Questions de société
Analogies & convergences : université et hôpital, France et Italie

Analogies & convergences : université et hôpital, France et Italie

Publié le par Bérenger Boulay

Sur cette page:

 - Les personnels de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris demandent le retrait de la "loi Bachelot".

- Communiqué de presse conjoint Fp-Cgil Nationale, Fiom-Cgil Nationale (Italie)

- Italie: des dizaines de milliers de salariés dans la rue contre Berlusconi (Dépêche AFP 13/02/09)

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 - Les personnels de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris demandent le retrait de la "loi Bachelot".

 "La loi Bachelot n'est ni amendable, ni négociable"

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article80293

Ce jeudi 12 février, une nouvelle fois, à l'appel desorganisations syndicales USAP-CGT, FO, CFTC, SUD Santé, UNSA, CFE-CGC,les personnels de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris sont engrève et en manifestation. Des personnels des hôpitaux de la régionparisienne et de province se sont joints à nous.

Depuis des mois, nous n'avons cessé de multiplier lesmises en garde et les avertissements. Nous ne voulons pas du pland'éclatement des 38 hôpitaux de l'AP-HP, mise en oeuvre anticipée de laloi Bachelot.

Chaque jour qui passe, la situation dans les serviceshospitaliers se détériore, car le projet de regroupement des hôpitauxde l'AP-HP est de fait déjà en route, avec toutes ses conséquencesdésastreuses :

• Des fermetures d'hôpitaux sont actées (Saint Vincentde Paul, Broussais, Charles Foix), des regroupements d'activités sontannoncés (regroupement à Paris de toute l'activité hépatique sur unseul site, externalisation des fonctions supports en cours,…etc)
• Les EPRD (budgets) tombent partout avec des réductions brutalesde personnels : Depuis 4 ans, chaque année, on impose 45 millionsd'euros d'économies à l'AP-HP, et pour la seule année 2009, 100millions d'économies seraient exigés.
• Ainsi à St Louis, « les décisions prises pour atteindre lesobjectifs fixés par cette feuille de route » prévoient : leregroupement du service d'ORL sur Lariboisière, une réduction de 10lits d'hospitalisation de semaine en dermatologie ...et ce n'est qu'unexemple.
• 11 directeurs ont été désignés à la tête des groupes hospitaliers qui anticipent les futurs regroupements,
• la « modernisation du Siège » se traduirait par des suppressions de postes et des redéploiements de personnels.
• La mutualisation des fonctions supports logistiques,médico-techniques, restauration, techniques et ouvrières)administratives se traduirait pour ce secteur par la baisse deseffectifs de 10 à 15%.
• D'ores et déjà, depuis la circulaire de juillet 2008, aucun CDD n'est renouvelé à l'AP-HP depuis le 1er novembre 2008.

Cela crée une situation de rupture dans les services.Pourtant les hôpitaux sont contraints par Mme BACHELOT de répondre auxexigences de suppressions de 20 000 postes au niveau national prévuespar sa loi. La déclinaison de ce plan à l'AP-HP représente 4 à 5000emplois alors qu'il manque déjà du personnel partout.

Les hospitaliers ont démontré depuis des mois leurdétermination à sauvegarder leurs hôpitaux, leurs services contre leprojet de regroupement des 38 hôpitaux de l'AP-HP en 11 groupeshospitaliers  5000 en manifestation le 2 octobre 2008, le 9 décembre àl'Assemblée nationale, le 29 janvier, dans tout le pays, avec desmillions de travailleurs et de nouveau ce 12 février 2009 devantl'Assemblée nationale.
Nous sommes déterminés à faire entendre à Madame Bachelot lavolonté de l'ensemble du personnel hospitalier, des cadres, desmédecins, de leurs syndicats.

Si Mme Bachelot ne retirait pas ses projets, elleprendrait la responsabilité de créer une situation de crise majeuredans les hôpitaux.

Elle contraindrait les personnels hospitaliers et leurssyndicats, comme c'est le cas en ce moment même en Guadeloupe et dansles universités, à la grève dans l'unité jusqu'au retrait de ce plan dedémantèlement.

