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Anthropologie du monde arabe : pouvoir(s) rire

Anthropologie du monde arabe : pouvoir(s) rire

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Fatma Agoun-Perpère)

Pouvoir(s) rire

Appel à communications

             

                  Les journées doctorales des étudiants du Centre d’Histoire Sociale de l’Islam méditerranéen (CHSIM) s’associent cette année à la semaine arabe de l’Ecole normale supérieure (ENS Ulm).
                  Le lundi 22 Avril 2013, journée doctorale au sein de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), Paris, Salle des Conférences, 46 rue d'Ulm

                  Le lendemain, mardi 23 Avril à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), Paris, 96 boulevard Raspail (salle des Lombards). La matinée sera l’occasion de prolonger les discussions quant aux travaux exposés la veille autour d’une collation.

                   Chaque année, depuis 1998, la Semaine arabe de l'ENS entend rassembler chercheurs et artistes venus du Maghreb, du Machrek ou d’Europe afin de diffuser auprès d'un public élargi leurs travaux et œuvres. A rebours des inquiétudes et craintes que peut nourrir le monde arabe dans le contexte médiatique actuel, en contrepoids du moins, cette semaine sera consacrée au thème du rire et de l’humour (http://semaine-arabe.org/).

                  Les étudiants du CHSIM se proposent donc de prolonger et d'approfondir les interrogations et observations soulevées par un tel objet d'étude dans une perspective de recherche ; ces journées doctorales seront ainsi l'occasion d'esquisser un certain nombre de pistes de travail et de réflexion quant au monde arabe qui demeurent malheureusement bien peu exploitées en dépit de leur pertinence.

                   De l'Age d'or à la Décadence, de la Nahda aux despotismes nationalistes, des unités avortées à la traumatique Nakba, des Printemps éphémères aux lourds Hivers, le monde arabe n'en finit pas d'abreuver l'imaginaire de ses mille figures socio-politiques tragiques.  Et pourtant, ce dernier se prête aussi à rire. La chape de plomb de l'autocratisme politique, du conservatisme social ou des impérialismes étrangers n'auront pas su entamer sa solide puissance de dérision. La brusque autonomisation du débat public, corrélative des récentes révolutions arabes, ne peut que renforcer ce constat alors qu'essaiment satires et caricatures.

                 Il ne s'agit toutefois aucunement de rejeter humour et dérision arabes dans des marges, nous entendons bel et bien envisager le rire comme un pouvoir à part entière, un phénomène qui engendre et mobilise de réelles capacités d'action, et à ce titre entretient des rapports étroits avec les problématiques structurantes des sociétés arabes.

                  Tantôt arme de protestation, à l'instar des slogans moqueurs scandés dans les rues et manifestations, tantôt moyen de distanciation, comme la nokta, modèle égyptien de la blague et véritable outil de normalisation ; tantôt objet d'interrogation identitaire, nationales ou genrées, à l'image des sketchs produits par les générations nouvelles issues de l'immigration, tantôt soupape de systèmes d'intégration rigides, comme en témoigne la dérision au quotidien d'une jeunesse aux prises avec un univers familial trop étriqué.

                  Le rire arabe délimite somme toute un certain nombre d'espaces de contestation et de subversion, ceux du pouvoir-rire.

                  Ce fil rouge nous permettrait ainsi d'aborder une multiplicité de thèmes, toujours en lien avec le monde arabe. A titre d'exemple, nous citerons :

- le rire face au pouvoir

- le rire militant

- le rire et sa dimension identitaire

- le phénomène de dédramatisation propre au rire

- le rire et le genre

- le rire et la création artistique

- le rire dans la sphère privée ou individuelle

- le rire en situation de terrain

 

                  De l'éclat de rire au rire jaune, du franchement burlesque à l’ironie  subtile, le rire apparait sous de multiples formes et contextes. Aussi, invitons nous les éventuels communicants à parler du rire là où on ne l’attend pas.

                  Dans une perspective transdisciplinaire, les communications des journées doctorales peuvent recourir à des approches diverses. Les communications d’une durée d’environ vingt minutes seront commentées par des discutants invités par les organisateurs.

                  Les personnes souhaitant participer peuvent envoyer une brève présentation de leur proposition de communication jusqu’au 22 Mars 2013 à l’adresse mail: journeedoctorale.chism2013@gmail.com

Comité d’organisation : Aliénor Cadiot, Lorraine Guénée, Sabah Haider, Maleic Issad, Kahina Mazari, Nassima Mekaoui, Michaël Morera, Juan-Carlos Pallardel, Lauriane Passerieux, Nadia Tarhouni.