Collectif
Nouvelle parution
A. Gangloff, B. Maire (dir.), La santé du prince. Corps, vertus et politique dans l’Antiquité romaine

A. Gangloff, B. Maire (dir.), La santé du prince. Corps, vertus et politique dans l’Antiquité romaine

Publié le par Université de Lausanne

Anne Gangloff et Brigitte Maire (dir.),

La santé du prince. Corps, vertus et politique dans l’Antiquité romaine

Jérôme Millon, 276 p.

 

Le pouvoir rend-il fou? Cette question – toujours d’actualité dans les médias – a été appliquée au monde romain par les savants du xixe siècle, qui se sont passionnés pour la psychopathologie des Césars au point de forger un mot, la «césarite», pour désigner la folie liée à l’exercice du pouvoir, qui aurait caractérisé des empereurs comme Caligula, Néron ou Domitien. Si cette thèse des «césars fous» a été contestée depuis par les historiens, nombreux sont ceux qui ont pris le risque d’établir des diagnostics médicaux rétrospectifs. Confrontant pour la première fois les points de vue d’historiens et de spécialistes de la médecine, ce livre entend démontrer toute la complexité et l’ambiguïté du discours antique sur la santé du prince, à partir de nouveaux questionnements.

Voir le livre sur le site de l'éditeur…

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Table des matières

Anne Gangloff

Introduction: Folie, maladies et santé des «Césars» 

Stanis Perez 

Qu’est-ce que la biohistoire politique? Retour sur un nouvel outil historiographique

La santé du prince, objet d’inquiétudes et de soins

David Langslow

Letters to the Prince Concerning Health: Stylistic and Rhetorical Aspects

Alessia Guardasole 

Épeler pour soigner le prince: témoignages sur les traités hologrammatiques à l’époque impériale 

Anne Gangloff

Le souci de la santé du prince, d’Auguste aux Sévères 

Patricia Gaillard-Seux

Hygiène de vie du prince et formation de la vertu 

Véronique Boudon-Millot 

De la thériaque pour le prince:
Marc Aurèle face à la maladie et aux empoisonnements

Symptômes physiques et politiques: «imaginaire de la santé du prince»

Caroline Husquin

Corps du prince, réputation et postérité entre politique et pathologique:
l’exemple de Caligula 

Michel E. Fuchs

Phobies de Domitien 

Laure Chappuis Sandoz 

«Si bene ructauit…»:diagnostics d’un malaise social chez les satiristes impériaux 

Audrey Becker

La mauvaise santé de l’empereur et son illégitimité politique au début du iiie siècle. L’exemple de Caracalla 

Matthias Haake

‚Der kranke Mann am Tiber‘? Retrospektive Krankheits- und Gesundheitsdiskurse über Kaiser in der Krise des dritten Jahrhunderts bei paganen und christlichen Autoren des vierten Jahrhunderts – eine Gedankenskizze 

Jan B. Meister 

Physiognomische Ferndiagnosen:
Ernst Müllers Cäsaren-Porträts und ihre Rezeption in der Weimarer Zeit 

Anne Gangloff 

Conclusion 

Biobibliographies  

Indices 

Personnages historiques et mythologiques 

Divinités

Empereurs

Inscriptions 

Numismatique

Manuscrits

Passages cités

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"La maladie du pouvoir", par Marc Lebiez (en ligne le 17 octobre 2020)

Le pouvoir est supposé rendre fou, à moins qu’il ne faille être un peu fou pour désirer le pouvoir. Ce topos remonte à l’Antiquité et reste vivace. Les exemples concrets ne manquent pas de chefs d’État malades, mais que prouvent-ils, entre préjugé populaire et malveillance des opposants ? Y a-t-il beaucoup de sens à formuler un diagnostic rétrospectif sur la base d’une documentation qui n’était assurément pas fondée sur nos normes médicales ? Un ensemble d’historiens réfléchissent à la « bonne santé » des empereurs romains et à son implication politique.