Mme Bachelot doit retirer tous ses projets, celui dedémantèlement de l'AP-HP comme son projet de loi qui en fixe le cadre,car ils dressent contre eux tout le personnel hospitalier, toutes sesorganisations.

Car tout le monde sait quelle catastrophereprésenterait pour le système de santé fondé sur l'existence de laSécurité sociale, un projet de loi qui

• mettrait la Sécurité sociale, donc le budget des hôpitaux, sous la coupe de l'Etat
• organiserait la régionalisation de notre système de santé par la mise en place des Agences Régionales de Santé (ARS)
• déstructurerait notre système hospitalier en CommunautésHospitalières de Territoires (CHT) en lieu et place des 1035 hôpitauxpublics actuels.
• remettrait en cause les missions de service public, le statutjuridique des hôpitaux publics et par là même le Statut des personnels
• accélérerait les restructurations et la privatisation

Les syndicats USAP-CGT, FO, CFTC, SUD Santé, UNSA,CFE-CGC de l'AP-HP constatent que sous toutes les formes, les prises deposition se sont multipliées :

• Le comité national fédéral de la fédération santéCGT : « Ces projets sont inamendables et inacceptables, ils doiventêtre retirés… ».
• Le président de la confédération des praticiens hospitaliers(CPH) « Ce projet est une machine de guerre contre l'hôpital public ».
• Les fédérations CGT et CGT FO de la Sécurité sociale : « nous nepouvons pour le point qu'émettre les plus grandes réserves surl'instauration des ARS dont le projet devrait selon nous êtreabandonné. »
• La fédération FO des services publics et de santé : « … leprojet de loi « hôpital, patients, santé et territoires » (...) ilaccentue la fragilisation du service public hospitalier par saprivatisation (...) Tout ceci le rend inacceptable et nécessite sonajournement. »
• Suite à l'appel du mois de décembre de l'intersyndicale del'AP-HP, « plus de 13 000 personnels hospitaliers avec leurs syndicatsdans 58 hôpitaux de toute la France ont signé pour le retrait de la loiBachelot ».
• Le Conseil de l'ordre des médecins, le Conseil de l'ordre despharmaciens, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF),dénoncent tout ou partie de la Loi Bachelot.

Les syndicats USAP-CGT, FO, CFTC, SUD Santé, UNSA,CFE-CGC de l'AP-HP mettent en garde Madame Bachelot sur la situationqu'elle créerait en n'entendant pas ces réactions.

Les syndicats USAP-CGT, FO, CFTC, SUD Santé, UNSA,CFE-CGC de l'AP-HP estiment, dans l'intérêt de la population, despatients et des personnels que ce projet de loi doit être retiré del'ordre du jour de l'Assemblée nationale.

Dans les services, les ateliers, les bureaux,… lespersonnels avec l'intersyndicale de l'AP-HP, considèrent que cetterevendication de retrait de l'ordre du jour de l'Assemblée nationaledevrait être portée par les confédérations syndicales lors de leurrencontre avec M. Sarkozy le 18 février.

Paris, le 12 février 2009

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Italie : travailleurs, étudiants et universitaires (photos + videos sur le site Bellaciao) vendredi 13 février 2009(13h44)


"Notre grève est soutenue par une grande partie du monde universitaireet étudiant, qui depuis longtemps a entamé une profonde réflexion surla nécessité de construire une alliance entre le monde du travail etcelui de l'école et de l'Université."

Voir aussi:  Manifestations en Italie contre les réformes de enseignement et de université (19/11/08)

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article80302:

Communiquée de presse conjoint Fp [1] -Cgil Nationale, Fiom-Cgil Nationale [2]

La mobilisation du 13 Février, convoquée pas nossyndicats catégoriels est la première manifestation après l'accordminoritaire avec le gouvernement. Accord qui prive le monde du travailde droits acquis durant de nombreuses années de lutte . C'est, enoutre, un accord qui frappe les jeunes générations, leur avenir, leurssalaires, leurs familles.

Cela dans un contexte où l'accès au savoir estfortement limité. Cela intervient alors que la perte du pouvoir d'achatdes travailleurs devient un élément supplémentaire de renforcement desbarrières sociales.

Notre grève est soutenue par une grande partie du mondeuniversitaire et étudiant, qui depuis longtemps a entamé une profonderéflexion sur la nécessité de construire une alliance entre le monde dutravail et celui de l'école et de l'Université.

