée, au lieu de leur mise en concurrencepermanente, sous la contrainte de statuts toujours plus éphémères etprécaires.

La pénurie de postes et les sériesde concours auxquelles nous sommes obligé-e-s de nous soumettre, enespérant obtenir -peut-être, après des années de précarité et detentatives usantes, un précieux poste statutaire, font perdre à lasociété, à la recherche et à la science le plus beau et le plusefficace de notre enthousiasme de jeunesse.

Ainsi, toutes nos études initiales(réalisées pour l'essentiel aux frais des contribuables) et tous lesefforts consentis, au cours de nos expériences et travaux antérieurs,viennent-ils le plus souvent se fracasser sur la dure réalité d'unepénurie d'emploi, savamment entretenue par les gouvernants…pourquelques postes de fonctionnaires en moins dans le budget de l'Etat.

Nous refusons cet effroyable gâchis dont nous payons -au prix fort- les pots cassés.

Une société d'avenir est unesociété qui saurait donner une place importante à la science et à laconnaissance en lui apportant en premier lieu les moyens humains de cesambitions.

Aujourd'hui, nous sommes là, parcentaines, formé-e-s par nos ainé-e-s et auto-formé-e-s dans un systèmequi jusque-là a montré toute sa valeur et son rayonnementinternational. Si nous n'obtenons pas de poste aujourd'hui, il seratrop tard, nombre d'entre nous s'exileront et d'autres se résoudront àdes jobs sous-qualifiés. La chaîne des générations sera alors brisée,les plus jeunes d'entre nous se détourneront des études, et la sociétédans son ensemble ne sera plus en mesure d'assurer sa cohésion ni detransmettre à ses enfants les outils de la compréhension du monde etd'une vision d'avenir.

Nous exigeons donc, au minimum, lecomblement immédiat des manques et besoins de postes statutaires dansl'enseignement et la recherche publics (enseignant-e-s, chercheurs/seset personnel-le-s techniques ou administratifs), par une créationimmédiate de postes supplémentaires cette année:

Ce printemps et cette année nousserons encore des milliers à présenter des concours de recrutement dansles universités et organismes de recherche, pour des postes de moins enmoins nombreux, dont tous les effectifs viennent encore de chuterdramatiquement cette année.

Nous observons, en 2009, 900suppressions de postes: 25% de baisse des emplois de chargé-e-s derecherche ouverts au CNRS: 400 postes en 2008… 300 en 2009… ; plus de50% de baisse à l'IRD ; 20% à l'INSERM ; 10% à l'INRA ; disparition desPost-docs (cdd) CNRS: 250 en 2008…0 en 2009… ; 200 postes en moinsaussi dans les Universités….

Nous exigeons donc tout de suite2500 postes statutaires supplémentaires (1500 de plus dans lesuniversités publiques, 1000 de plus dans les organismes de recherchepublics), qui combleront à peine les suppressions opérées par legouvernement entre 2008 et 2009 et les besoins urgents.

Nous exigeons en outre un planpluriannuel d'embauches pour les 4 prochaines années, qui comble lesdéficits d'emplois dans les universités et les organismes de recherchepublics chiffrés à bien plus de 5000 postes par les Etats-Généraux dela Recherche en 2004 (et qui n'ont toujours pas été créés).

Quand il est possible d'injecter enurgence (automne 2008) des milliards d'euros face à une criseéconomique et financière, nous exigeons que puissent être créésimmédiatement des centaines et milliers d'emplois stables pour faireface à la crise écologique, sociale, culturelle, alimentaire,sanitaire, énergétique, technologique… et de la connaissance, queconnaît aujourd'hui la planète toute entière.

Ne pas prendre ces mesures aujourd'hui serait criminel et irréversible.

Vos enfants, nos enfants, ne nous le pardonneront pas. »