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Anthropologie et esthétique du croire dans l’œuvre poétique d’Aragon, du Crève-cœur au Fou d’Elsa (1939-1963). Thèse J. Le Ray

Anthropologie et esthétique du croire dans l’œuvre poétique d’Aragon, du Crève-cœur au Fou d’Elsa (1939-1963). Thèse J. Le Ray

Publié le par Marc Escola (Source : Johanne Le Ray)

Johanne Le Ray soutient sa thèse de Doctorat intitulée:

Anthropologie et esthétique du croire dans l’œuvre poétique d’Aragon, du Crève-cœur au Fou d’Elsa (1939-1963)

Vendredi 14 septembre 2018 à 14h.

Université Paris-Diderot, 5 rue Thomas Mann, Paris 13ème.

Salle Pierre Albouy, Les Grands Moulins, bâtiment C, 6ème étage.

Station la plus proche : BNF – François Mitterrand (Ligne 14, RER C) – Bus : 89, 62, 64, 325.

La soutenance est publique.

 

Composition du jury:

  • M. Daniel BOUGNOUX, Professeur, Université Stendhal – Grenoble 3.
  • Mme Corinne GRENOUILLET, MCF HDR, Université de Strasbourg.
  • M. Jean-Louis JEANNELLE, Professeur, Université de Rouen.
  • Mme Nathalie PIÉGAY, Professeur, Université de Genève, directrice de thèse.
  • Mme Carine TRÉVISAN, Professeur, Université Paris-Diderot

 

Résumé:

Ce travail a pour objet le rapport d’Aragon à la croyance à travers l’examen de son œuvre poétique, du Crève-cœur au Fou d’Elsa. Si l’engagement n’est pas son unique expression, l’amour fonctionnant comme pôle d’attraction complémentaire, le besoin de croire a trouvé dans la rencontre avec le communisme une incarnation à la fois providentielle et problématique, qui met l’œuvre à l’épreuve. Après avoir analysé la façon dont la « rupture de cadre » due à la guerre permet à Aragon de renouer avec la poésie, vecteur privilégié d’une foi polymorphe qu’elle reflète autant qu’elle l’alimente, on voit le poète prendre pleinement la mesure de son rôle et endosser la posture hugolienne du prophète, assignant à l’écriture une vocation pragmatique très forte tout en faisant fond sur un syncrétisme éblouissant qui mêle constamment références religieuses et enjeux politiques de défense nationale. Cette période effervescente se clôt avec l’entrée dans la Guerre froide, qui se caractérise par une démarche gestionnaire des emblèmes plus spécifiquement communistes et la dégradation du poème en catéchèse, sur fond de dénégation de la crise de la croyance. C’est en affrontant poétiquement cette crise, en faisant place aux étranglements de la voix, que Le Roman inachevé peut la surmonter, livrant un constat lacunaire et ambivalent sur la perte de l’utopie. Le tournant mystique pris par Le Fou d’Elsa permet de figurer par le destin de Grenade la tragédie de l’Histoire et de préserver, au prix de la déréalisation de l’objet aimé, la passion d’un absolu désormais orphelin de toute incarnation politique.