Aujourd'hui les étudiants de l'Union des Universitaireset le syndicat étudiant ont lancé un appel qui constitue un signalimportant de soutien à notre mobilisation. La Rete degli StudentiMedi [3] (REDS) a adhéré à l'appel ainsi que le mouvement des collectifsuniversitaires en lutte.

Celui-ci a adhère à notre grève et discute en cemoment, dans les assemblées, des formes et des modalités departicipation à notre journée d'action, dans le respect des identité etdes pratiques de chacun.

Il s'agit d'une grève d'unité entre le monde du travailpublic et privé. La présence des étudiants y a ajouté une valeursupplementaire, celle de l'unité entre les générations, entre le mondedu travail et celui du savoir..

Cette unité est stratégique, précisément parce que lesnouvelles générations sont soumises aujourd'hui à un processus deprécarication des rhytmes de la vie, des études et du travail, qui enfait l'une des catégories les plus frappées par la crise et par ledéclin de notre société. “Ce n'est pas nous qui payerons la crise” estun slogan qui nous unit car précisément ce qui nous réunit ce sont desvaleurs, le premièr étant celui de la solidarité.

Le soutien est donc mutuel, car nous pensons qu'il n'ya pas de sociétés égalitaires qui ne garantissent et ne promeuvent ledroit à l'éducation et au savoir, libre et ouvert pour tous

Nous invitons tous les étudiantes et les étudiants à s'unir à notre lutte.

Rome, le 5 Février

La CGIL est le syndicat italien le plus important fort de 5 millions d'adherents.

[1] Le FP est le syndicat CGIL de la Fonction Publique,

[2] la FIOM celui de l'Industrie.

[3] Elèves des collèges et lycées.

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Dépêche AFP 13/02/09:Italie: des dizaines de milliers de salariés dans la rue contre Berlusconi

ROME (AFP) — Plusieurs dizaines de milliers de salariés italiens,principalement des fonctionnaires et des métallos, ont manifestévendredi à Rome pour dénoncer la politique du gouvernement Berlusconiet réclamer des mesures d'aides, a constaté une journaliste de l'AFP.

Al'appel du principal syndicat CGIL (gauche), qui avait lancé un motd'ordre de grève nationale, des salariés venus de toutes les régionsd'Italie ont manifesté sous une marée de drapeaux rouges pour réclamer"du travail pour tous", un droit "prévu par la Constitution" selon denombreuses banderoles.

Un des responsables de la CGIL a affirmé àla presse que la manifestation rassemblait 700.000 personnes. Aucuneestimation de la police n'était disponible en début d'après-midi.

"Pourles métallos italiens, il s'agit de la crise la plus dévastatrice detous les temps" tandis que les nouveaux contrats de travail négociéspour les fonctionnaires "vont entraîner la détérioration de la qualitédu service public", a déclaré le secrétaire général de la CGIL,Guglielmo Epifani.

"Je suis en grève pour protester contre lapolitique du gouvernement de Silvio Berlusconi, qui va entraîner uneperte de pouvoir d'achat pour les fonctionnaires", a déclaré à l'AFP undes manifestants, Mario Galligani, fonctionnaire de Grosseto (centre).

"Nousréclamons la revalorisation des retraites et des salaires. Je crois quele pays est déçu de la manière dont M. Berlusconi gère l'Italie, etaussi parce qu'il refuse d'entendre les protestations des salariés",a-t-il ajouté.

"Je suis arrivé ici d'Uruguay il y a 20 ans etaujourd'hui, pour la première fois, j'ai peur pour mon emploi", aconfié à l'AFP Juan Luis Finkbein, salarié d'une entreprise demétallurgie à Brescia (nord).

"On ne doit pas payer pour leserreurs des autres, les banques, les traders, ceux qui profitent surnotre dos. Je n'ai aucune envie d'être au chômage technique, mais leproblème c'est que la crise a l'air de s'attaquer à tous les secteurs",a-t-il déploré.

Le ministère de la Fonction publique a pour sapart précisé en milieu de journée que le mot d'ordre de grève étaitsuivi par 6% des fonctionnaires.