Stendhal au XXIe siècle
Dossier thématique d'un numéro spécial de la Revue Dix-Neuf
En 1804, Stendhal présagea qu’un jour il écrirait un livre qui ne plairait qu’à lui et qui ne serait apprécié qu’en l’an 2000. Mais ce qu’il n’avait pas prévu, c’est l’ampleur que prendrait cette appréciation. Le nouveau millénaire a déjà vu paraître plus de soixante-dix monographies, cinq concordances, bien plus de cinquante éditions de ses oeuvres (dont beaucoup à usage pédagogique), de très nombreux recueils d’articles et guides critiques, et même un dictionnaire stendhalien. Deux revues stendhaliennes, HB et L’Année stendhalienne, assurent la parution régulière de nouveaux articles sur l’auteur, souvent issus de congrès ou de journées d’études tournant autour de ses oeuvres. La numérisation des manuscrits de Stendhal par l’Université Stendhal à Grenoble en est déjà à une étape très avancée, proposant à ce jour une collection entièrement cherchable de 2.220 pages. L’Association des Amis de Stendhal se réunit chaque mois à Paris et organise des excursions stendhaliennes annuelles. Bref, Stendhal n’a jamais été aussi omniprésent qu’aujourd’hui, plus de cent-soixante-dix ans après sa mort.
Dix-Neuf invite des propositions d’articles concernant le statut et le rôle actuels de Stendhal au sein et au-delà des études de littérature française. Quelques pistes non exhaustives pour la réflexion: À quoi peut-on attribuer la popularité durable de l’oeuvre stendhalien ? À quels usages (ou abus) les ouvrages de Stendhal sont-ils soumis par les individus et les institutions ? Comment expliquer la prolifération d’études sur l’auteur de nos jours, particulièrement en France ? De quelle manière la réception de l’auteur a-t-elle évolué ? Ses écrits sont-ils compris autrement à la suite des travaux récents, par exemple depuis le travail de numérisation ? Quels aspects de son oeuvre sont aujourd’hui célébrés ou discrètement effacés ? Pourquoi y a-t-il eu si peu d’études anglophones consacrées à Stendhal au cours des deux dernières décennies et, si les étudiants anglophones sont moins exposés à Stendhal que par le passé, que perdent-ils exactement ?
Les propositions d’articles d’une page maximum, en anglais ou en français, seront accompagnées d'une courte biographie et envoyées, avant le 31 janvier 2013, à Francesco Manzini (francesco.manzini @ oriel.ox.ac.uk) et à Maria Scott (maria.scott @ nuigalway.ie). Les articles des propositions retenues (maximum 6.000 mots) seront attendus au plus tard le 31 décembre 2013. Le numéro spécial de la revue Dix-Neuf paraîtra début 2015.