Actualité
Appels à contributions
Aliénation : aux frontières du discours (Bordeaux)

Aliénation : aux frontières du discours (Bordeaux)

Publié le par Marc Escola (Source : Doctorants Ameriber)

                                    ALIENATION : AUX FRONTIÈRES DU DISCOURS

                                                        Jeudi 20 octobre 2016

                                                  Université Bordeaux Montaigne

 

                  À la croisée des différents domaines qui constituent les études ibériques, cette 7ème journée des doctorants d’AMERIBER sera consacrée à une réflexion générale sur l’aliénation et ses manifestations discursives dans les mondes hispanophones et lusophones.

Définie comme dépossession de soi ou usurpation matérielle, l’aliénation est une notion perméable qui renvoie dans toutes ses dimensions à la problématique du sujet dans son rapport à la possession élémentaire. Nombreux sont les philosophes qui ont théorisé ce concept : étape de fraction essentielle du sujet dans la dialectique hégélienne, partie intégrante du processus capitaliste selon Karl Marx, l’aliénation est aussi une manifestation de l’inauthenticité de l’être dans son renoncement à la conscience et à la liberté chez Heidegger puis chez Sartre à travers le concept de mauvaise-foi. L’aliénation semble donc être une notion, sinon difficile à appréhender, riche en significations.

Lors de cette journée, il s’agira de penser l’articulation entre aliénation et discours : si la fonction première de celui-ci est de donner la possibilité au sujet de s'actualiser comme un tout cohérent et de se manifester en tant que tel, il peut dans un second temps (et c’est en cela qu’on peut parler de frontière) être l’outil permettant à un groupe dominant d’aliéner un groupe dominé ou d’exprimer au sein même du sujet un dédoublement entre soi et autrui. L'aliénation relèverait donc d'un usage secondaire, (presque) subversif du discours, car non seulement elle va à l’encontre de la fonction initiale du langage, mais elle se situe en outre dans une limite poreuse entre le dicible et l’indicible. De ce fait, le discours peut être perçu comme un média transparent de l’aliénation ou alors comme sa modalité même (lapsus, pseudonymes, discours indirect libre, discours hégémonique à valeur performative etc.), révélant bien souvent un sujet en crise de par la scission qu’il impose.

Voici quelques pistes de réflexion autour desquelles les différentes communications pourront être structurées :

  • Aliénation de l’auteur : Acte de création littéraire comme cas d’aliénation émanant du dédoublement de l’auteur (« Borges y yo » de Jorge Luis Borges, les hétéronymes de Fernando Pessoa ou la nouvelle « El cadáver imposible » de José Pablo Feinmann par exemple).
  • Effacement de l’identité intellectuelle, socio-politique ou littéraire d’un individu au profit d’une personne (aliénation sentimentale) ou entité à laquelle il donne autorité (canon littéraire, génération, etc.).
  • Disparition des frontières énonciatives :
  • discours indirect libre comme un cas possible d’aliénation typographique et discursive, 
  • autofiction : l’effacement des frontières entre auteur et narrateur, réel et fictif (comme chez Alejandro Zambra, Leopoldo Brizuela ou Laura Alcoba),
  • littérature de témoignage où peuvent s’aliéner mutuellement ou partiellement la voix du témoin et celle de celui qui la « retranscrit ».
  • Expressions de l’inconscient : lapsus, manifestations du surréalisme, récits oniriques et limites instables entre fictions et réalité. On peut penser notamment aux esthétiques des avant-gardes et à ses manifestations plastiques et littéraires.
  • Déshumanisation engendrée par la société capitaliste : discours portant sur les dérives de la société de consommation, la subordination de l’individu au matériel, dont les supports sont variés (Almodóvar, le collectif Equipo Crónica, les approches transmédiales José Silva ou encore José Carlos Mariátegui en sont un exemple).
  • Réflexion sur les discours hégémoniques et leur portée dans le cadre du colonialisme ibérique et de la décolonisation des territoires constituant aujourd’hui l’Amérique latine. Il s’agirait de penser l’évolution d’une acculturation vers une transculturation comme processus d’aliénation unilatéral puis réciproque.

Modalités de soumission

La journée est ouverte aux doctorants et aux jeunes chercheurs s’intéressant aux domaines hispaniques et lusistes.

Les propositions, de 500 mots maximum, seront accompagnées du titre de la communication, d’une courte bibliographie ainsi que d’une notice biographique.

Adresse d’envoi : journee.doctorants.ameriber@gmail.com

Langues des résumés et des communications : français, espagnol, portugais, catalan

Durée des communications : 20 minutes

Calendrier

  • Date limite de soumission : 30 mai 2016
  • Date de réponse : à partir du 15 juin 2016
  • Date de l'événement : 20 octobre 2016

Comité Organisateur 

Da Graça Gaspar Inès, Duperron Celia, Saint-Martin Vanessa